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141.
Jean-Antoine-Nicolas Caritat, marquis de CONDORCET
(1741-1794) mathématicien, philosophe,
économiste, et député. L.A., [1
er
mai 1773, à Jean-Baptiste Suard] ; 4 pages in-4.
2 500/3 000
Longue lettre scientifique sur les travaux de Lavoisier sur l’air fixe (le Co
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) et la combustion,
mettant en cause la théorie du phlogistique.
« Je vais vous rendre compte come vous me l’avez demandé de l’etat où l’air fixe est actuellement dans notre
academie. M. Lavoisier a depuis longtems entrepris sur cet objet un très grand travail ce qu’il a lu à la rentrée
[21 avril] n’est qu’un essai. Maintenant il va rendre compte à l’academie de toutes ses recherches, et il a commencé
hier [30 avril] par un précis historique de tout ce qui s’est fait sur l’air fixe. Il résulte de son mémoire de la rentrée
1° que si par le moyen d’un verre ardent on calcine un metal placé sous une cloche le metal absorbe une quantité
d’air considerable. M. Lavoisier en conclud que la difference entre un regule et une chaux metallique est produite
par cet air qui en se combinant avec le régule forme la chaux […] on ne peut regarder l’absorbtion de l’air come
prouvée que d’après l’examen des moyens que M. Lavoisier a emploiés pour la reconnaître. 2° Si on met une
chaux métallique sous une cloche avec du charbon et qu’on la reduise avec le feu d’un miroir ardent, il se produit
beaucoup d’air et la chaux perd de son poids. M. Lavoisier en conclud que la reduction n’a fait que separer de la
chaux l’air qui était uni avec elle. La theorie de la formation, et de la combustion du souffre de la calcination par la
nitre &c est le même, il conclud de ce qu’il y a absorbtion d’air dans la combustion que c’est la combinaison de cet
air avec le soufre qui produit l’acide en sorte que tout ce que Staal [Stahl] attribue à la presence du Phlogistique