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40. [
Camille COROT
(1796-1875)]. E
stampe
,
Le Concert
, avec annotations ms ; 20 x 28 cm.
100/120
Gravure exécutée par Henri G
uérard
, avec rédaction de la lettre : en haut, l’auteur : « C. Corot » ; sous la gravure, le titre : « Le
Concert
/ appartient à M. Jules Dupré ». Dans le coin en haut à droite : « Bon à tirer » paraphé.
41.
COSTUMES. Alfredo EDEL
(1856-1912) peintre et costumier. 4
aquarelles
gouachées originales, dont 3 signées et datées 1901 en bas à
droite ; 44 x 23 cm. chaque sur carton.
250/300
M
aquettes
de
costumes
 :
Sir John Falstaff
,
Buridan
(1
er
tableau) et deux autres personnages pour
La Tour de Nesle
.
42.
George Cuevas Bartholin, dit Marquis de CUEVAS
(1885-1961). 15 L.A.S. « George », 2 L.A. et 1 L.S., 1950-1957, à la princesse Marthe
B
ibesco
 ; 50 pages in-4 ou in-8, enveloppes.
700/800
B
elle
correspondance
du
célèbre
directeur
de
ballet
à
sa
« 
fée
 »,
sa
« 
muse
 »
et
sa
collaboratrice
, auteur de l’argument du ballet
L’Aigrette
(musique du prince George Chavchavdzé), créé à Cannes en février 1953.
New York 30 mars 1950
. Il passe en revue ses projets (Monte
Carlo, Bordeaux, Barcelone, Madrid, Paris) ; « pendant l’été nous avons le festival d’Amsterdam, le festival d’Edinbourg, le festival de
Venice et la saison de Deauville. C’est à cause de tous ces mouvements que j’ai voulu présenter
L’Oiseau bleu
en octobre »…
Florence
25 juillet
, souvenir de son « vieux pigeon déplumé »…
Paris 20 août
, doléances sur « la nonchalance, l’indifférence, les désertions et
l’avidité de tous » : S
auguet
est silencieux, C
harrat
introuvable, et la troupe du Grand Ballet pleine de jalousie : « pour que je puisse
donner votre ballet avant que l’oiseau meure de sa blessure, il faut que je change d’attitude, que je me fasse respecter, que je n’accepte
pas, par politesse, des musiciens qui m’imposent des peintres », etc. Charrat fait du chantage pour danser
Giselle
, réservé par contrat
à Rosella H
ightower
. « J’ai eu du succès avec tous mes ballets et j’ai choisi et ma musique et mes coréographes et j’ai triomphé seul
dans toutes les capitales d’Europe. Je suis déprimé, déçu et fatigué et je continuerai à lutter pour qu’une fois de plus vous soyiez
immortalisée et couronnée par Terpsicore »…
New York 7 mars 1951
, diatribe contre la « pédagogie des médiocres »… « Je ne crois
pas aux improvisations : c’est pourquoi je n’aime pas les parvenus. Le génie se fait rare et notre civilization meure de médiocrité »…
L’Amérique lui fait l’effet « d’un mendiant qui tout d’un coup gagne le grand prix et ne sait quoi faire de son argent »…
Paris 28 janvier
1952 
: « J’ai besoin de vous. Je dois discuter le cas si subtil de l’oiseau ! Je veux le réalizer, mais vous m’abandonnez. Je ne veux pas le
lier à La Fontaine et je le veux seulement de vous et il me faut de la musique romantique Liszt, Schumann ou Mahler, mais une seule
composition de Mahler me plaît »…
Queen Mary 7 mars 1952
.
L’Oiseau
a d’immenses possibilités de succès : Marthe exprime « la
haine de la laideur et la pouriture et de la bassesse contre la beauté pure splendide et triomphante. La russe diabolique du génie
des marais, aidé des miasmes putrefactes et des fièvres mortelles et de toutes les emmanations de pourriture qui sortent de la base
pour détruire l’oiseau de toute beauté, prennant comme instrument celui qui l’aime est une transposition poétique de ce qu’on
voit chaque jour : l’oportunisme, l’égoïsme, le matérialisme, contre l’idéal »…
Paris 24 juin
, sur sa décoration et les compliments de
Marguerite Y
ourcenar
Madrid 15 janvier 1953
, il est sûr du succès du poème de la princesse, auquel il a ajouté une « apothéose » :
« L’aigrette qu’on voit morte par terre, reste morte, mais le symbol de l’idéal, de l’inobtenible, de l’intouchable, nous le verrons
triomphant immaculé de blancheur et éclatant, planer sur la bassesse et la pourriture, indestructible pendant quelques secondes à
travers un orage », etc. Il décrit longuement ses propres souffrances, puisqu’il a la maladie de sainte Thérèse d’Avila et la nuit il hurle
de désespoir et de douleur…
Davos 1
er
avril
, ses souffrances mériteraient un long traitement spécifique « pour guérir ma décadence ou
ma déchéance ou mes défaillances »…
Cannes 11 février 1957
, amusante lettre sur sa décision de renoncer à « distraire la Fée Royale »,
malgré les vœux du président C
oty
 : « pour cela ils peuvent employer des gendarmes en tutu »…
Cannes 27 avril
, il se pénètre de
Jean 
: « Le dialogue sans paroles entre Marie Magdeleine et Jésus devant le tombeau vide me donne une émotion intense. Elle croit
entendre le jardinier gardien du tombeau et doucement lui demande : où l’as-tu mené que j’aille le reprendre. Et Jésus répond un
seul mot si tendre :
Marie !
Alors en le regardant, avec un tel amour, elle lui dit :
Maître !
 »… Etc. O
n
joint
une
photographie
dédicacée ;
2 L.A.S. de sa femme Marguerite ; 2 L.A.S. du chorégraphe Birger B
artholin
, avec une copie du livret de
L’Oiseau blessé
 ; 3 L.A.S. de
Janine C
harrat
(3) ; et 2 lettres par Yvonne Garat et Peter Söderlund.
43.
Eugène DABIT
(1898-1936). 6 L.A.S., 1928-1934, au Docteur C
hevalier
 ; 8 pages in-4 ou in-8 (une au crayon, une en partie au crayon au
bord un peu effrangé).
800/1.000
Samedi [1928]
. Sur son installation à Marrakech avec son ami Caillard, décrivant la maison sous « un ciel d’un bleu profond ». Il
raconte son travail avec ses modèles Radijah et Agada, « femmes fantasques, puériles, bêtes, capricieuses et rudimentaires ». Il décrit
les souks et la foule grouillante : « ce qu’il y a de poignant c’est la misère de ces êtres »…
Jeudi
. De son séjour à Marrakech (où il
rédige son roman
Hôtel du Nord
et peint), il compte rapporter une vingtaine de toiles : « J’ai des paysages, beaucoup de figures. Les
difficultés sont énormes, insoupçonnables » ; du point de vue littéraire « Je n’ai pu écrire sur l’H. du Nord. R. M. du Gard m’a conseillé
de prendre des notes sur ce voyage. Je ne le voulais point. Pourtant c’est un très bon effort. Je m’en rends compte car je n’ai écrit que
des choses mauvaises ». – M
artin du
G
ard
lui « signale de graves défauts de surface – qui entachent l’œuvre – Je retrouve ce que vous
me disiez hier – m’engage à pousser ce travail “à la perfection” ».
Ciudadela 22 octobre
 : en vacances aux Baléares, il travaille à son
livre
Faubourgs de Paris
, qui paraîtra en 1933, et à une pièce
Au Pont-Tournant
.
25 juin 
: il demande des renseignements médicaux pour
l’écriture d’une nouvelle. 16 septembre [1934] : après la parution de
L’Île
, il travaille à un nouveau livre,
Un Paradis perdu
, « dont l’action
se déroule dans un village d’Ile de France. Vous devinez quel peut être ce paradis perdu ? Pour les uns, la nature ; mais pour quelques
autres, Paris ». Il donne des nouvelles de sa mère qui tient l’Hôtel du Nord…
O
n
joint
le tapuscrit d’un article sur une exposition de la photographe Yvonne C
hevalier
(femme du docteur), avec un mot d’envoi
autographe signé.