Lot n° 109

SARTINE (Antoine de).

Estimation : 200 - 300 EUROS
Adjudication : Invendu
Description
Lettre signée (3 pp. in-folio) avec apostille autographe (8 lignes 1/2), adressée en qualité de ministre de la Marine à Barthélemy Pinet, contrôleur de la comptabilité des ports et arsenaux. Versailles, 8 août 1777. « Je vous annonce avec beaucoup de plaisir... que le roi, sur les comptes que je lui ai rendus de votre zèle, de vos talens, et de l'utilité dont vous avez été dans ses ports pour y établir la nouvelle forme de service, a bien voulu fixer le traitement dont vous jouirez à l'avenir, en votre qualité de contrôleur de la comptabilité des ports et arsenaux de Marine. Je n'ai point laissé ignorer à Sa Majesté que, dans la vue de vous livrer entièrement aux fonctions dont il lui avoit plu de vous charger dans Sa Marine, vous aviez abandonné une place de finance qui vous assuroit une fortune honnête ; et sur l'observation que je lui ai faite, qu'il étoit possible que, par la suite, des circonstances qu'on ne pouvoit prévoir vous obligeassent à vous démettre de la place de contrôleur de la comptabilité des Ponts, il lui a paru juste d'avoir égard au sacrifice que vous avez fait, et de fixer votre sort, tant pour le présent que pour l'avenir. cette considération a engagé sa majesté à Vous accorder dix mille liVres de traitemens, dont cinq à titre d'appointemens, et les cinq autres à titre de pension dont vous jouirez dès à présent ; et elle a bien voulu vous assurer d'avance ladite pension pour traitement de retraite, dans le cas où vous viendriez à quitter votre place... » De sa main, Antoine de Sartine a jouté : « je suis très content de Vous. je n'ai point laisse ignorer à s. m. l'utilité dont Vous aVes été et dont Vous seres encore pour sa marine ; continués et comptés sur les bontés du roy et sur mes dispositions ainsi que sur mes sentimens pour vous. » Grand commis de l'État du siècle des lumières, Antoine de Sartine fut d'abord conseiller puis lieutenant criminel au Châtelet de Paris, avant d'être nommé lieutenant général de police de Paris (1759-1774). Déployant une intense activité, il améliora sensiblement le confort et la sécurité des Parisiens, ce qui explique que, malgré ses affinités avec les opposants parlementaires au pouvoir royal, il fût nommé secrétaire d'État de la Marine en 1775 puis ministre d'État en 1775. Là encore, son efficacité fit miracle, et il améliora sensiblement le recrutement comme la construction navale, mais, ayant soutenu le projet d'un débarquement en Angleterre voué à l'échec, il fut renvoyé en 1780, et demeura loin des affaires, finissant sa vie en 1801 en Espagne où il avait émigré sous la Révolution. Le sulfureux duc de Rovigo. Jean-Marie René Savary (1774-1833) rendit des services distingués à Napoléon Ier comme officier, comme diplomate, comme ministre de la police, et comme responsables de missions occultes. Il en fut remercié de nombreuses faveurs, notamment du titre de duc de Rovigo en 1808. Son rôle trouble dans l'arrestation et l'exécution du duc d'Enghien ternit son image pour la postérité. Fils du prince de Condé – le chef de l'armée contrerévolutionnaire – et père du duc d'Enghien qui fut exécuté sous l'empire, Louis-Henri-Joseph de Bourbon (1756-1830) garda le titre de duc de Bourbon même après la mort de son père (1818). Il avait reçu la charge de gouverneur de la Franche-Comté, participé à l'expédition de Gibraltar en 1782, et, après 1789, suivit son père en émigration. Envoyé en Angleterre en 1795 pour tenter de préparer un débarquement du comte d'Artois (en vain), il y demeura jusqu'en 1814, menant une vie frivole. Il tenta également sans succès de soulever l'Anjou sous les Cent Jours. Après 1815, grand-maître de la Maison du roi, il partagea sa vie entre le château de Chantilly, le palais Bourbon à Paris, et le château de Saint-Leu acheté en 1821. Joint, du même : lettre autographe signée à un duc. Paris, 18 octobre 1821. Lettre d'accompagnement de la missive cidessus : « ... Vous aviez bien voulu me faire espérer que vous auriez l'obligeance de remettre à Mgr le duc de Bourbon la lettre que je projette de lui écrire depuis bien longtemps, vous le sçavez ; voicy la saison des retours en ville qui s'approche, et je désire pour cette fois ne pas ajourner une explication à laquelle j'attache tant de prix. J'ai laissé ma lettre ouverte afin de vous faciliter d'en prendre connaissance, et je vous prie d'avoir la bonté de la sceller avant de la remettre à Son A[ltesse] R[oyale]... » (1 p. in-4).
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