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52.
William BOUGUEREAU
(1825-1905) peintre. L.A.S., Paris 16 avril 1864, [au baron Sourget] ; 2 pages in-8
à son chiffre.
300/400
Bel hommage à la ville de Bordeaux. Il remercie doublement son correspondant (membre du conseil municipal, adjoint aux
Beaux-Arts), « d’abord pour le rapport si bienveillant que vous avez dirigé pour faire acheter mon tableau [
Une Bacchante
] par
le conseil municipal, et ensuite, de la lettre qui m’annonce que le conseil a voté cette acquisition pour la somme de 60.000 frs ».
Il a été très touché et fier « de ce que vous voulez bien me revendiquer comme peintre Bordelais : en effet, si La Rochelle est
le lieu de ma naissance, jamais elle n’aurait pu me donner l’éducation que j’ai trouvé à l’école de votre ville ; […] nulle part je
n’ai reçu autant de preuves de sympathie. […] Si je suis reconnaissant à la ville de Bordeaux de ce qu’elle a fait pour moi, je ne
le suis pas moins à ceux qui m’encouragent : il est si bon de se sentir appuyé, soutenu par les vœux de ses concitoyens ! ». Il le
remercie encore, ainsi que le Maire de Bordeaux, qui lui a rendu visite à Paris…
53.
Emmanuel BOVE
(1898-1945). Manuscrit autographe,
La Mort de Dinah
, 1928 ; 85 pages in-4, reliure vélin
ivoire à recouvrement, titre peint sur dos lisse.
2.500/3.000
Rare manuscrit de travail, complet, de ce roman d’Emmanuel Bove.
La Mort de Dinah
, court roman, fut publié dans la revue
Les Annales politiques et littéraires
(15 août-15 septembre 1928),
et en librairie par les Éditions des Portiques en 1928, dans la collection « le Coffret des plaisirs variés » ; il a été réédité en 1992
par le Dilettante, et en 2006 aux éditions du Rocher/Le Serpent à plumes.
Le manuscrit est écrit sur le recto de feuillets quadrillés ou lignés de cahiers ; probablement de premier jet, il présente de
nombreuses ratures et corrections, avec des pages biffées. Il porte le sous-titre « nouvelle », et, en tête, la dédicace : « à
Jean Giraudoux ». Il est daté en fin « Juin 1928 ». Parmi les corrections, on relève notamment la transformation du nom du
protagoniste Victor Deloncle en Jean Michelez ; de celui de sa maîtresse : Berthe Lehmann en Denise Vannier (trois pages
concernant leur liaison ont été biffées) ; de celui de sa femme Antoinette (Haurigot devenant Rigal).
La Mort de Dinah
est « la description poignante d’une amitié de dernière heure entre Dinah, une fillette de 13 ans, pauvre et
malade, et Jean Michelez, un riche entrepreneur. Touché dans ses sentiments, l’entrepreneur va retrouver son humanité perdue,
mais hélas trop tard pour la petite Dinah, qui s’éteint doucement dans les dernières pages du livre » (Raymond Cousse, Jean-
Luc Bitton,
Emmanuel Bove, la vie comme une ombre
, Le Castor Astral, 1994). Citons encore un extrait d’un compte rendu
de Jean-Luc Coatalem (
Le Quotidien de Paris
, 29 janvier 1992)
:
«
Dans ce style simplifié qui est le sien, volontiers
dépouillé, tranchant, Bove nous donne ici encore un exemple parfait de sa petite musique : un lento decrescendo,
traversé de doutes et de torpeurs, où les choses de la vie vont toujours bancales, toujours pincées — comme on le
dit parfois d’un cœur »…
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