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183.
Trophime-Gérard, marquis de LALLY-TOLENDAL
(1751-1830) député aux États-Généraux, émigré, il
proposa de défendre Louis XVI à son procès, et lutta pour réhabiliter son père, l’ancien gouverneur des Indes.
L.A.S., Richmond 12 septembre 1798, à la Duchesse de Devonshire ; 4 pages in-4.
150/200
Belle lettre de son exil en Angleterre, au sujet du départ de Mme de Bouillon de Yarmouth pour Cux-Haven en
Allemagne. Elle s’est embarquée par un bon vent et a dû échapper en pleine mer à l’orage qui a sévi la nuit sur la côte anglaise…
Les recommandations de la duchesse et de Lord Leicester ont fait grand effet sur l’agent des paquebots. Il renseigne la duchesse
et Lady Elizabeth sur l’état d’esprit de leur amie, accablée et bouleversée par ce changement de vie, pensant aux amis qu’elle
quittait et risquait de ne plus revoir, et « à ceux qu’elle allait joindre leur portant d’aussi grands chagrins ». Elle a pu se reposer
deux jours avant d’embarquer, comme si elle voulait « respirer quelques instans entre l’agitation qu’elle laissait derrière elle,
et celle qu’elle allait trouver ailleurs ». Le jour du départ fut plein d’une impatience si douloureuse « que j’ai désiré moi-même
ardemment cette séparation qui m’était cependant si cruelle. En mettant le pied sur la chaloupe, et en nous embrassant peut-
être pour la dernière fois, elle m’a prononcé le nom de sa chère Duchesse, et celui de sa chère Lady Elizabeth […]. Elle fondait
en larmes, et disait en mettant la main sur son cœur :
Je ne parle pas, mais tout est là »…
184. [
Jean François de Galaup de LA PÉROUSE
(1741-1788)]. Copie conforme par J. Druet, lieutenant de vaisseau,
adjudant de la division navale de Nouvelle-Calédonie, d’un ordre donné par le gouverneur Pallu de La Barrière,
Nouméa 10 août 1883 ; 3 pages in-fol., en-tête
Nouvelle-Calédonie et dépendances
(effrang.).
1.000/1.200
Ordre relatif au débarquement des ancres et canons de
L’A
strolabe
et de
L
a
B
oussole
, le 13 août : « Les troupes
présentes à Nouméa prendront les armes et seront rangées en bataille face à la mer »... Détails sur les salves de 21 coups de
canon, et invitation aux autorités civiles de se joindre aux autorités militaires « pour recevoir les restes de l’expédition du
glorieux navigateur »…
185.
Louis-Marie de LA RÉVELLIERE-LÉPEAUX
(1753-1824) député à la Constituante, conventionnel (Maine-et-
Loire), membre du Directoire. Manuscrit autographe (brouillon), [1796 ?]
; 3 pages in-fol.
1.000/1.200
Brouillon très corrigé de discours aux Législateurs contre les « brigands » et les royalistes, ennemis de la
République. « Déjà depuis longtemps un horrible complot se tramait contre la république et contre la vie et la fortune des
citoyens. Enfin il aloit éclater […] Un comité d’insurrection est formé sous le nom de comité de salut public secret. Un comité
militaire est organisé sous ses ordres. 60 chefs sont désignés pour commander sur les différents points de la commune au
moment de l’insurrection. Le signal du pillage de toutes les personnes aisées devoit être donné par une affiche en même temps
que le massacre d’un grand nombre de citoyens On veut s’emparer de touts les magasins d’armes, faire égorger dans le même
moment les membres du corps législatif et touts les membres du gouvernement et l’état-major de l’armée de l’intérieur. Paris
seroit au même instant livre au pillage »... Ce ne sont pas ici des crimes ordinaires, le but de ces « hommes affreux » est de
« détruire à jamais la liberté pour égorger les citoyens et vivre de pillages, ils se constituent en état de guerre avec la Société, et
le véritable crime […] seroit celui d’un gouvernement et d’un Corps législatif qui ne prendroient pas toutes les mesures […]
qui peuvent purger la République de monstres aussi redoutables. C’est la liberté qui est en danger, c’est la liberté qu’il faut
sauver ! »… Il indique ensuite les mesures à prendre : les conspirateurs sont « des tigres qui ne laisseront jamais aucun repos à
leur païs », et cela risque d’entraîner l’État à sa ruine : il faut exiler ou exterminer tous les royalistes…
Reproduction page 47
186.
Jean-Ambroise Baston, comte de LARIBOISIÈRE
(1759-1812) général d’artillerie. L.S., Paris 21 mai 1810, au
général de division Thiébault, « Gouverneur de la Vieille Castille » à Burgos ; 2 pages in-4, adresse.
100/150
Au sujet du chirurgien Fabart, sur le sort duquel le Ministre a déjà statué : « Je ne sçai s’il a secondé très utilement M. Larrey
mais il a un peu négligé le Corps auquel il était attaché, il m’est parvenu plusieurs fois des plaintes sur sa négligence ». Quand
Larrey voulut à Vienne le proposer pour le poste de chirurgien de 1
ère
classe, « je consultai la plupart des officiers supérieurs
du Corps qui me dirent qu’il ne le méritait pas. Je dus en conséquence m’y opposer, et dernièrement encore […] j’ai cru devoir
mettre sous les yeux de son Excellence […] l’opinion de la grande majorité des officiers ». Il regrette d’être « dans la nécessité
d’arrêter l’avancement d’un homme qui vous a rendu des services »…
187.
René-Louis Levassor, comte de LATOUCHE-TRÉVILLE
(1745-1804) vice-amiral. L.A.S., Paris 23 août 1785 ;
1 page et quart in-4.
250/300
« Pour
vous
seul ». Il confie l’embarras où se trouve « un homme de qualité, mon ami intime, et comme étranger qui a les
plus grands menagemens à garder pour ne faire connaître sa detresse momentanée qu’à ses amis les plus chers, il se trouve
obligé d’y avoir recours pour payer aujourd’hui un engagement sacré » ; il a besoin d’un prêt de 8.000 livres, « mais mes faibles
moyens me privent du plaisir » de faire ce prêt, et il prie son correspondant de lui rendre ce service pour le comte d’Oÿeras
« grand de Portugal riche de plus de 300 mille livres de rente mais qui se trouve embarrassé dans ce moment par un payement
de 24 mille francs, je vous supplie que son nom ne soit connu que de vous et de moi »…
188.
René-Louis Levassor, comte de LATOUCHE-TRÉVILLE
. L.S., Boulogne 2 fructidor IX (19 août 1801), au chef
d’état-major général à Boulogne ; 1 page in-4 à son en-tête
Latouche-Tréville, Contre-Amiral, Commandant en
Chef les Forces Navales de la Manche
, superbe vignette gravée [BB n° 189], adresse.
300/350
Il approuve entièrement les dispositions prises « pour composer la Commission que je vous avais chargé de convoquer »…