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145.
EUGène de Beauharnais
(1781-1824). Manuscrit,
Armée d’Italie. Journal historique de la Campagne
de l’An dix-huit cent neuf
, Milan 20 mars 1812 ; un volume in-fol. de 226 pages plus 5 planches dépliantes, demi-
reliure maroquin rouge à dos lisse orné de filets et fleurons dorés, plats de papier rouge avec encadrement doré et
chiffre couronné
EA
au centre (
reliure de l’époque
).
4.000/5.000
Beau manuscrit relatant la première campagne du Prince Eugène en tant que commandant en chef de l’Armée
française d’Italie, relié à son chiffre. Le document fut préparé pour le Vice-Roi d’Italie lui-même sous sa direction par un de
ses secrétaires : soigneusement calligraphié, le
Journal
est relié au chiffre mêlé EA d’Eugène de Beauharnais et de son épouse,
Auguste de Bavière, surmonté de la couronne.
Le manuscrit relate les mouvements, combats, victoires, défaites et pertes de l’Armée d’Italie depuis le 10 avril 1809, date
de l’attaque matinale des avant-postes du général Broussier dans la vallée de la Fella, par l’Archiduc Jean, jusqu’à la publication
de l’armistice le 14 juillet suivant, après que l’Armée eut servi sous Napoléon à Wagram (5-6 juillet). Il s’achève par cette
déclaration du commandant en chef : « Je certifie que le présent journal historique est le résumé & le relevé des divers ordres,
que j’ai donné, & des differents rapports des Généraux employés à l’Armée d’Italie, qui sont parvenues à l’Etat Major Général
de cette Armée dans la Campagne de 1809 »…
Citons quelques extraits de la relation de la bataille de Raab, qui occupe près de 10 pages : « Le 14 Juin S.A.I. resolut de
celebrer, en attaquant l’Ennemi, l’anniversaire des victoires de
Marengo
, & de
Friedland
. Cette pensée du Général en Chef
semble être celle de toute l’Armée : l’ardeur des troupes était extreme. Elle confirma S.A.I. dans sa résolution, & pour ne
pas perdre le fruit de l’enthousiasme, dont les soldats étaient animés, en se rappellant les hauts faits qui avaient signalé cette
journée en 1800, & en 1807, Elle se décida à marcher sur les Autrichiens sans attendre la division
La Marque
, qui ne pouvait
arriver que le soir. S.A.I. se rendit à
Cranach
à 4 heures du matin, & après avoir examiné la position de l’Ennemi, Elle donna
aux divers Généraux les ordres pour regler leur marche, & assigner à chacun d’eux son rang de Bataille. La Division
Montbrun
devait seule se mettre en mouvement à 11 heures, le reste de l’Armée ne devait commencer le sien qu’à midi. Les Troupes
eurent ainsi le tems de se reposer, & de repaître. L’Armée autrichienne composée des troupes réunies de l’
Archiduc Jean
, &
de l’
Archiduc Palatin
était forte de 50 000 hommes »… Suit le détail des dispositions prescrites pour marcher à l’ennemi (il
est question des généraux Grenier, Baraguey d’Hilliers, Grouchy, Durutte, etc.), et des opérations successives, avec précisions
sur le terrain, les charges, les réactions de l’ennemi… « Cette bataille couta à l’Ennemi près de 4000 hommes tués, ou blessés,
plus de 2500 prisonniers, deux drapeaux, & deux pieces de canon &c. On comptait parmi les prisonniers le général
Marziani
,
& un grand nombre d’officiers de marque. Notre perte s’eleva à 600 morts, & 2300 blessés. Les colonels du 23
e
d’infanterie
légère, & du 7
e
de chasseurs à cheval furent du nombre des 1
ers
, parmi les blessés se trouverent le général
Severoli
, le général
Danthouard
aide de camp de S.A.I., l’adjudant commandant
Forestier
, les colonels
Expert
du 102
e
Triaire
, &
Delacroix
, a. d. c.
de S.A.I. & beaucoup d’autres officiers superieurs, & d’Etat major. S.A.I. eut infiniment à se louer des divisions d’Infanterie, des
généraux
Serras
,
Durutte
, &
Severoli
, & des divisions de cavalerie des généraux
Montbrun
, &
Grouchy
[…]. Toute l’Armée
s’établit le soir dans les positions que l’Ennemi avait occupées le matin au dessus des villages de
Kismegger
& de
Shabadheggy
.
La garnison de la ville de
Raab
avait été contenue pendant toute l’action par la Brigade Badoise du général
Lauriston
, qui avait
soutenu avec la contenance la plus ferme le feu, que la Place n’avait cessé de faire sur elle, et sur toute la gauche de l’Armée »…
Le
Journal historique
est complété par une table des « principaux évenemens », un état des pièces de canon, mortiers et
fusils pris par l’Armée d’Italie pendant cette campagne, un état des 36 700 prisonniers de guerre autrichiens (précisions sur leur
nombre, les combats au cours desquels ils furent capturés, les corps auxquels ils appartenaient, leur destination), et 5 feuilles
dépliantes donnant la composition de l’état-major général de l’Armée et celle de chaque division (commandements, corps,
nombre de bataillons), aux 10 avril, 1
er
mai, 25 mai, 15 juin et 14 juillet 1814.
On joint une carte manuscrite de la Carniole, avec indication des routes impériales et vicinales, pour le canon, l’infanterie,
la cavalerie… ; plus 2 copies d’un discours à une Assemblée primaire, germinal VI (mars 1798).
146.
Joseph, cardinal FESCH
(1763-1839) oncle de Napoléon, archevêque de Lyon, grand aumônier de l’Empire. L.S.,
Paris 21 floréal, aux membres du Tribunal d’Appel des départements du Golo et du Liamone ; 1 page in-4.
150/200
Il a été très sensible à leur lettre et au témoignage flatteur de leur attachement : « Vos félicitations affectueuses m’ont
vivement touché, et vous devez compter […] sur une entière réciprocité de sentiments. Je félicite à mon tour ma patrie d’avoir
des magistrats qui vous ressemblent »…
147.
Joseph FOUCHÉ
(1759-1820) ministre de la Police. L.S., Paris 16 pluviose VIII (5 février 1800), au Ministre
de la Guerre Alexandre Berthier ; 1 page in-4, en-tête
Le Ministre de la Police générale de la République
, petite
vignette.
200/300
Désertion. « La désertion continue, mon cher collègue, à l’armée d’Italie ». L’administration des Basses-Alpes l’a prévenu
« que des déserteurs en grand nombre, armés de fusils et de sabres, ont traversé les cantons de Puymoisson et de Vernet, et que
l’habitant a été forcé de leur fournir subsistance. Le défaut de vêtemens et de nourriture paraît être le motif de cette désertion,
contre laquelle tous les moyens mis en usage par les autorités administratives ont été infructueux jusqu’à ce jour ».