Page 61 - cat-vent_lafon20-06-2012

Version HTML de base

- 20 juin 2012 - Autographes et Manuscrits
61
295.
Alexandre Michel Costa de Bastelica.
1804-1868.
Fils de Francesco-Maria, avocat, juge de paix du canton de Basterga, conseiller général de la Corse.
Officier de la Légion d’Honneur.
Minutes autographes de plaidoirie.
1830-1850
.
Important ensemble de brouillons et correspondances d’Alexandre Michel Costa, juge de paix établi à Basterga puis avocat à Ajaccio, traitant à travers
plus d’une centaine de pièces, de plusieurs affaires de mœurs et délits, qui furent défendues au tribunal d’Ajaccio. Constituant une mine exceptionnelle
pour l’histoire locale de la Corse, ces documents donnent un aperçu de la vie dans la région de Basterga au milieu du XIX
e
siècle ; défenses d’intérêts,
vols de bétails, rixes entre villageois, histoires de braconnage, dénonciations et vengeances, ports d’armes illicites, coups de feu isolé, etc.
Joint
quelques lettres et papiers de famille, carnet de notes journalières (1863-68, 14 pp. in-12) ; comptes sous formes de registres des dépenses de la
famille, correspondance de Costa, avocat établi à La Roche-sur-Yon en Vendée dans les années 1930.
300/500
296.
Francesco-Maria Costa de Bastelica.
(
1761-1808
).
Manuscrit.
Journal à l’usage du Citoyen F.M. Costa, dans son voyage à Paris. 1800-1801. Petit in-12, 76 ff°, couverture vélin souple à rabat, lacet de
soie rouge (reliure de l’époque). Nombreuses ratures.
Passionnante relation de Francesco-Maria Costa, cousin éloigné de la famille Bonaparte, décrivant son voyage de Corse vers la Capitale, et rendant
compte avec détails des démarches faites auprès de ses compatriotes corses et de la famille Bonaparte. Originaire de Basterga, Francesco-Maria Costa
(1761-1808), avait été médecin dans l’armée avant d’être nommé sous le Consulat conservateur des Eaux-et-Forêts de Corse. Avec son frère Nunzio
(très proche de Lucien et Letitzia), il avait aidé la famille Bonaparte à fuir en 1793 le régime paoliste. Le manuscrit débute le 10 messidor an 8 (29 juin
1800) au moment où l’auteur s’apprête à quitter Ajaccio, apprenant la suspension d’armes après la victoire de Marengo. Bastia, Gênes où il rend visite
à ses nombreux compatriotes corses, Marengo où a lieu la visite du champ de bataille, Turin, Chambéry, Moulins, Nevers, etc. sont les différentes étapes
qui égrènent le voyage en compagnie de son neveu et de la fille du comte Lambert mariée au sénateur Millo. Arrivé à Paris le 17 thermidor (5 août), à
l’hôtel des Quinze-Vingt,
F.M. Costa détaille les différentes visites auprès de la famille Bonaparte et de personnalités (visites de Louis, Lucien et
Joseph, dîner chez Salicetti, Casabianca, Arrighi, Mme Bonaparte à l’Hôtel de Marigny, Joseph à Mortefontaine)
, ne manquant pas de signaler
quelques événements qui marquèrent alors la Capitale (promenade au Jardin des plantes où il a vu les
éléphans, les lions, les ours, les oiseaux rares, les
loups, les chameaux, les dromadaires et autres animaux de ce genre
 ; pose de la première pierre des monuments en l’honneur de Kléber et Desaix place
de la Victoire (f°9) et annonce des préliminaires de paix avec descriptions des festivités (cortège au temple de Mars, jeux et courses de chars au Champ-
de-Mars, démonstration d’un «aérostate», etc. ; annonce de la victoire remportée par Moreau, explosion de la machine infernale le 3 nivôse «dans la rue
Nicaise près l’hôtel des 15/20» ; nomination de son frère à la place vacante de capitaine de gendarmerie annoncée par Joseph Bonaparte). La deuxième
partie du manuscrit est consacrée à la réception de sa correspondance et aux comptes personnels, la plupart liés aux membres de la famille Costa.
f°4v,
(…) Dans la route près d’Alexandrie, sur les bords de la rivière La Borgne, se trouve le petit village de Maringo, remarquable par la célèbre
bataille entre les Français et les Autrichiens livrée le 25 prairial an 8 et la victoire remportée par le 1
er
Consul Bonaparte sur le général en chef Melas.
On y observait encore les traces récentes, plusieurs cadavres inhumés sur la route donnaient des exhalaisons fétides (…) ;
f°6v,
(…) La famille Bonaparte se trouve à la campagne ; la mère Bonaparte est à prendre les eaux (…). Le 19 (thermidor) visite faite au cn Louis
Bonaparte (…) ; rencontré Antoine Piétri, Louis Cuneo et autres compatriotes, visite faite à Ornano législateur ; vu les Tuileries, le Palais Egalité ci-
devant royal, le Palais des Sciences et Arts, le tableau des Sabines (…). Le ministre de l’intérieur Lucien Bonaparte arrive ; j’ai le plaisir de l’embrasser
et de causer ensemble sur plusieurs objets ; je lui fais connaitre mes positions et celle du département du Liamone. Il m’accueillit fraternellement et
devant repartir pour rejoindre le 1
er
Consul à sa campagne de Malmaison pour y dîner ensemble, il promet d’en parler au général. Allant chez le séna-
teur Casabianca, après dîné, je l’ai rencontré dans la rue avec le législateur Arrighi. Le 22 conférence avec le ministre (…). Les deux frères Lucien
et Joseph m’annoncent que le Consul prend des mesures pour assurer la Corse, le changement des troupes et l’envoi de 1,100,000 ll ont été adoptés.
Après dîné au théâtre de l’Opéra, Ballet. Le 23 visite faite au cn Jérôme Chiappe et Bernard Bradi (…).
2000/3000
296
296
Castandet_vte20juin2012_64p.indd 61
01/06/12 07:40