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son correspondant des échantillons à soumettre à l’Académie, et qui prouvent « la difference prodigieuse de ces
deux mineraux ». « La mine d’or pyriteuse est une vraie pyrite qui ressemble aux pyrites les plus communes », et
non sujette à tomber en efflorescence, constate Monnet ; Dietrich se réfère aussi à Delius (traité sur l’origine
des montagnes), Brimnich (la
Mineralogie
de Cronstedt), et aux Suédois (qui mettent la pyrite aurifère
d’Aedelfors, en Smolande, « au rang des mines d’or »)… Puis il s’attaque à la question de savoir « si le sinople
est une pyrite, si c’est en qualité de pyrite qu’il renferme de l’or, et si l’or y est aussi mineralisé » : il décrit le
sinople, cite l’étude récente de Scopoli, et les travaux de Wallerius, Cronstedt et Sage, pour conclure que
le sinople n’est point une pyrite. « Le sinople differe donc autant de la pyrite orifere, que tout autre jaspe differe
d’une pyrite quelconque. Il suit de tout ce qui précede que M
r
de Justi ne pouvoit conclure de la presence de
l’or dans le sinople à celle de ce métal dans la pyrite et que M
r
Valmont de Bomarre devoit encore bien moins
regarder
la mine d’or pyriteuse comme la même que le sinople des Hongrois
»… Il conteste aussi l’affirmation
de Henckel (
Pyritologie
) pour qui l’or contenu dans les pyrites est trop rare pour en valoir l’extraction : la
mine de Nagyag en Transylvanie pourrait détruire ce préjugé répandu parmi les minéralogistes français et
allemands ; Delius « nous assure que la manipulation est poussée à un si haut degré de perfection en Hongrie
et en Transilvanie que si mille quintaux de mine ne renferment qu’un seul loth de molécules d’or vierge on
parvient à les extraire de leur mineral »… Enfin il termine en signalant dans le nouveau système minéralogique
de Wallerius une confusion entre des mots suédois et allemands qui a pu marquer la minéralogie : « Vous
ne trouverez Monsieur dans aucune mineralogie à l’exception de celle de M. Vallerius le mot de Gneiss rouge
employé comme synonyme de celui de sinople »…
154.
Jean-Jacques DORTOUS DE MAIRAN
(1678-1771)
physicien, géomètre et littérateur. L.A.S., Paris
20 décembre 1740, [à Émilie Du Châtelet] ; sur
1 page in-4 (beau portrait gravé joint). 400/500
« On vient, Madame, de me remettre de votre part les
Institutions de Physique
si attenduës, et à si juste titre, et
je vous en fais mes très humbles remercimens. Je les lirai
avec toutes les dispositions favorables que votre nom doit
leur concilier, et dont je ne doute pas cependant qu’elles
n’ayent de quoi se passer »…
155.
Henri-Louis DUHAMEL DU MONCEAU
(1700-1782) botaniste, agronome, chimiste et ingénieur.
L.A.S., 21 juin [1762], à Monseigneur [Gabriel de Choiseul, duc de Praslin, ministre des Affaires
étrangères] ; 2 pages in-4.
500/700
Recommandation de Claude-Jules Cousinéry (1718-1785), alors chancelier au consulat de France à Tripoli. « Je
vous fais mes tres sinceres remerciements de l’excellent mémoire de M. Couzineri que vous aves bien voulu me
renvoyer. Jay bien lu des memoires sur cette matiere mais je nen ay trouvé aucun aussi bien fait et accompagné
d’aussi sages reflections. La justesse d’esprit la bontée du cœur le zele du bon citoyen se montrent partout. En
un mot Monseigneur la lecture de ce mémoire m’a tellement attaché quelle a suspendu pour quelques heures les
douleurs d’unne terrible siatique qui depuis un mois me rend grabataire. Permettes que comme citoyen j’aye
l’honneur de vous representer que ce M. Cousineri meritte que vous ayes des bontées pour lui. Les gens de cette
espece sont rares, heureux quand on en rencontre »…