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SOMME. François-Barthélemy DEHAUSSY de ROBÉCOURT
(1725-1798). 76 L.A.S., Péronne
10 janvier-19 juillet 1792, à son fils, député du département de la Somme à l’Assemblée Nationale à Paris ; environ
145 pages in-4, nombreuses adresses avec marques postales et cachets de cire à son chiffre.
1.200/1.500
Importante correspondance de la Révolution, correspondance relatant les événements et potins concernant la chute
du Roi, adressée à un député par son père, qui le tient au courant, parfois presque quotidiennement, de ce qui se passe dans la
Somme, et discute de la situation aussi bien en province qu’à Paris…
Outre des nouvelles concernant la famille, les amis, les affaires et finances familiales, les conditions météorologiques, les
impositions, et diverses commissions, le père informe son fils des moindres événements locaux (décès, accidents, anecdotes…),
des diverses pétitions qu’on lui fait passer, et des affaires du Directoire du département et du District... On relève notamment
des personnages qui « se sont démigrés », la nomination d’un archiviste pour classer les titres des biens nationaux, des travaux
à la prison qui va devenir maison d’arrêt, l’installation de l’accusateur public, des vols dans les églises, marchés d’eaux, les procès
en cours, un projet de suppression du district de Péronne et Montdidier, inventaire « du mobiliaire des émigrés », les réunions
d’un « petit club féminin et ecclésiastique », le prix du blé et des denrées, etc.
Il est aussi question des affaires du temps : les assignats et les billets patriotiques, le projet de suppression des droits casuels
des seigneurs, l’attentat contre le Roi de Suède, la vente des biens des fabriques des paroisses, le
maximum
, le décret sur les
droits féodaux, critique de la rétraction des députés sur leur sacrifice pour la patrie d’un tiers de leur traitement, la déclaration de
guerre à l’Autriche, le passage des troupes qui occupent les maisons vacantes « sans aucun ménagement », l’établissement d’un
camp de 30 à 40.000 hommes, les serments des prêtres, l’échec militaire près de Tournai, le massacre du colonel Dillon à Lille
(ainsi que des officiers, « un ex-curé de Lille, déguisé en femme », et des prisonniers autrichiens), passage de Luckner et du duc
d’Orléans se rendant à Valenciennes, plantation d’un arbre de la liberté, renvoi des ministres girondins, soulèvement parisien
du 20 juin, arrestation et interrogatoire de Saint-Huruge (« envoyé probablement par la secte des Jacobins »), déclaration de la
patrie en danger, récit de la cérémonie de la Fédération, prise d’Orchies par les Autrichiens, etc.
François-Barthélemy Dehaussy de Robécourt, homme de loi, avocat au bailliage de Péronne, a été lieutenant de la ville,
puis (1778) secrétaire du Roi ; son fils, Matthieu-Antoine Dehaussy de Robécourt (Péronne 1755-1828), est alors député de
la Somme à l’Assemblée législative ; il sera élu maire de Péronne. Les lettres lui sont adressées sous couvert de « Messieurs les
Député du Département de la Somme à l’Assemblée Nationale ».