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Saint Étienne de Nevers
Figure de l’église Saint Estienne de Nevers bâtie en
1097
, et de la sépulture du fondateur et dotateur d’icelle église.
1609
.
Une feuille de parchemin (
47
x
35
cm.).
Sur la partie gauche est figurée l’église Saint-Étienne (nef, bas-côtés, transept et choeur, surmontée de deux clochers de nartex et d’un clocher de
croisée). Sur la partie droite est représenté le tombeau du comte Guillaume, animé de deux épisodes de sa vie et de ses armoiries.
Un papillon, relié, figure le portique couvrant un portail.
Ce document, signé par les témoins, servait à démontrer le droit de juridiction spirituelle et temporelle du fondateur, exempt de l’ordinaire des
évêques et des comtes (puis ducs) de Nevers.
Il s’agit peut-être de la seule représentation vraiment ancienne du tombeau de Guillaume, comte de Nevers (mort en
1097
).
L’église Saint-Étienne de Nevers est une des plus belles qui ait été conservées du XI
e
siècle. Elle est en France la seule église dont la nef à trois étages
soit directement éclairée par les fenêtres hautes.
Cette représentation est d’autant plus intéressante que les clochers qu’elle figure ont disparu, victimes du plus grand traumatisme culturel de notre
histoire : la Révolution. Au nom des nouvelles divinités (la Souveraineté du Peuple, l’Égalité ...), il fallut soudain que tout fût à niveau et que plus
rien ne haussât la tête : surtout pas les temples du vrai Dieu ! Alors, municipalités, districts et directoires départementaux s’émulèrent d’abattre tours
& clochers : c’était à qui se porterait fier d’avoir tout égalisé. La France fut ainsi véritablement
ratiboisée
.
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