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15
. Démonstration cubique
(2 strophes de 7 vers) : « Tout corps constitué a quatre dimensions : hauteur / largeur profondeur
et épaisseur »…
16 (2 dizains) : « Ils sont les Bergers qui suivent l’Etoile / Ah !non vraiment ils sont touchants / ces faux mystiques de l’art
décadent »…
17.
Le Critique
(16 vers) : « Dites n’importe quoi au client disait Monsieur Satan / dont la destinée était de diriger habilemant
les galeries du Bon Clinquant »…
18 (2 dizains) : « La terre est cube mais elle tourne si vite / que Galilée / cet entêté / la croyait ronde »…
19 (2 strophes de 16 vers) : « Vendez-vous ! / me dit en me fixant d’un œil très noir / […] la vieille demoiselle »…
20 (28 vers) : « “Donatello est dangereux, Titien est mou” / disait en faisant prendre son amadou / un grand filou de peintre
trop doux »…
21 (23 vers) : « Enfin le voilà / Ah ! qu’il est beau / C’est un zéro ! / il danse / et chante /et philosophe / et peint dans
cesse ! »…
22
. Le théoricien
(21 vers) : « J’ai eu le bon goût de ne jamais peindre / hein ! c’est plutôt rare ! »…
23
. Éclectisme
(dizain) : « Je n’ai jamais compris ces batailles / où chacun veut avoir raison ! / Tout enfant j’ai aimé Paul
Delaroche »…
24
. Messieurs peintres
(3 strophes de 11 vers) : « Ils n’ont jamais vous le savez / ambitionnés / consécrations de mauvais
ton / étant timides comme petites filles »…
25. (3 sizains) : « Un jour certain barbon / de Barbizon / disait au vieux Corot / Hein ! vous l’aimez / la nature / Vous lui
devez tout ! »…
26
. Le peintre peint
(10 vers) : « Non ! non ! / Je n’écrirai plus / mais je peindrai toujours / la nuit comme le jour / Noir sur
blanc / blanc sur noir / cela est bon »…
121.
Georges ROUAULT
. 6 photographies avec notes autographes ; 19,3 x 14 cm chaque.
500/600
Reproductions de tableaux avec légendes autographes à l’encre. Trois portent l’indication « Miserere » et leur titre : « Jean-
François », « Dame du Haut Quartier », « Nous sommes fous ». Deux font partie d’un « Ensemble n° 1 et 2 » : N° I « Jésus
toujours flagellé », N° 2 « se réfugie en ton cœur / Va nu pieds de malheur ». La dernière porte le seul titre : « gens de bon ton ».
On joint le catalogue de l’
Exposition de peintures et de céramiques de G. Rouault
(Galerie E. Druet, 21 février-5 mars 1910),
préface de Jacques Favelle.
122.
Georges ROUAULT
. Deux manuscrits autographes de poèmes ; 2 pages petit in-4 et 1 page oblong in-4.
1.000/1.200
Trois poèmes pour l’
Album Miserere
: 1.
L’Illuminé
(9 vers) : « Sourd je suis je n’entends plus / ô joie ! / que les battements
de mon cœur »… ; 2.
Les aliénés
(7 quatrains) : « Nous sommes fous hou hou ! / l’esprit léger ou sombre et ardent »… ;
3 (17 vers) : « Je suis l’aveugle / vif alerte / gai / comme un oiseau pillard »…
Au verso, deux poèmes et diverses notes « Pour vous donner une idée des
Grotesques
». De l’Album
Versailles
, le poème de
19 vers : « A Jacques Maritain / en souvenir de son dévouement »… ; et de l’Album
Types internationaux
,
La petite parisienne
(17 vers) : « Fillette / fluette »… ; plus un quatrain de l’album
Versailles
« à propos du Palais de Justice et de l’acquittement de
Madame Lambersack qui avait tué son mari » ; et une note énumérant différents « types internationaux » évoqués dans l’album.
Sur l’autre feuille, le poème
Le Verlaine du Faubourg
(43 vers) : « C’est lui le Verlaine / des parlotes populaires / mais il a
gardé “son chant” / au plus profond de son cœur-enfant »…
123.
Georges ROUAULT
. 4 L.A.S. (dont « GR »), 1919-1925, à l’éditeur tchèque Josef Florian ; 6 pages in-4, 1 page
in-12 avec adresse au verso (carte-lettre), et 2 pages in-16 sur sa carte de visite.
1.500/2.000
[11.X.1919], nouvelles de sa santé et de sa famille après la guerre…
Il donne l’adresse d’Ambroise Vollard et évoque son travail sur
Miserere 
: « J’ai encore 60 eaux-fortes à faire il faut encore
des années de labeur. Cela paraîtra en albums de 50 l’un et l’autre :
Miserere
et
Guerre
». Le prix sera «
très élevé
», mais il
essaiera de lui obtenir 15 %. Il va lui envoyer une photo « du
portrait à l’huile de moi
». Quant au Léon Bloy, il ne sait s’il
le publiera chez Vollard ou d’autres, mais ce ne sera pas avant la fin de l’année. Il compatit à la souffrance de Florian : « Je sais
ce que c’est que la maladie et je peux
très très très
bien faire ceci et plus si vous désirez et avec joie ». Il conclut « en souvenir
de Léon Bloy et aussi un peu de moi votre serviteur dans la douleur que je connais si bien » ; et il ajoute : « Je suis content du
poème sur vous. Cela porte pour l’instant ce titre –
Litanies du malheur
»…
1
er
mai 1925
: à la suite d’une lettre de Léon Lehmann parlant du portrait qu’il a fait de Rouault, il donne son accord pour
que Lehmann en fasse une copie : « si c’est pour un amateur cossu comme disait Léon Bloy dites moi le prix qu’on pourrait le
faire payer ?
Si c’est pour vous c’est différent
»…
Lundi
. Il lui a envoyé l’estampe
La belle-mère
: « Sur les petites une quinzaine je note ma prédilection pour 8 estampes
marquées derrière d’un rond rouge […] Vous avez à vous dédié tout l’album
Miserere
et ma meilleure chanson si du moins
mon cœur ne m’a pas trompé ». Il lui demande, en vue d’une exposition, de copier dans les cinq albums de ses
Chansons
« les
plus typiques avec votre belle écriture dans un format maniable » ; et il conclut : « Espérance et charité : sœurs bien aimées ».
… On joint 2 L.A.S de Léon Lehmann, qui se fait l’intermédiaire de Rouault (1921-1925) ; et la copie manuscrite (9 pages
in-4, par Mme Rouault et Léon Lehmann), avec corrections autographes de Rouault, du long poème dédié à Josef Florian.