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Une plaque autochrome se compose d'un support de plaque de verre recouvert par une fine couche de vernis à base de latex
sur lequel est fixé un mélange de grains de fécule de pomme de terre colorés associé à des particules de carbone. Un second
vernis imperméable, est posé au-dessus de la mosaïque trichrome. Une émulsion panchromatique au gélatino-bromure
d'argent est coulée en dernier. La plaque est chargée à l'envers et les grains de fécule filtrent la lumière en arrêtant les rayons
de couleur complémentaire. L'émulsion photographique restera inaltérée sous les grains-écrans qui ont absorbé les radia-
tions. On obtient un négatif aux couleurs complémentaires de l'original. Dans la phase d'inversion de ce négatif, l'oxy-
dation va dissoudre l'argent réduit, ce qui détruit l'image négative. L’autochrome est un rare procédé de photographie
matérielle unique à partir d’un négatif (détruit au développement).
C'est le masquage sélectif du réseau trichrome de fécule qui façonne l'image colorée regardée en lumière transmise. Les
couleurs originales sont recomposées par mélange optique. On parle de précédé indirect, il est directement inspiré de Ducos
du Hauron
(Cf. Nathalie Boulouch,
«Peindre avec le soleil ?, Les enjeux du problème de la photographie des couleurs»,
Études Photographiques
, n°10)