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Quelques guerres du XX
e
s.
Tu rigoles, Boche ?
[Grande Guerre]. Rigolboche :
Rigolboche. Le journal le mieux informé sur les Teutons
. Février
1915
-
30
mars
1917
.
73
numéros, en feuilles.
Tu Rigoles ... Boche ? Revue en 4 tableaux de Jean Mady. Illustrations de Regor et P. J. Poitevin
. Edition du Journal «Rigolboche»,
1915
(achevé d’imprimer le
20
juillet
1915
). Un volume in-
4
°, broché,
10
bifeuillets. Edité à
125
exemplaires numérotés
sur papier de luxe.
Série quasi-complète des deux premières années, comprenant
73
numéros (du n°
1
au n°
76
), en très bon état. Ce journal a paru jusqu’en
1918
.
Manque les n°
22
(
10
septembre
1915
),
48
(
30
mai
1916
),
55
(
10
août
1916
) &
63
(
10
-
20
novembre
1916
). Un numéro supplémentaire à Pâques
1915
. Premier numéro en double.
Les n°
1
,
3
et
5
ne sont pas numérotés. Il n’y a pas de n°
6
(ce n’est pas un manque, car le n°
4
est du
30
mars
1915
, le n° [
5
] du
10
avril, le n°
7
du
20
avril et ainsi de suite par intervalles de
10
jours).
Parution en un bifeuillet de
4
pages, parfois accompagné d’un supplément :
• « les estampes de Rigolboche » : n°
1
(dans le n°
27
), n°
2
(dans le n°
35
), n°
3
(dans le n°
46
),
4
(dans le n°
4
).
• suppléments d’une feuille aux n°
7
(insérée dans le n°
31
),
8
,
10
,
11
,
13
,
25
.
• suppléments d’un bifeuillet au n°
44
.
• après le n°
9
: bifeuillet (texte de Louis Sonolet).
• après le n°
12
: bifeuillet.
• dans le n°
31
: demi-feuille d’annonce pour le numéro de Noël
1915
.
• dans le n°
42
: bifeuillet (Lexique poilu-français).
• les n°
49
,
51
et
97
contiennent deux bifeuillets.
Envoi manuscrit au verso de la dernière page du premier numéro : « Offert au capitaine Bezançon par
le fondateur de Rigolboche (signature indéchiffrable) ».
André Bezançon, capitaine durant la Grande Guerre, fut ensuite architecte. En particulier, il prit une
grande part dans la reconstruction de Châteauneuf sur Loire.
Rarissime « journal des tranchées », imprimé sur le front de l’Etat-major de la
20
e brigade.
Donnez votre or ....
Ensemble de dix-huit affiches (très grand format) pour promouvoir les « emprunts de
la défense nationale » durant la guerre de
1914
-
1918
.
Reliées dans un volume de percaline rouge.
Très bon état, malgré une déchirure (
20
cm) aux deux premières affiches, et une très courte déchirure à trois autres affiches.
« Les emprunts de la défense nationale furent émis par le gouvernement pour financer, entre autres, une guerre qu’il n’avait même pas songé à devoir
éviter. Ces emprunts étaient à
5
%, dans le contexte d’une inflation qui, en
1915
, atteignit
20
% ... Jouant sur les sentiments patriotiques (« ils
donnent leur sang, donnez votre or » !), les « bons » et « l’emprunt » de la Défense nationale rapportèrent ensemble plus de
100
milliards de francs.
Au bilan, une bonne partie de l’épargne des Français fut confisquée, et la dette publique se montait à
200
milliards en
1919
. « Le Boche paiera ! »,
faisait croire le gouvernement... Or, le Boche n’a pas payé, ou très peu. Mais le plus grave fut que les Français furent ainsi spoliés de leur or, qu’on
leur échangea contre de la monnaie-papier qui dévalua durement durant la décennie suivante. Au bilan, un brave homme qui, en
1918
, sensible aux
accents patriotiques de la propagande, avait ainsi échangé son or contre des billets de banque, se retrouvait dix ans plus tard avec trente fois moins de
« pouvoir d’achat » qu’une personne qui avait préféré conserver ses napoléons dans un bas de laine ... Ainsi, tandis qu’il envoyait dix-huit cent milliers
de jeunes français se faire saigner sur le champ de bataille, le gouvernement et ses banques affidées faisaient main basse sur les économies des familles
éplorées : « nous avons fait couler le sang de vos fils, nous prenons maintenant l’or de vos parents » ! Qu’on se rassure, cet or ne fut pas perdu pour
tout le monde... En clair, ces « emprunts » furent la première des grandes escroqueries étatico-financières du XX
e
siècle» (F. B.).
Dès
1916
, un soldat du
264
e
RI écrivait à sa femme : « si je te disais qu’ils ont le toupet de demander aux soldats de souscrire pour la continuation de
la guerre et de les faire tuer. Jamais de ma part ils auront un sou. Et je te défends, et surtout ta mère, qu’elle ne fasse pas cette bêtise de souscrire ».
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