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Tableaux anciens - 20 juin 2012 -
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Luca GIORDANO (Naples 1634 - 1705)
Samson chasse les Philistins
Toile
180 x 126 cm. Important cadre d’époque, sculpté et doré
Provenance :
- Collection San Felice, Naples
- Collection des Princes de Seclj de Galatina, Pouilles
- Collection privée, Milan
Bibliographie :
- Vincenzo Pacelli,
Luca Giordano. Inediti e considerazioni
, in “Studi di Storia dell’Arte”, n° 17, 1991, pp. 95- 130, fig. 15.
- Archivio fotografico Federico Zeri, fiche n° 52638, enveloppe n° 0520 : peinture italienne du XVII
e
siècle, Naples, Luca Giordano, n° 1.
Bibliographie de référence :
- O. Ferrari, G. Scavizzi,
Luca Giordano. L’opera completa
, Napoli, 2000, pp. 767 et 853, fig. 713, 916.
40 000 / 60 000
Samson chasse les Philistins
est l’un des chefs-d’œuvre de la maturité du grand peintre napolitain, Luca Giordano (1634-1705). En effet, à partir de la
fin des années 1660, le style du maître est fortement influencé par la touche vigoureuse de Titien, le colorisme de Véronèse et le ténébrisme des maîtres
vénitiens du
Seicento
. Après l’exécution du plafond du Palais Medici Riccardi de Florence (années 1680) et l’immense voûte de l’Escorial (années
1690), Luca Giordano peint, à Naples, le plafond de la Chartreuse de San Martino dont notre tableau est le contemporain. D’ailleurs, ce dernier présente
avec le décor plafonnant de San Martino de nombreuses similitudes. On reconnaît le même enchevêtrement de masses et de volumes qui transcende la
fameuse scène biblique jusqu’à en faire une véritable mise en scène théâtrale, ou mieux, presque cinématographique. Au premier plan, Samson brandit
une mâchoire d’âne pour combattre les Philistins, peuple guerrier qui, à l’époque, avait envahi la terre des Hébreux. Il existe deux autres versions, de
peu antérieures à notre tableau, qui ont appartenu, pour l’une au roi Charles III d’Espagne, et conservée aujourd’hui au Musée du Prado tandis que
l’autre se trouve dans la collection Del Bosco à Poirino (Turin). Cependant, en considérant ces deux versions, notre toile montre une tout autre ampleur
par des dimensions plus importantes et une composition plus complexe où la figure de Samson constitue le cœur névralgique de la terrible scène.
Éclairé par la lumière de la foi, le héros juif incarne cette vision allégorique et mystique, propagée depuis le Moyen Âge par les Pères de l’Eglise qui
voyaient en Samson la préfiguration du Christ en lutte contre le démon.
Le tableau avec son cadre
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