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Portefeuille
des bastiments du Roi à Versailles
Grand portefeuille de maroquin noir : en bordure, large
frise fleurdelisée; encadrement intérieur de filets droits,
anglé de quatre chiffres floraux couronnés et accosté
d’autant de compositions de lys au naturel; grandes armes
royales au centre ; dos orné de même, titre à l’or en direct :
«
desseins des bastiments dy roy povr versailles
» ;
frise dorée couvrant coupes & chasses. Fin du règne de Louis
XIV, début de celui de Louis XV.
Intérieur refait au XIX
e
siècle, restaurations.
Spectaculaire portefeuille qui contenait autrefois les dessins & projets
d’agrandissement et d’embellissement du château de Versailles, et qui
a probablement été remis au Roi.
majestueux
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136
L’Île Enchantée, à Versailles
[Molière].
Les plaisirs de l’Isle enchantée. Course de bague
;
collation ornée de machines ; comedie, meslée de danse et de
musique ; ballet du palais d’Alcine ; feu d’artifice : et autres
festes galantes et magnifiques, faites par le Roy a Versailles,
le VII. May M. DC. LXIV. et continuées plusieurs autres
jours
. A Paris, de l’Imprimerie royale, par les soins de
Sébastien Mabre-Cramoisy,
1673
-
1674
.
Un volume in-folio, plein maroquin rouge doré : large couronne
florale (entre deux filets et frise fleur-de-lysée) encadrant les plats,
fer au soleil aux angles intérieurs, armes royales au centre, dos à
nerfs, caissons anglés de fleurs-de-lys et centrés du chiffre royal
couronné, titre à l’or en direct, même frise fleur-de-lysée sur coupes
& chasses, toutes tranches dorées (reliure de l’époque).
Complet de ses pages, frontispice double et huit planches doubles
(gravées sur cuivre par Israël Silvestre). Première édition complète.
Chef d’œuvre de la typographie et de l’estampe : il fallut quasiment
dix années pour l’achever.
Reliure réalisée non pas dans les ateliers du Louvre (l’expression
«dentelle du Louvre», habituellement utilisée, est fort inadéquate,
d’une part parce que ce n’est pas une dentelle, mais une couronne
ou frise feuillagée, et que ce n’est pas celle utilisée dans les ateliers
du Louvre), mais à la Bibliothèque du Roi.
Quelques très habiles restaurations.
Magnifique livre de fête et d’apparat, destiné à conserver le souvenir
des fêtes majestueuses données durant trois jours, au printemps
1664
, par « le plus grand roi de l’univers ». Quelques exemplaires,
ainsi luxueusement reliés, furent donnés aux grands de la Cour et
aux ambassadeurs. L’exemplaire de l’Électrice de Bavière, identique
au nôtre, est passé en vente en
2006
(
53
000
euros).
En ce mois de Mai
1664
, pendant que la Cour s’étourdissait dans les
plaisirs & les fêtes, une armée de six mille hommes, commandée par
un vaillant général, quittait la France pour aller secourir la Hongrie
menacée par les Turcs : la victoire de Saint-Gothard (
1
er
août) sauva
l’Empire, éloigna le danger et permit à l’Europe de demeurer dans
l’insouciance et à Louis XIV de donner d’autres fêtes ...