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Tableaux anciens - 20 juin 2012 -
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Simon Pietersz VERELST ( La Haye 1644 - Londres 1721)
Nature morte au bouquet de tulipes, pivoines et roses
Toile. 71 x 55,5 cm
Provenance :
- Collection privée, Paris
Bibliographie de référence :
- Franck Lewis,
Simon Pietersz Verelst (1644 - 1721)
, Leigh-on-Sea, 1979.
8 000 / 12 000
Des trois fils du peintre Pieter Harmensz Verelst, qui furent eux aussi artistes, Simon est celui qui connut le plus de succès. Il eut une popularité consi-
dérable à Londres comme peintre de nature-mortes et le roi Charles II lui-même acheta, à plusieurs reprises, ses toiles. Il semble que Simon Verelst
fut particulièrement adroit dans le commerce de ses propres œuvres, allant même jusqu’à se faire appeler “the God of flowers”. À l’époque, il fut
considéré parmi les plus doués de sa génération, avant que Jean-Baptiste Monnoyer ne vienne, à la fin du siècle, donner au genre une autre orientation,
plus baroque et décorative. La comparaison avec les œuvres du peintre français rend, d’ailleurs, plus appréciable le sens allégorique qui règne dans
les compositions de Verelst. Là, les corbeilles de fleurs multicolores, aux corolles luxuriantes, sont alignées pour une contemplation immédiate. Un
moment idéal qui semble intemporel mais dont la fugacité rappelle que le genre de la nature-morte participe de celui du
memento mori
et de la
vanitas
.
La pivoine défraîchie, les pétales de la tulipe presque tombants, la rose repliée sur elle-même, sont autant de signes d’une dégradation graduelle qui
se retrouve constamment dans la production de l’artiste. Une autre caractéristique des compositions de Verelst, visible clairement dans notre tableau,
c’est un désordre ostentatoire et voulu dans la distribution des fleurs à l’intérieur du vase. Comme si le peintre eût voulu souligner que l’immobilité et
le chaos ne sont que les deux visages, à deux moments du temps, d’une même réalité.
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