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
.
Charles de Secondat, baron de La Brède et de MONTESQUIEU
. L.A., La Brède 17 décembre 1734,
[au Président Jean B
ARBOT
] ; 2 pages et demie in-4 (lég. mouill.). [CM 416]
. ⁄ .
B
ELLE LETTRE À SON AMI
J
EAN
B
ARBOT
(1695-1771, président à la Cour des Aides de Bordeaux, et directeur de
l’Académie de Bordeaux).
« Je reçois vos beaux livres avec bien de la reconoissance mon cher president. Je vay monter dans ma bibliotheque
pour vous envoyer les miens. Je vous renvoy la theorie des vaisseaux que j’ay deja et vous pourrés en faire plaisir a
quelque autre ».
Puis il évoque la candidature à l’Académie de Bordeaux de Paradis de M
ONCRIF
(1687-1770), secrétaire du comte
de Clermont et auteur de l’
Histoire des chats
(d’où l’orthographe
Mongrife
), et fait allusion à l’emprisonnement de
C
RÉBILLON
fils à la suite de son roman
Tanzaï et Néadarné
: « Je ne serois pas faché que le compte de Clairmond
eut disgracié Mongrife avant de nous en faire present quoy quil soit bon garçon il est encore trop plat pour nous.
Il me semble que la porte du Parnasse est la meme que celle de la Bastille. Je croy que ce Crebillon fils est Macarty
le cadet et Voltaire l’aîné ».
Il fait allusion à l’article du
Mercure de France
(novembre 1734) sur les
Considérations sur les Romains
: « Scachés
que les louanges donées dans un Mercure ne dedomagent point des critiques faites sur le tabouret d’une duchesse
surtout lors quelles sont aidées dun signe de la grosse teste de Navarre et dun air affectueux du visage affilé de la
contesse ».
Puis il évoque les affaires de Bordeaux : la mort du premier président Gillet de La Caze, le sous-maire Joseph de
S
ÉGUR
, et l’Académie de Bordeaux : « Je ne crains point Segur parce que quand il verra pour lui un interest de six
francs il fera ce que je voudray sur l’affaire des jurats. Jaime les ames basses a la folie. Je serois transporté de voir a
La Brède notre president quoy quil en soit je le verray a Bordeaux. Pour la place d’assossié vous pouvés disposer de
moy. Vous devriez bien en faire donner une au pere C
ASTEL
le Cimbalum Mundi ».
Il termine : « Mon cher president tandis que je vivray je vous aimeray cest une chose qu’on ne doit pas dire à sa
maitresse »…