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263. PÉTAIN
Philippe, maréchal et homme d’État français.
Lettre autographe, signée de ses initiales, adressée à un ami. 10 août
1918 ; 1 page in-8°. En-tête gravé «
Le Général Pétain
».
«
Il me vient une idée de dessin que je vous soumets. Le “Nach Paris” des
Boches serait représenté par quelques cadavres descendant la Marne au fil
de l’eau. Peut-être l’idée vous séduira-t-elle ?
»
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264. PÉTAIN
Philippe, maréchal et homme d’État français.
Lettre autographe, signée de ses initiales, adressée à Mme Hardon [future épouse de Pétain]. 25 février 1919 ; 8 pages in-12,
enveloppe avec adresse autographe et cachet postal.
Très belle lettre donnant le mode de pensées et
de réflexion du maréchal Pétain et sa visite
d’Arras. «
Mon aimée, je suis encore sous
l’impression de notre dernière réunion. Je n’ai
qu’un désir, c’est de te revoir souvent, toujours.
[…]
C’est pour avoir fait les calculs précis pour
n’avoir rien entrepris au dessus des moyens
dont je disposais, pour avoir eu une notion
exacte des réalités et des possibilités, pour
avoir apprécié nettement
les
forces qui
m’étaient opposées après les avoir discutées
avec un froid calcul, que j’ai obtenu quelque
succès ces dernières années. Cette précision
n’exclut pas d’ailleurs l’audace et encore moins
la ténacité puisque toute conviction y conduit
d’une façon sûre, mais par ce moyen on se
garde de la témérité. Je me connais assez bien
pour savoir ce que je vaux et ce qui me
manque.
[…]
Dans la vie, on ne peut pas se
contenter du rêve éternel, il faut être apte à la
réalisation, sinon on n’aboutit à rien. Pourquoi
cette longue dissertation ? Parce que tu m’as fait
le reproche de manquer d’élan.
[…]
J’ai pourtant parfois le geste large et généreux qui m’a permis de conquérir des dévouements.
Mais pour moi les mots n’ont de valeur que s’ils sont consacrés par des actes. J’ai fait hier un voyage intéressant. On n’a rien vu
comme dévastation quand on n’a pas visité la région Arras-Lens. J’ai eu une véritable émotion à retrouver les gens, qui encore en
petit nombre, sont rentrés à Arras. J’ai traversé la ville à pied, lorsque je suis arrivé à l’autre extrémité je me suis aperçu que toute
la ville m’avait suivi. J’ai serré bien des mains et vu couler bien des larmes, c’est vraiment touchant de voir la reconnaissance des
gens. Je n’ai pas fait de discours ; je crois seulement avoir eu quelques gestes heureux
». Il termine sa lettre avec ces mots
«
Je t’aime profondément
».
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