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Tableaux anciens - 20 juin 2012 -
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Bernardino de’ CONTI (Castelseprio vers 1465 - Pavie 1523)
Le Christ vu de profil
Panneau. Cachet de cire rouge au dos
41 x 30,5 cm
Provenance :
- Collection privée, Paris
Bibliographie de référence :
- Ivan Lermolieff [Giovanni Morelli],
Die Galerien Borghese und Doria Pamphili in Rom
, Leipzig, 1890, p. 247.
- Joseph Archer Crowe, Giovan Battista Cavalcaselle,
A history of painting in North Italy
, London, 1912, p. 394.
- « Un portrait inconnu de Charles d’Amboise », dans
L’Art et les artistes
, janvier 1913, pp. 172-173.
- Adolfo Venturi,
North Italian painting of the Quattrocento: Lombardy, Piedmont, Liguria
, Firenze-Paris, 1930, pp. 48-49.
- Adolfo Venturi,
Leonardo e la sua scuola
, Novara, 1931, p. XXXIII.
-
Italies. Peintures des musées de la région Centre
, catalogue de l’exposition, Paris, 1996, pp. 114-116.
-
Il Cinquecento lombardo da Leonardo a Caravaggio
, catalogue de l’exposition, Milan, 2000, p. 107.
15 000 / 20 000
Natif d’un village de la province de Varèse, Bernardino de’ Conti se forma à Milan, probablement sous la direction d’Ambrogio de Predis, collaborateur
de Léonard de Vinci. Si Cavalcaselle déterminait son apprentissage dans le cadre de l’atelier de Bernardino Zenale, il faut plus sûrement orienter les
modèles de Bernardino de’ Conti vers ceux de Vincenzo Foppa et de Léonard, comme Giovan Battista Morelli le suggérait en son temps. Même si les
documents qui attestent de l’apprentissage auprès d’Ambrogio de Predis n’existent plus, les références et les similitudes stylistiques entre les oeuvres
des deux peintres sont telles que le doute n’est guère permis.
Bernardino de’ Conti s’est surtout fait connaître par les portraits officiels qu’il réalisa des grands noms de l’aristocratie de Milan et ailleurs. Entre son
premier portrait daté de 1496, celui de
Francesco Sforza enfant
, conservé à la Pinacoteca Vaticana, et celui
de Catellano Trivulzio
(NewYork, Brooklyn
Museum), daté de 1505, le peintre s’est fait connaître comme un artiste de talent. D’ailleurs, notre panneau appartient directement à la période comprise
entre ces deux dates.
Sur un fond sombre et uniforme, le visage du Christ est représenté de profil, à mi-corps, couronné par une auréole dorée, enveloppé dans un manteau
aux larges plis. La position du Christ est identique à celle du
Francesco Sforza enfant
, avec le visage de profil et le corps légèrement orientés vers le
spectateur. Comme le rendu des chairs, doux et lumineux, et le
sfumato
, atténué et presque naturel. La manière de souligner le contour des yeux, des
sourcils, des lèvres et des joues se rapproche singulièrement de celle qui est utilisée dans le portrait du
Catellano Trivulzio
. Une construction tout en
légèreté, qui accentue les contrastes entre des zones plus claires et des tons plus sombres afin de rendre plus expressive la composition. Des éléments
que l’on retrouve pleinement dans le premier des trois portraits que Bernardino réalisa pour Charles d’Amboise, nouveau gouverneur de Milan à
l’époque où la ville est sous domination française ; un tableau conservé au Musée Saint-Vic de Saint-Amand-Montrond. Notre panneau a, très proba-
blement, été peint en 1500, la même année que le portrait de Charles d’Amboise. Le
Portrait de Catellano Trivulzio
, de 1505, montrant un style déjà
plus affirmé, avec un buste complètement frontal.
Le tableau avec son cadre
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