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qu’on ait besoin de passer par aucune autre mesure intermediaire. Enfin nous avons comparé la regle n° 1 avec la
toise de fer qui a servi à la mesure des degrés de l’équateur »… Il est prêt à fournir tout autre renseignement, et
s’occupe « de la rédaction des expériences sur la longueur du pendule à seconde »…
127.
Théophile de BORDEU
(1722-1776) médecin et anatomiste, collaborateur de l’
Encyclopédie
. P.A.S.,
Paris 8 janvier 1772 ; 2 pages et demie in-4 (portrait gravé joint).
700/800
Consultation médicale. La malade est attaquée d’une affection scorbutique, mais il y a dans les alvéoles et
les gencives qui les recouvrent « quelque vice particulier » qui mérite
l’attention d’un chirurgien expérimenté. « Voici mes soupçons sur cette
maladie de la bouche. Je croirois les alvéoles ataquées d’une espece de
carie sourde, qui en a gagné le tissu spongieux et détaché par là le perioste
ou la membrane des gencives. Cette carie on la découvrira avec des sondes
et de petits stilets »… Comme traitement général, Bordeu recommande
des antiscorbutiques d’abord doux, puis progressivement plus efficaces :
la malade se nourrira de légumes, farineux, fruits crus, bouillon aux
herbes et au sirop antiscorbutique, orangeade et limonade, et tâchera,
sans saignée ni purgatifs, de « tenir le ventre libre »… Comme traitement
local de la bouche, il prescrit un traitement double, « premièrement celui
de l’hemorrhagie actuelement existante, en second lieu celui de l’état
éloigné de l’hemoragie. Dans ce dernier il faut sonder, chercher dans les alvéoles […], purifier, et bruler même avec
moderation et methode »… Il préconise l’emploi du collyre de Lanfranc, « la décoction de quinquina avec le sel
ammoniac, la teinture de mirrhe et d’aloes, tantôt l’un tantôt l’autre », et lors de l’hémorragie, « l’esprit de vitriol
bien modéré avec de l’eau, ou bien l’eau de Rabel »…
128.
Charles BOSSUT
(1730-1814) mathématicien et physicien, collaborateur de l’
Encyclopédie
. L.A.S.,
Paris 18 septembre 1787, à Monseigneur ; 1 page in-fol.
300/400
« Vous me faites l’honneur de m’annoncer que vous voulés bien m’accorder presque toute l’édition qu’on a
faite de mon
Traité d’hydrodynamique
à l’Imprimerie Royale. Cette grace, qui est une suite de vos bontés pour
moi, excite toute ma reconnoissance, et donne une nouvelle énergie aux sentiments de respect et d’attachement
profond, que je vous ai voués pour le reste de ma vie »…
129.
Charles BOSSUT
(1730-1814) mathématicien et physicien, collaborateur de l’
Encyclopédie
. P.A.S.,
Paris 28 décembre 1807 ; 2 pages in-fol. (un bord renforcé ; portrait gravé joint).
400/500
Pétition pour obtenir un adjoint à l’École polytechnique.
Depuis cinquante-six ans Bossut sert le gouvernement « soit comme comme professeur de mathématiques de l’école
du Corps militaire du génie (1751) ; soit comme examinateur des aspirants au même corps (1768) ; soit par une foule
d’ouvrages qu’il a composés pour leur instruction ; soit par differentes commissions particulieres que les ministres
de tous les departements luy ont données »… Il rappelle aussi ses « travaux académiques […] il a remporté trois prix
à l’académie des Sciences de Paris, aux années 1761, 1762 et 1765, en concurrence contre les plus grands géomètres de
l’Europe », et renvoie à la notice de son
Essai sur l’histoire générale des mathématiques
. « Aujourd’huy, parvenu à sa
soixante&dix-huitième année
, attaqué d’une rétention d’urine qui lemenace d’unemort peu éloignée, il supplie qu’on
veuille bien luy accorder un adjoint pour l’aider à remplir ses fonctions d’examinateur à l’Ecole polytechnique, sous
la condition que la
totalité de ses appointements
luy sera conservée jusqu’à sa mort, comme cela se pratiquait autrefois
pour tous les professeurs publics, après
vingt ans
de services »… Lorsqu’il était simplement chargé de l’examen des
aspirants au Corps militaire du Génie, il avait 7500 livres d’appointements ; « depuis que l’Ecole polytechnique
fournit des élèves à tous les services publics, à l’artillerie, au génie militaire, aux Ponts et Chaussées, aux mines, aux
constructions maritimes &c ; les fonctions de Bossut sont devenues deux ou trois fois plus longues et plus penibles.
Et cependant il n’a que
douze mille francs
d’appointements […]. D’un autre coté, la revolution luy a fait perdre la
plus grande partie du fait de ses travaux et de ses économies. D’après ces considerations, il espere de la justice et de la
bienfaisance de Sa Majesté imperiale la faveur qu’il sollicite »…