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18.
Anne-Louis GIRODET-TRIOSON
(1767-1824) peintre. L.A.S. « Girodet-Trioson », Paris 4 mars 1815 ;
1 page petit in-4 (portrait lithographié joint).
1 000/1 500
Sur l’acquisition par le Roi de son tableau Les Funérailles d’Atala.
« J’accepte avec joie et reconnaissance l’honneur de voir S.M. devenir propriétaire de son tableau d’Atala […]
Cependant je desire que vous soyez persuadé […] que ces conditions en elles mêmes sont loin de me determiner
et que tout autre personne que S.M. n’en serait pas devenu le possesseur à moins de 12 mille francs prix qui avait
été consenti par feue l’Imp
ce
Joséphine à qui il avait été primitivement destiné. Mais l’avantage inappréciable de
voir un de mes moins faibles ouvrages sous les yeux du Roy est pour loi la plus douce comme la plus precieuse des
récompenses »…
19.
Anne-Louis GIRODET-TRIOSON
(1767-1824) peintre. L.A.S. « Girodet Trioson », au Bourgoin près
Montargis 14 janvier 1816, à Henri-Guillaume Châtillon, « artiste graveur » à Paris ; 3 pages et demie
in-4, adresse.
1 500/1 800
Longue lettre après le décès de son père adoptif, le Docteur Trioson (7 décembre 1815).
Il est heureux d’avoir reçu des nouvelles de son ami : « J’ai plus besoin que jamais de compter sur l’affection de
mes bons et anciens amis après la perte cruelle et irreparable que j’ay faite, que mon sejour encore necessaire ici,
que tous les objets qui m’entourent me retracent sans cesse et sans distraction, l’embarras des affaires resultant
de ce triste évenement ajoute encore à ma douloureuse position »… Il ne pense pas pouvoir s’absenter avant un
mois, « les dispositions du testament de mon père étant fort compliquées, et ses papiers mal en ordre »…
Il a appris avec satisfaction les bonnes nouvelles de Dejuinne, son élève : « Je suis persuadé qu’il aura fait de
bonnes études à Naples malgré le mauvais tems » et la saison d’hiver peu favorable. « Je serai fort curieux de
voir les études de Pestum que je n’ai apperçu que de fort loin et avec une lunette d’approche qui me les fesait voir
comme des petits points colorés en lumière rougeatre sur le bord de la mer »…
Il déplore le retard pris sur son projet d’illustration des
Odes
d’Anacréon à cause du malheur qui lui est arrivé :
« Il est bien vrai que l’homme propose et que Dieu dispose, mais il dispose parfois bien cruellement […] ce retard
ajoute encore à la peine de ma position car je m’appercois plus que jamais de la fuite rapide du tems la premiere de
nos proprietés, la plus precieuse, elle comprend tout la santé, la fortune, la jeunesse, ceux que nous aimons et quand
ces tresors sont ecoulés ils ne reviennent plus »… Il pense que M. Pequignot n’a reçu aucun des effets ni des dessins
de son frère ; il n’a lui-même rien reçu… Il demande des nouvelles : « dites moi quelque chose de notre republique
des arts jusqu’à présent si mal gouvernée et qui le sera peut-être encore tant le bien est difficile à faire ». Il a appris
que Guérin était nommé à Rome et que David devrait « bientôt quitter la France. J’ai cependant peine à le croire.
Dites-moi si notre musée commence à se rétablir. On assure qu’il ne sera pas si nud que nous pouvions le penser »
[après les restitutions aux Alliés]. Ils devraient conserver « la collection de la Villa Albani. Si cela est, nous serions
encore les plus riches en antiques, après Rome »… Il termine par des nouvelles d’amis…
20.
François-Marius GRANET
(1775-1849) peintre. 2 L.A.S., 1833-1834, à M. Boutron ; 1 et 3 pages in-8,
adresses.
800/1 000
18 mai 1833
. Il dîne avec son vieil ami qu’il avait dû laisser la veille « pour aller à Versailles juger des progrès de
ma nouvelle habitation que je dois à vos bontés ». Il rejoindra Boutron aux Français…
La Bastide
19 juin 1834
. « Nous sommes à la Bastide sous notre brillant soleil de Provence mais comme j’aime
beaucoup mon nid il me fait du bien et ma santé y a gagné beaucoup », comme celle de « notre excellente Nena »…
« Je presse mes traveaux ici » ; il espère avoir fini à la fin du mois pour pouvoir retourner à son poste et retrouver
ses amis de Paris, « et ceux de la Porte Saint Denis me fairont grand bien à retrouver après avoir perdu mes sœurs
et ma paroisse »… Il n’a pas eu le temps de peindre : « Cependant j’ai trouvé quelques heures pour terminer des
grands ciprès que j’ai dans mon tableau du cloitre des chartreux de Rome que j’emporterai avec moi pour pouvoir
le terminer à Versailles, et si vous le trouvé digne detre exposé à la prochaine exposition alors je le montrerai au
public mais auparavant au Roi, pour quil ne marive pas comme à celui de la mort du Poussin. Enfin une fois
rendu à Paris, je m’occuperai de cet ouvrage avec soin et zele […] Nous vivons ici comme des chartreux, point de
journeaux, point de nouvelles, […] toutes nos pensées sont pour la prospérité de nos champs, de reécoltes, et de
nos amis »…