Lot n° 12
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Sélection Bibliorare

Alexander CALDER (1898-1976). Manuscrit autographe signé, [Petite histoire de mon cirque], avec L.A.S. d’envoi à Robert Delpire, Roxbury 28 novembre 1951 ; 12 pages in-4 (avec addition d’une note collée au scotch en page 1) avec quelques...

Estimation : 15 000 / 20 000
Adjudication : 30 000 €
Description
ratures et corrections, et 2 pages in-4 avec son cachet à l’encre rouge à son adresse.
Extraordinaire texte racontant l’histoire de son Cirque, publié dans la livraison Permanence du Cirque de la revue Neuf, en 1952.{CR}« Voici une petite histoire de mon cirque ». Il sait que son texte a beaucoup de fautes, mais pense que Louis Clayeux pourra le corriger, en laissant quelques fautes « pour faire semblant que c’est moi ! » Il n’a pas de photos mais indique quelques photographes : « Brassai – que j’aime bien », Marc Vaux, Paul Balassa, etc.{CR}« Quand j’étais gosse j’avais beaucoup de jouets, mais je n’étais jamais content avec ça. J’ai toujours embelli et élargi le répertoire avec des accoutrements en fil de fer, cuire, et d’autres matériaux ». Dans sa jeunesse, en Californie, il jouait avec un copain, « et nous faisions de l’armure, et des armes, en tôle de métal, et en bois – des boucliers, des cuirasses, des casques, des sabres, des lances […] Lui, il était Sir Launcelot et moi, j’étais Sir Tristram », et ils faisaient des combats... « Une autre fois j’avais des chevaux en peau de vache, bourré de sciure de bois […] et un chemin de fer mechanique, dont les voitures avaient une hauteur de 7 cm », et il jouait avec ses voisins ; il a voulu une fois marquer ces chevaux au fer, mais « les fers étaient trop chauds, et les chevaux étaient trop brûlés, et la sciure s’échappait ». Avec du fil de cuivre récupéré dans la rue et des perles, i a fabriqué des bijoux pour les poupées de sa sœur…{CR}Plus tard, il a « joué un peu avec des jouets plus compliqués – avec la machinerie ». Lors de sa première année à Paris (1926–1927), il a inventé « des jouets mechaniques » pour un Serbe qui vendait des jouets : « J’ai commençait tout de suite, m’en servant du fil de fer comme matérial principal – et y ajoutant tout sorte de choses, ficelle, cuire, étoffe, bois. Du bois combiné avec du fil de fer (dont je faisais les têtes, les queues, et les pattes des animaux – et aussi les articulations) était casi standard ». Puis il s’est mis à faire « des personnages entièrement en fil de fer », qu’il appelait « sculpture en fil de fer » ; à Montparnasse, on le surnommait « Le roi du fil de fer ». Il a décidé alors « de faire tout un cirque ». Il avait bien étudié le grand cirque Barnum & Bailey, et les bêtes dans les parcs zoologiques. « Mon premier acrobat était un sauteur, qui avait des jambes en fil d’acier, des mains en plomb, un corps vêtu en velour jaune, et une tête faite d’une tranche de bouchon, avec cheveux et moustache peints avec de la gouache. On le laissait tomber sur ses pieds, et après plusieurs tours, et avec bonne chance, il retombait sur ses mains ». Puis il a fait « des trapézistes avec des mains, et des talons en forme de crochet », qui sautaient des trapèzes ; un cheval en bois qui galopait dans un cercle, en fixant sur un carton « une machine pour battre les œufs qui marchait à l’envers par moyen d’une manivelle de fil de fer placé en dessous le carton et sortant de côté. L’ancienne manivelle de cette modeste machine était redressé et prolongé avec du fil de fer ». Puis un acrobate avec les jambes écartées en demi-cercle : « Le numero consister de faire marcher le cheval à la manivelle et de lancer l’acrobat, en tirant un fil qui lachait le tremplin, ainsi que le monsieur tombait à cheval. J’ai fait aussi une danseuse du ventre avec une espèce d’hélice qui perçait son corps en long, et tournait […] un chien en tuyaux de caoutchouc […] Il allait faire son besoin sous un bec de gaz, puis rentrait en galopant » ; il le fit en plus grand pour Paul Fratellini qui l’appela Miss Tamara. « Il y avait aussi un dompteur des fauves, et son lion. Le lion qui avait un corps en fil de fer et une tête d’étoffe orange faisait plusieurs acrobaties, epuis, se trouvant assis sur un socle, lachait 2 ou 3 marrons, que j’ai vite couvet avec la sciure de bois » ; il a renoncé à ajouter les odeurs… « J’avais le “Wild West” avec un “cow-boy” qui était très adroit avec un lasso, et qui attrapait un taureau qui galopait dans le cercle » ; un « lanceur des sabres » qui blessait sa partenaire, emportée par des brancardiers ; un « chef de piste, en haut de forme fait d’un bouchon et d’une plaque de carton, et un habit à queues »… Il changeait les tapis à chaque numéro pour apporter des touches de couleur… « En tout il y a environs 20 numeros, qui avec un entre-acte, et des cacahuettes, et la musique exotique du gramophone, dirigé par ma femme, qui est un superbe chef d’orchestre et avec les bruits d’un tambour, des cymbales, un tuyau en carton pour faire parler le lion – et si vous aimez le cirque en grand, peut-être vous aimeriez le mien ».
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