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de les présenter « 
sous carte un peu 17
ème
vert d’eau avec traits d’encre au tire-ligne, et le moindre filet d’or
 » ; cela ferait « une petite
rétrospective de moi dans le genre imaginatif différent de mes sujets religieux »… Il évoque avec un peu de confusion un amateur
voulant visiter son atelier, « qui est entre ciel et terre parfois en de profonds abris non pas pour me singulariser mais pour obéir aux
prescriptions officielles »… Il ne donnera rien pour l’exposition que prépare Nacenta, étant « surchargé par des débats qui datent de
loin – âgé et malade », et la solution d’exposer les planches de
Divertissement
sur un panneau à part lui plaît : « sans être peintre de
la joie – j’ai pu avoir loisir d’écrire 80 pages au pinceau… des
blagues
direz-vous un peu certes mais pour cette apparence peut-être
pas toujours
des blagues… et avec certaine joie
parfois et jubilation intérieure, loin cependant d’une actualité journalistique facile et
courante qui a fait dire à un Contrôleur des poids et mesures que je n’étais pas… très très actuel – ce qui n’est pas toujours une tare
à mon avis »… Il le prie d’excuser cette longue lettre, « et faites à votre goût et inclination – mais si vous encadrez les reproductions
de
Divertissement
composé de sujets de Cirque en général laissez le ton que j’ai fait mettre avec soin comme support –
mat
un peu
semblable au ton de ce papier ». Il revient aussi sur l’encadrement ds
Pierrotins sur un escalier versaillais
 : « il sera peut-être bien
en
clef de panneau
au centre et encadré alors celui-là avec la fameuse sous carte vert d’eau et filet noir au tire ligne »… Il regrette
avec amertume : « J’ai bien de quoi faire des expositions plus importantes, mais rien n’est entre mes mains, je ne puis même pas les
photographier malgré qu’avec contrat A. Vollard il y tenait particulièrement »… Sa fille lui téléphonera à propos de l’encadrement
« de la tête de panneau
Pierrotins
que j’hésite à vous donner […] Et aussi
l’assurance que vous aurez les planches de Verve – pour
Divertissement
 »… Etc.
Reproduction page 45
144.
Georges ROUAULT
. L.A.S., Vendredi mi-mai 1946, [à Raymond N
acenta
de la Galerie Charpentier] ; 2 pages et demie in-4.
1.000/1.200
I
ntéressante
lettre
relative
à
ses
travaux
et
projets
d
expositions
,
et
à
son
procès
contre
les
descendants
d
’A
mbroise
V
ollard
.
Il lui communique ce qu’il lui demande : « 1°
Homo homini lupus
– II°
Intimité chrétienne
– III°
Fuite en Égypte
 ». Marcel A
rland
a
la même liste avec les dimensions. « Dites-vous je vous prie que c’est le
chant du cygne
. Le dit Marcel Arland avait l’air cependant
très gourmand ». S’il en a le temps, il joindra peut-être « IV°
Jésus Christ toujours en croix
, une tête à laquelle M. A. teint beaucoup »,
demandée aussi pour une publication… Son procès contre les descendants d’Ambroise V
ollard
va reprendre : « En juin suite du
procès – 600 œuvres signées et 800 dont certaines en cours d’exécution… non entièrement réglées ni signées plus dans mes mains.
J’ai aussi des fleurs – et des sujets moins sévères que les 4 déjà nominés que je puis peut-être donner à temps ? »... Il ignore les dates
de l’exposition au Vatican, mais pense que ce sera assez lointain pour pouvoir laisser les toiles jusqu’à la fin de l’exposition… Il est
conscient de la difficulté de sa situation : « si je semble jouer des tours à mes contemporains qui veulent acquérir… mes œuvres,
dites-vous bien […] que mes quatre enfants et mes six petits fils n’ont pas même chez eux un
croqueton
du vétéran ». Ce sont les tours
qu’on lui a joués qui sont responsables de cette situation paradoxale… Il remercie Nacenta d’avoir prêté pour Londres le grand paysage
en hauteur. Il a entendu dire qu’il aurait 40 œuvres de lui : « Je n’en crois rien bien que depuis 1939 mort de feu Ambroise Vollard je
ne puisse avoir obtenu un
inventaire complet et régulier
de mes œuvres qui sont chez les héritiers et même paraît-il en de lointains
parages… les difficultés que je puis avoirde ce fait m’ont amené auprès de certains à devenir paraît-il un monsieur redoutable et très
fort – j’en doute beaucoup. Certes, je suis un peu moins naïf et j’ai à cause de ces
histoires complexes
pu être amené à être infiniment
moins isolé, j’ai été obligé d’avoir des avocats […] mais il m’est en fait pénible de rompre des lances »…
145.
Georges ROUAULT
. L.A.S., Juin 1949, à Raymond N
acenta
(directeur de la Galerie Charpentier) ; 1 page in-4.
500/700
Il a vu l’article du
Figaro 
: « Vous avez pu vous procurer
cette esquisse
je ne sais où elle n’est pas du tout
le portrait de ma fille
Isabelle
comme il est dit dans l’article de M. Claude R
oger
M
arx
 ». Sa fille lui a clairement indiqué l’œuvre qu’il souhaitait voir figurer
à l’exposition : « ce n’est pas parce que le sujet est
religieux
[…] que vous hésitez à l’exposer ? Il est temps encore – sans parler d’art
sacré – ni de mode, dont je suis loin, de voir, penser, peindre ou écrire. Un
Christ veillant près du berceau d’un enfant
a autant et
parfois plus d’intérêt qu’une esquisse ancienne »…
O
n
joint
2 L.A.S. de sa fille Isabelle R
ouault
.
[1943] 
: les toiles que son père prête pour l’exposition des « Jardins de France » ne sont
pas à vendre : « Ne pensez pas qu’il y ait mauvaise volonté de sa part. Cela peut parfaitement changer dans l’avenir » ; elle s’étonne
qu’il expose les œuvres de D
ignimont
[12 janvier 1959]
, remarques pour compléter une notice biographique sur son père : sa rencontre
avec M
atisse
, ses sujets favoris, ses chefs-d’œuvre et sa dernière période…
146.
André ROUSSIN
(1911-1987) auteur dramatique. 12 L.A.S., 1962-1973, à la princesse Marthe B
ibesco
 ; 23 pages formats divers,
enveloppes.
100/150
11 avril [1962]
, en tournée de Bruges à Marseille il craint de ne la revoir qu’en mai…
4 décembre 1963
, il regrette de l’avoir vue si vite :
« Maurice Garçon m’attendait et madame Mante-Proust est entrée. Je me suis senti une plume dans un courant d’air »…
16 juin 1964
,
sur la mort de son frère : « C’est bien en effet l’enfance heureuse d’autrefois qui nous envahit brusquement lorsque disparaît celui
avec qui on l’a partagée, – et l’on en reste étouffé »…
17 juillet 1964
, il est touché de ce qu’elle écrit de son hommage à Gaby M
orlay
.
« Votre livre sur C
hurchill
m’a enchanté. Comme vous avez su faire vivre ce grand vivant ! »…
3 juillet 1970
, il a quitté Saint-Tropez
« pour écrire une nouvelle piécette »…
[21 décembre]
, enthousiasme pour
Le Confesseur et les poètes
, « livre passionnant »
: « J’adore
votre façon de raconter, où parlant des autres vous êtes présente en humoriste »…
27 mars 1971 
:
Les Chênes qu’on abat
de M
alraux
est « sublime »…
3 décembre 1972
, il remercie la princesse d’appuyer sa candidature à l’Académie…
11 juillet 1973
, il termine son discours
pour l’Académie… Plus des vœux, offre de places, etc.