Lot n° 221
Sélection Bibliorare

Anarchisme. Lucien-Ernest Juin dit E. Armand (1872-1962) militant anarchiste et libertaire. Manuscrit autographe, Poësies composées en prison, Fresnes et Melun 1907-1912 ; cahier petit in-4 de 54 pages, couverture moleskine noire (débroché, qqs...

Estimation : 600 / 800
Adjudication : 600 €
Description
ff. un peu effrangés). Cahier de prison, comprenant environ 75 poésies écrites par l’activiste E. Armand lors de son incarcération : arrêté le 6 août 1907, il est condamné le 9 mai 1908 à cinq ans de prison pour complicité d’émission de fausse monnaie. Il en profite pour rédiger plusieurs ouvrages déterminants, ainsi que ces poésies dont il publiera ensuite certaines dans ses divers ouvrages, notamment dans L’En-dehors... Ces poèmes, dont le premier est daté de décembre 1907 et le dernier de 5 mars 1912, sont bien évidement inspirés par sa triste situation : ils parlent de la prison, du combat, de l’engagement, du doute, de l’espoir, du désespoir, de la lutte, de la persévérance, de la justice, etc... Si la plupart n’ont pas de titres, ils sont quasiment tous datés. Relevons les titres suivants : La Déchéance, Le Choix, Demain !, Aujourd’hui, Le Pionnier, Le Chant des pionniers, Le Semeur, La Caravane, L’avènement de l’homme, Le Travail, L’Écolier, La Bataille, À un ami, Le Mur, L’Attente, Sentiment et raison, dialogue, Les Morts-vivants, Heures d’abattement, Progrès ou démence ?, etc... Nous citerons deux extraits significatifs, le premier du poème À un ami : « Ce que tu fais pour moi te parait peu de chose, Pour moi que la prison rend inquiet et morose Qui chaque jour fiévreux attend le lendemain [...] Du dehors m’apportant un lambeau de la vie Pour moi qui las, parfois, tremble et doute de tout Ce que tu fais, ami, souviens-t’en, est beaucoup ». Et du poème Le Mur : « Un mur pour horizon ! Songeâtes-vous jamais Ô vous qui me lisez, quelle souffrance c’est D’avoir devant les yeux jusqu’à la nuit profonde Un mur vous séparant, vous isolant du monde ? [...] Jamais je ne te crus si belle ô liberté ».
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