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avons ensemble determinée et à la manière dont nous l’avons fait, fondés sur une hypothese que ni vous ni moy ne
pouvons quant à present nier. Toutes ces remarques sont depuis ce temps là dans son livre, sauf ce que peut aporter
de nouveau ou de différend l’examen fait ou à faire en consequence de ce que met M. D. Jorge dans son journal […].
A l’egard de vos angles, si j’ay du temps je les extrairay de vos lettres et vous en enverray une liste, je vous eviteray
volontiers la peine assez grande de l’extraire vous mesme des copies que vous avez de ces lettres. Je me propose par
là de detourner tout soupçon de variation contre nous ; c’etoit dans cette vue que je vous avois communiqué les
miens non seulem. aparens mais dernierement reduits affin de constater ceux que je compte employer en vertu
des connoissances que j’ay eu jusqu’à present ; après la base de Cuenca mesurée il me semble Monsieur qu’il n’en
est plus temps, car du soir au lendemain on peut varier ces dernieres corrections des angles aparens, et les ajuster à
la base. Nous ne le ferons pas mais il ne manqueroit peut estre pas de gens qui le croiroient »… Il parle ensuite des
mesures prises à Vingotasin… Il a reçu un avis de M. Verguin, « et ne considerant que les angles qui se forment
dans ce triangle je vois que vous avez été assez heureux dans le conseil que vous luy avez donné de s’en tenir à
Mangan ou à Sinazavan & de ne pas aller à Chiripongo, où je le croyois suivant l’avis que vous eustes la bonté de
m’en donner. Il me marque qu’il envoye un exprès pilote à M. Des Odon. [Jean Godin Des Odonais, son cousin,
qui participe à l’expédition] pour luy indiquer le point precis où il doit mettre son signal. Cela pourroit obliger de
le changer de la place où vous l’avez vu »… Il donne enfin la liste de plusieurs mesures…
164.
Joseph-Ignace GUILLOTIN
(1738-1814) médecin et député, promoteur de la guillotine. L.A.S.
comme « Président de l’Académie de Médecine de Paris », Paris 4 juin 1811, à Paul-Henri Marron,
Président du Consistoire de l’Église réformée de Paris ; 2 pages et quart in-fol.
1 000/1 500
Beau plaidoyer pour la prolongation des séances de
l’Académie de Médecine à l’Oratoire [l’ancien Oratoire
du Louvre, désaffecté à la Révolution, venait d’être mis à la
disposition des protestants par Napoléon ; le premier office y
fut célébré le 31 mars 1811].
Au nomde l’Académie deMédecine, il exprime au Consistoire
sa reconnaissance pour lui avoir permis provisoirement de
tenir ses assemblées dans la salle de l’Oratoire, et il demande
la continuation de ses bontés. « L’Académie de médecine est
composée […] de tout ce qui nous reste encore de l’ancienne
faculté de Paris, et d’un nombre de Docteurs reçus dans
d’autres facultés de médecine de France, qu’elle a choisis et
aggrégés pour travailler en commun, pour la plus grande
utilité publique, au progrès de l’art de guérir, et au maintien
de la dignité de cette honorable profession, si dégradée de nos
jours par l’anarchie »… Il précise les époques des séances et
des consultations gratuites de l’Académie, sans inconvénient
pour le Consistoire… Sans doute, « les vues du Pasteur, leurs
moyens, leur but, sont d’un ordre supérieur. Mais […] un
même sentiment nous anime, vous et nous ; un même esprit
nous dirige. C’est essentiellement l’amour du bien public,
l’amour du prochain, et un zèle aussi pur, aussi désintéressé
qu’il est ardent, nous porte au soulagement de nos frères,
surtout quand ils sont dans l’indigence. Le principe est
donc le même. L’application seule varie. Les différentes
applications de ce même principe ne pourroient-elles pas être
réunies dans le même lieu ? Et l’homme ne seroit-il pas plus
heureux s’il pouvoit puiser, pour ainsi dire à la même source,
et des adoucissemens aux maux de cette vie, et des secours
puissans pour se procurer les biens de l’autre ? »…