Lot n° 157
Sélection Bibliorare

André GIDE (1869-1951). 12 L.A.S. et 2 L.S.,

Estimation : 1500 / 2000
Adjudication : Invendu
Description
1929-1938, à Marcel Jouhandeau, avec qqs notes autographes de Jouhandeau ; 15 pages formats divers, 7 enveloppes (quelques trace d’onglets). Belle correspondance littéraire. Jouhandeau a numéroté ces lettres au crayon rouge ; il a utilisé la première lettre comme chemise, et écrit au verso : « Nota : Les lettres les plus importantes de Gide ont été réunies dans un album ou plutôt sont dispersées dans un album où j’ai groupé autour de chacun de mes livres les documents qui s’y rapportent. ». Paris 5 mars 1929, invitation : « venez donc vous joindre à quelques amis qui se réunissent chez moi : 1 bis, rue Vaneau, (6e étage) – vous nous feriez à tous grand plaisir »… Jouhandeau a noté : « Lecture de Sade où était André Malraux où Gide excédé par le regard d’Élise à la fin s’éclipsa ». 23 novembre 1929 : « je me reprochais d’avoir si peu, si mal su parler à Madame Jouhandeau l’autre soir, et vous témoigner mieux à tous deux ma sympathie » ; il part pour le Midi… Cuverville 17 mars 1930. « J’aurais voulu, j’aurais dû, répondre tout aussitôt à votre exquise lettre du 20 février […] Non, cher ami, je n’avais pu me méprendre et mésinterpréter certaine phrase de la première ; mais j’ai compris également votre inquiétude, ensuite, où je vous reconnais si bien. J’ai, depuis, appris votre deuil [du père de Jouhandeau] et voudrais que vous sentiez ma sympathie bien présente »… Munich 1er juillet 1931. « Je lis vos Veronicana avec l’émotion la plus vive. Avez-vous jamais écrit pages plus belles ? Du moins jamais qui m’aillent plus droit au cœur. Quelle pureté ! Quelle frémissante tendresse ! Quel “sourire à travers les larmes” ! Est-il aucun de vos lecteurs qui puissent en être ému comme moi ? »… Paris 30 novembre 1931. « Depuis longtemps je n’ai plus plaisir à écrire que des pages de journal », dont il cite un passage sur Élise : « Depuis longtemps je n’ai rien lu qui me plaise autant. C’est d’un art accompli. Il ne me paraît pas que Jouhandeau ait jamais rien écrit de meilleur, ni même d’aussi significatif. Et pourtant combien me plaisaient déjà ses Veronica ! Je ne pense pas qu’il ait, ici ni là, rien inventé. Mais ce reflet ému d’une réalité particulière lui demeure étrangement personnel, et ce don de sympathie que je ne retrouve que dans les âmes les plus exquises, révélateur à la fois de l’âme qu’il reflète et de lui-même »… Samedi [fin 1931]. Plongé dans le manuscrit [de M. Godeau marié], « je vous rejoins à de terribles profondeurs. […] On ne peut vous aimer que passionnément. Vous m’entraînez dans des régions que je ne croyais pas accessibles. Je ne crois pas avoir jamais rien lu de plus audacieux que votre livre, de plus cyniquement pur, de plus indiscrètement révélateur »… 1er mars 1932 : « Merci pour l’Éloge de l’imprudence – que j’avais déjà lu – mais relis avec mieux que du plaisir »… 3 novembre 1932. « Je reviens de Berlin – où j’ai beaucoup parlé de vous au sujet de traductions éventuelles »… Wiesbaden 1er février 1933. « Les inquiétantes nouvelles de René Crevel m’assombrissent. Je l’aime bien, malgré le coup de dent inattendu qu’il a cru devoir me donner, au moment de l’affaire Aragon – et qu’il a, je crois, regretté par la suite. – De retour à Paris, je m’informerai du sort de son livre ; (je doute que la N.R.F. l’ait accepté). Mais ne lui dites pas que vous m’avez communiqué sa lettre ; il ne me le pardonnerait pas ! »… 24 mars 1933. « Désolé de n’avoir pas reconnu Crevel, l’autre soir. Lui ai écrit hier »… Roquebrune-Cap Martin 14 avril 1933. « Avez-vous eu connaissance d’un important article de Havelok-Ellis sur vous, paru dans Life and Letters – qui, ici, a rempli de joie mes amis qui depuis longtemps comptent parmi vos plus chauds admirateurs »… Lausanne 26 novembre 1933, souvenir au dos d’une carte postale. Paris 18 juin 1938. « Je suis rentré hier soir de Hollande – où j’ai reçu votre exquise et tendre lettre, qui m’a donné grand désir de vous revoir »… Invitation à déjeuner… On joint un ex. de Marcel Jouhandeau, Correspondance avec André Gide (Paris, Marcel Sautier, 1958 ; in-12), tirage à 550 ex., un des 500 sur vélin de papeteries Lana (n° 112), broché, non coupé.
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