Page 64 - cat-vent_drouot18-12-2012

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
.
Thomas-Arthur de LALLY-TOLENDAL
. M
ANUSCRIT
autographe,
Memoire projetté
, [1766] ; cahier de
41 pages in-fol., cousu par un cordon.
. ⁄ .
M
ÉMOIRE COMPLET OÙ
L
ALLY EN APPELLE À L
OPINION PUBLIQUE
,
PROTESTANT CONTRE SON PROCÈS INIQUE
,
ET
RETRAÇANT L
HISTOIRE DE SON EXPÉDITION ET DE LA PERTE DE
P
ONDICHÉRY
. Ce texte, qui semble inédit, fut
remplacé par le
Tableau historique de l’expédition de l’Inde
. Le manuscrit présente de
NOMBREUSES RATURES ET
CORRECTIONS
.
Après des pages liminaires consacrées à l’injustice du procès qui lui est fait, Lally relate l’histoire de l’expédition
depuis le départ de Lorient, le 31 décembre 1756, jusqu’à la proposition de capitulation faite par Lally au Conseil
de Pondichéry, le 24 décembre 1760. En conclusion, Lally annonce un mémoire séparé sur la capitulation
elle-même, mémoire qui constituera « un abregé complet de toute sa conduite militaire dans l’Inde ».
Plusieurs passages de ce document ont fait l’objet d’appréciations marginales d’une autre main, peut-être celle d’un
défenseur. Ainsi, est jugé « bon et très bon », ce passage sur le départ intempestif de l’escadre du comte d’A
CHÉ
, alors
que Lally vient de remporter la première affaire de Vandavachy : « la nouvelle de cette victoire est annoncée le
1
er
8
bre
[1759] au c
te
d’Aché par une decharge generale du canon de la place, le c
te
d’Aché appareilloit alors on luy
depeche un batteau pour l’en informer il ecrit deux mots au c
te
de Lally pour luy faire compliment n’attend pas sa
reponse et part »… Plus loin, marqué « bien » : « en un mot si l’aveu du c
te
d’Aché ne suffit pas pour prouver que
le salut de Pond. dependoit de son escadre, le c
te
de Lally produit les lettres des ministres et de la compagnie qui luy
disent expressement que ses succes dependent uniquement de l’escadre du c
te
d’Aché, et si le c
te
de Lally fait voir que
non seulement l’escadre du c
te
d’Aché n’a pas eu de succès, mais qu’elle l’a abandonné comment peut on imputer
au c
te
de Lally la perte de Pondichery ? »… Lally annonce de même des documents de la Compagnie de l’Inde
témoignant des difficultés qu’il eut pour obtenir du gouverneur les fonds nécessaires, et prouvant que L
EYRIT
« qui
avoit repandu dans la ville qu’il ne se meloit de rien et que la colonie eut d’ores en avant à s’adresser au c
te
de Lally
en ajoutant que les employez alloyent etre à plaindre, venoit cependant de
recevoir une somme de 850 mil livres
du
c
te
d’Aché moitié en piastres et moitié en diamants en remplacement du million que le c
te
d’Aché avoit pris sur luy
de retenir l’année precedente et qui a fait echouer en partie l’entreprise sur Madras »… Le même lecteur approuve
(« très bien ») ces lignes sur la défection des troupes alors même que le général est obligé de parer à l’incurie du
gouverneur : « Le c
te
de Lally apres avoir recconu dans les environs de Valdaour un camp d’observation pour son
armée se rend à Pond. pour y accelerer l’entrée des grains c’etoit le tems de la recolte et le s
r
de Leiryt dont c’etoit
le district malgré 30 lettres ou ordres de la part du c
te
de Lally ny avoit pas fait entrer un sac de ris en meme tems
toute la cavalerie européenne du c
te
de Lally sonne le bouteselle et abandonne ses etandarts pour se rendre chez
l’ennemy les of
rs
poursuivent cette troupe et la ramene à l’exception de 28 cavaliers qui ont passé à l’ennemy. Voila
l’armée avec laqu’elle on trouve extraordinaire que le c
te
de Lally n’ait pas conquis l’Inde battu la flotte angloise et
fait en un mot des prodiges mais le c
te
de Lally a fait des prodiges avec cette armée puisqu’il a trouvé le moyen de
luy faire tenir la campagne pendant deux ans et de la faire combattre sans etre payée et souvent sans etre nourie »…