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136.
Joseph-Barthélemy-François CARRÈRE
(1740-1802) médecin ordinaire de Louis XVI, inspecteur des
eaux minérales. L.A.S., Barcelone 21-22 juin 1790, à son ami M. de Marcilly ; 4 pages in-4.
300/400
Après son émigration enEspagne. Il entretient son ami de plusieurs envois de caisses, dont deux demédicaments
qu’il va déclarer à l’entrée de Madrid comme du vin, pour éviter des difficultés : « cela coutera un peu plus cher
pour les droits d’entrée et pour ce nouveau transport ; mais aussi j’en augmenterai le prix à proportion »… Il le
charge de plusieurs commissions – des « billets », la pension d’un fils, etc. – dont une concerne un abbé breton,
réfugié parmi eux, et «
frère du colonel de mon fils
; jugez par conséquent de l’intérêt que je dois y mettre. Il s’agit
d’acheter ou faire faire à Paris trois bandages ; je vous envoye ci-joint les mesures, où on trouvera des notes faites
par le chirurgien » ; il recommande de s’adresser au Dr Foujols, au cloître Saint-Thomas du Louvre. Il a réussi
à empêcher que son fils n’aille au Mexique, et se félicite d’avoir obtenu la dernière preuve de noblesse nécessaire
pour son régiment, une déclaration de huit gentilshommes de Perpignan. « La malheureuse ville de Perpignan est
toute bouleversée. Son maire, gentilhomme respectable, vieillard de 74 ans, est en prison, la ville est menacée par
les soldats revoltés du regiment de Touraine, toute la noblesse est fugitive, errante, dispersée. Je n’aurais jamais pu
parvenir à rassembler huit gentilshommes…Eh ! voila le fruit de ces superbes changemens ! »…
137.
César François CASSINI DE THURY
(1714-1784) astronome et
cartographe, auteurde la fameuse
CartedeFrance
.L.A.S., 12août1771, à
Jean-Baptiste Berthier, gouverneur de l’Hôtel de la Guerre, à la Cour ;
1 page in-4, adresse avec beau cachet de cire rouge aux armes et
marque postale au P couronné.
500/600
« M
r
le Marquis d’Aubais mon amy, parent de M
r
de Monteynard, a bien
voulû se charger […] de presenter un mémoire à ce ministre par lequel je
luy demande une augmentation de ma gratification annuelle de 500
ll
sur
l’extraordinaire des guerres, comme dans ce mémoire je prie le Ministre de
vous demander si mes services meritent la grace que je luy demande, j’ay crû
devoir vous en prevenir quoique je sois dans la confiance que cette precaution
est inutile, ayant eprouvé que vous avéz toujours saisy les occasions de dire
du bien de moi, je suis encore convalescent d’une maladie de 3 mois, c’est la
cause que je n’ay point eté à Versailles »…
138.
Alexis-Claude CLAIRAUT
(1713-1765) mathématicien et astronome. L.A. avec 2 schémas (la fin
manque), [mai 1741, à Émilie du Châtelet] ; 4 pages in-4.
1 000/1 500
Longue lettre sur les
Doutes sur la mesure des forces motrices
de Voltaire, donnant des conseils
pour une nouvelle édition des
Institutions physiques
de la marquise (1740 ; nouv. éd. 1742).
Sa lettre l’a tiré d’inquiétude ; il avait peur qu’elle ne fût mécontente de ce qu’il ne lui ait pas écrit directement
les mêmes choses qu’à Voltaire, et il n’a eu de réponse ni de lui ni d’elle. « J’ai vû avec un très grand plaisir
que vous étiés contente de ce que je mandois à M
r
de Voltairre. A vous dire vray je m’attendois que ma lettre ne
vous deplairoit pas & je ne comptois gueres sur l’approbation de M
r
de Voltairre. J’aurois été cependant charmé
qu’il m’eut mandé ce qu’il en pensoit & qu’il eut discuté cette matiere avec moi mais il m’a traité en calculateur
indigne des matieres qui demandent un esprit philosophique tandis qu’il honore de lettres à faire envie des gens
qui pour sçavoir mal le calcul n’en sçavent pas mieux la physique. Je ne veux point m’etendre sur les reproches
que je pourrois lui faire parceque ce seroit vous en faire un peu aussi, quoique vous meritiés votre procès. Il me
paroît difficile que vous n’ayés pensé quelques fois à celui des forces vives & à ceux qui en pouvoient raisonner avec
vous »… Pris dans « une crise d’occupation », Clairaut n’a pu faire ce que son amie demandait pour son ouvrage,
mais il a lu « avec beaucoup de soin & de severité » deux chapitres et il fait ici quelques remarques. Mais auparavant
il l’assure qu’il partage son opinion sur l’article de Jurin, sans doute entraîné par l’esprit de parti, et il proteste
contre l’idée que la politique le retient sur la question des forces vives : « la plupart de ceux qui sont pour les forces
vives, ont les principes suffisans pour ne se point tromper dans les questions de mecanique, au lieu que le plus
grand nombre de ceux de l’autre parti commettent mille parallogismes. Ceux du parti anglois qui, pour comparer
la force vive des corps en mouvement à la force morte sur laquelle tout le monde est d’accord s’en tiendront à dire