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'On fait encore un pas, un pas de mille mètres et l'on atteint le Courtil, une oasis dans ce désert de glace, une pelouse émaillée de
fleurs au milieu de cet hiver éternel, et toutes les autres émotions s'effacent devant la solennité de la scène que l'on découvre. La
cime du Mont Blanc dessine sa grande ligne calme sur un ciel dont les vapeurs de la terre ne troublent plus la sérénité: alentour,
les autres sommets semblent s'incliner devant la majesté du roi des Alpes, et comme d'un immense réservoir forme entre toutes ces
cimes, les glaciers se précipitent en ondes formidables, contournant les obstacles, se divisant ici, se réunissant là, se séparant de
nouveau plus loin, comme un torrent qui suit sa marche. Le Courtil (Le Jardin) est le point où M. Bisson s'est arrêté, et cette
vue, est la dernière qu'il ait prise dans les montagnes'' (Ernest Lacan,
La Lumière
: Numéro 14, 2 Avril 1859, page 55).
La prise de vue date de l’été 1858, première expédition photographique de Auguste Rosalie Bisson (Bisson jeune) dans la vallée
de Chamonix. Jamais auparavant une photo d’un si grand format n'avait été prise à si haute altitude : 2882 m. Une épreuve
de cette photographie fut exposée à la Société française de photographie pendant l'hiver 1858-1859
(
Cf. Sylvianne De Decker
,
Photographier le Mont Blanc,
2002
, page
22
).