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156.
Leonhard EULER
(1707-1783) mathématicien
et physicien suisse. L.A.S. avec schéma, Berlin
24 août 1754, [à Pierre Bouguer] ; 4 pages in-4
(portrait gravé joint). 2 000/2 500
Importante lettre scientifique relative à la
polémique entre Bouguer et La Condamine sur la
détermination de la figure de la Terre.
Il remercie Bouguer de lui avoir communiqué sa
Lettre
touchant sa controverse avec M. de La Condamine [
Lettre
à M. *** dans laquelle on discute divers points d’astronomie
pratique, et où l’on fait quelques remarques sur le Supplément
au Journal historique du voyage à l’Equateur de M. de la C.
] :
« Votre droiture brille dans tout ce que vous avez publié sur
cette matiere et vous y eclaircissés des points si essentiels à
ces importantes recherches, que le public retirera toujours
de grands avantages de cette controverse et on verra peut
etre avec regret que votre derniere lettre y mettra fin.
Je vous suis egalement fort obligé […] du resultat des
operations de M
r
l’abbé La Caille. J’ai aussi eu la curiosité
de comparer son degré mesuré avec ceux du Perou, de la
France et de Laponie, et j’ai vu avec admiration, que si l’on
ne tient pas compte du degré de la France, les trois autres
seroient parfaitement d’accord entr’eux et avec l’hypothese
elliptique de la terre »… Il fait la démonstration de son
calcul du méridien, en supposant une erreur de 169 toises ;
« de là s’ensuivroit le rapport de l’axe de la terre au diametre
de l’équateur comme 229 à 230 conforme à la theorie
de Newton et outre cela le demiaxe = 3266892 toises, et
le demidiametre de l’équateur = 3281168 toises »… Il a
remarqué à cette occasion qu’il serait possible de s’assurer
de l’ellipticité de la terre dans une seule contrée, sans se
transporter en des régions éloignées entre elles : « Toute
l’operation se pourroit executer par des observations de la
distance de quelque etoile fixe au zenith, et par la mesure
des angles sur la terre. Le fondement de cette methode
consiste dans la nature de la ligne la plus courte qu’on
peut tracer d’un lieu à un autre sur la surface de la terre.
Les operations pour tracer une telle ligne me paroissent
bien praticables, par le moyen des piques plantées en
sorte perpendiculairement, qu’en visant les suivantes
paroissent toujours eclipsées par les precedentes, car une
ligne marquée par de telles piques sera la plus courte entre
ces termes. Une telle operation ne demande qu’une plaine
d’une asses grande étendue, or une de 20 ou trente miles
d’Allemagne pourroit etre suffisante »…Il trace un schéma
afin d’illustrer sa démonstration de l’hypothèse d’une terre
sphérique, et donne le détail de ses calculs… Il termine en
regrettant de n’avoir pu apprendre le sujet de la question
proposée par l’Académie royale pour 1755 ; il s’appliquera
à celle qui sera décidée pour 1756. « Oserois-je vous aussi
prier […] de daigner de votre attention la question de notre
Académie sur laquelle n’ayant reçu que des sottises nous
avons été obligé de la renvoyer à l’année 1756 »…