Lot n° 2
Sélection Bibliorare

AUTOGRAPHES. - LARBAUD (Valery). Ensemble d'environ 18O lettres, et d'une vingtaine d'épreuves, ouvrages dédicacés, documents, adressés à Marcel Thiébaut. France, Italie, Corfou, Luxembourg, Suisse, etc., 1923-1935 et 1956.

Estimation : 6000 / 8000
Adjudication : 12 500 €
Description
Importante correspondance littéraire concernant notamment Fermina Marquez et James Joyce. Écrivain, traducteur et critique littéraire, Marcel Thiébaut (1897-1961) dirigea la Revue de Paris et fut directeur littéraire des éditions Calmann-Lévy. Il fut un ami fidèle de Valery Larbaud. « J’AI PU LIRE LES QUELQUE CENT CINQUANTE LETTRES QUE MARCEL (THIEBAUT) AVAIT REÇUES DE L’AUTEUR DE FERMINA MARQUEZ, PLUS D’UNE POURRAIT SERVIR D’EXEMPLE ET DE MODELE A LA CRITIQUE » (JEAN MISTLER, « Pour le centenaire de Valery Larbaud », discours prononcé à l'Académie française le 17 décembre 1981). Larbaut y évoque largement l'écriture et la publication de ses reuvres, dont Fermina Marquez, A. O. Barnabooth, Ce vice impuni, la lecture, Allen, Caderno, 200 chambres, 200 salles de bains, Notes sur Racan, Paul Valéry, etc., mais aussi de ses traductions de Samuel Butler, James Joyce, Eugenio d'Ors, etc., ainsi que de la revue Commerce, de ses articles et préfaces (dont plusieurs pour la Revue de Paris) : sur l'Espagne, Faulkner, Hawthorne, Joyce, Mérimée, Yeats, etc. Il s'exprime également sur ses lectures de (ou autour de) Catulle, Cendrars, Dante, Galvez, Hernandez, Quevedo, Saint-John-Perse, Taine, Waiblinger, etc. Il défend son point de vue critique (15 mars 1925), donne des conseils d'écriture, définit le « livre de voyage » (24 novembre 1931), disserte sur le bonheur de la poésie (20 mai 1928), sur la rupture entre générations de lecteurs (23 novembre 1932), sur le défi de plaire au public féminin (28 aout 1933), évoque Racan (28 septembre 1927), Proust et Svevo (9 octobre 1927), Mérimée (21 novembre 1929), Giraudoux (9 aout et 6 septembre 1934), Ricardo Güiraldes, T. E. Lawrence, Adrienne Monnier, Jules Supervielle, Italo Svevo (« c’est James Joyce qui m’en a parlé. Il avait connu Svevo à Trieste et l’appréciait comme écrivain », 4 octobre 1927), etc. Il parle également des reuvres de Marcel Thiébaut. CETTE CORRESPONDANCE COMPREND D’IMPORTANTES NOTES CRITIQUES ET AUTOBIOGRAPHIQUES (ENVIRON 30 PAGES), écrites le 28 novembre 1932 à la lecture de l'étude que Marcel Thiébaut lui a consacrée dans la Revue de Paris : Valery Larbaud y donne des précisions sur sa vie, ses influences littéraires, l'écriture de ses reuvres, etc. ELLE COMPREND EGALEMENT UN TEXTE INTITULE « ESSAI D’UNE GENESE DE “FERMINA MARQUEZ”. L’ESPAGNE, L’ESPAGNOL, L’AMERIQUE ESPAGNOLE », VERITABLE AUTOBIOGRAPHIE MATERIELLE ET INTELLECTUELLE (lettre non datée, vers 1928, 6 pp.) : Valery Larbaud y relate sa vie depuis l'âge de 8-10 ans, y indique ses lectures et ses travaux d'écrivain, et insiste particulièrement sur le domaine hispanique. Paris, 15 mars 1925 : « JE vous remercie d’avoir pris la peine de m’envoyer votre longue note sur “Ce vice impuni, LA lecture...”. Je l’ai lue avec le plus grand plaisir et le plus vif intérêt. Elle ne pouvait être plus favorable, ni donner plus habilement au lecteur le désir de connaìtre ce livre. Surtout, elle me défend d’avoir systématiquement nié l’utilité de la critique (quand il s’agit de critique créatrice) et de mépriser l’érudition, comme on me l’a fait dire... C’EST du LECTEUR ET DU LECTEUR QUI N’EST QUE CELA, QUE J’AI FAIT L’APOLOGIE DANS LE PREMIER CHAPITRE. Et en faisant le portrait du lecteur, j’ai pensé surtout à un de mes plus vieux amis, Marcel Ray, malheureusement détourné de la critique littéraire par ses occupations, le gout de la vie et un idéal de perfection impossible à atteindre. Je suppose qu’il n’est pas le seul lecteur de cette espèce ; et c’est l’ensemble de ces lettres dilettanti et muets qui forme le public pour LEQUEL IL VAUT LA PEINE D’ECRIRE. JE N’AI PAS FAIT UN PORTRAIT, JE SUIS UN LECTEUR... “DECHU”, PUISQUE J’ECRIS. “Le seul fait que j’écris me met au nombre des maudits” a dit Samuel Butler dans “La Vie et l'habitude”... » Valbois (Allier), 30 mai 1926 : « ... LA preface a “Gens de Dublin” [de James Joyce]... est tout simplement le texte intégral d’une conférence que j’ai faite en 1921 sur James Joyce, 3 ou 4 mois avant la publication de Ulysses, que j’avais lu en épreuves. Le même texte a paru dans la Nrf de mai (ou avril) 1922. CE que je vous ai promis, c’est la preface que je DOIS ECRIRE pour la traduction française de Ulysses. Nous voici arrivés à l’objet de votre demande. Oui, je crois que des fragments, et même un long fragment d’Ulysses serait publiable à la Revue de Paris, et sans qu’il fut nécessaire de l’expurger. Mais où la question devient délicate, c’est sur le point de savoir de qui la traduction de ce fragment sera signée. IL a ete convenu que auguste morel traduirait tout Ulysses en français. il y travaille DEPUIS PLUS D’UN AN. SON TRAVAIL ACHEVE, C’EST-A-DIRE EN AVRIL 1927 AU PLUS TOT, JE DOIS REVOIR PHRASE PAR PHRASE cette traduction, et la mettre au point, d’accord avec A. Morel. Et elle paraìtra, avec ma préface, signée de nos deux noms. Actuellement, si un fragment est publié, en bonne foi Auguste Morel seul doit signer. Cela me paraìt juste. Mais lui, consentira-t-il à cela ? Et notre éditeur ?... Si cela peut contenter Morel et notre éditeur, je n’ai aucune objection à ce que le fragment publié à la “Revue de Paris” soit signé de nous deux. De toutes façons, ma préface expliquera clairement comment la traduction s’est faite, et quelle part revient à chacun de nous deux dans ce travail... JE suis CERTAIN QUE SA TRADUCTION, TELLE QU’ELLE EST ACTUELLEMENT (J’EN AI DEJA VU LES 120 PREMIERES PAGES) EST EXCELLENTE ET QUE J’AURAI VRAIMENT TRES PEU DE CHOSES A FAIRE QUAND JE LA REVERRAI ; et du reste chaque correction, ou plutöt modification qui sera introduite ne le sera que du commun accord des deux traducteurs. Ou encore : pour qu’il n’y ait pas l’ombre d’une supercherie dans la double signature du fragment que vous publierez, je pourrais la revoir... » Valbois, 28 aout 1933 : « Depuis mon retour ici, j’ai travaillé assez régulièrement, mais avec des périodes de dépression morale : cela n’allait plus du tout après m’avoir paru tout à fait réussi. Quand on s’attache a un auteur comme Dante ON ARRIVE A UNE SORTE D’ARRET DE LA PENSEE, D’HYPNOSE, QUI REND TRES DOULOUREUSE LA SORTIE, LA REPRISE DU contact AVEC ce qui s’est produit apres lui. Me voilà tout s[aint] Thomas, avec la certitude qu’il ne peut rien y avoir après, et tout d’un coup il me faut rentrer dans le temps présent et les contradictions de la pensée depuis Descartes jusqu’à “L'Avenir de la science” et Bergson. C’est une sensation de vertige, un effet de pendaison : la trappe s’ouvre et je reste accroché en l’air, dans l’air d’un siècle révolu. Et puis le travail même, la construction des phrases, me devient presque impossible, par suite de ce continuel sentiment de vertige. Pour le moment, ce qui subsiste après de nombreux brouillons tout raturés, c’est le début, qui me semble un peu lourd, et comme un foie gras où il y aurait trop de truffes. Or je voudrais que “L'Amour et la monarchie” soit quelque chose de léger, de court, d’amusant, et qu’une femme cultivée puisse lire avec plaisir. C’est le grand critere, je crois : plaire aux femmes. On le reprochait à s[aint] Jéröme, et c’était un compliment qu’on lui faisait, non un reproche (et il avait la naÎveté d’n être très vexé !). Bien entendu, toute la partie “spéculative” est entre auteur et lecteur masculins ; mais si la chose est vraiment réussie, sa forme, son mouvement, - la voix de l’auteur, - doivent porter sur la lectrice, - être agréables à Béatrice, pour parler Dante. cela est bien exprimé dans “Martin Fierro” : “Moreno, se ve que tienes Bien apuesta la garganta : Sos varón, y no me espanta Verte hacer esos primores, Que entre los pajaros cantores Sólo el macho es él que canta.”... » Joint, de même provenance : Larbaud (Valery). ÉPREUVES CORRIGEES d'un recueil d'un choix de ses articles. S.l.n.d. 5 ff. in-folio oblong, en feuilles. Elles comprennent « La dignité de l'amour », « Les romans de Fielding », « Conclusión de un articuló para La Nación », « Un Hindou en Europe », « Ma dette envers l'Italie ». — Larbaud (Valery). Amants, heureux amants... Paris, Éditions de la Nouvelle revue française, 1923. In-18, demi-chagrin, mors fendu. Édition en partie originale, S.P. Envoi autographe signé à Marcel Thiébaut (au crayon de couleur). Exemplaire enrichi d'une lettre autographe signée de Larbaud à Marcel Thiébaut. — Larbaud (Valery). A. O. Barnabooth, 1923. Paris, Éditions de la Nouvelle revue française, 1923. In-18, demi-chagrin, mors fendu. Exemplaire enrichi d'une lettre autographe signée de Larbaud à Marcel Thiébaut. — Larbaud (Valery). Ce Vice impuni, la lecture... Domaine anglais. Paris, Albert Messein, 1925. In-16, demi-chagrin, mors fendu. Édition originale. Envoi autographe signé à Marcel Thiébaut. — Larbaud (Valery). Enfantines. Paris, Éditions de la Nouvelle revue française, 1918. In-16, demi-chagrin, mors fendu. Édition parue l'année de l'originale. Envoi autographe signé à Marcel Thiébaut. Exemplaire enrichi d'une lettre autographe signée de Larbaud à Marcel Thiébaut. — Larbaud (Valery). Fermina Marquez. Paris, Gallimard (Nrf), 1926. In-16, demi-chagrin, dos détaché. Envoi autographe signé à Marcel Thiébaut. — Larbaud (Valery). Le Gouverneur de Kerguelen. S.l., Les Amis d'Édouard, 1933. In-16, broché. Édition originale, un des 200 exemplaires numérotés sur vergé de Hollande. Envoi autographe signé à Marcel Thiébaut. — Larbaud (Valery). Honneur des hommes. Paris, Nrf, 1933. In-12, broché. Édition originale. Envoi autographe signé à Marcel Thiébaut. — Larbaud (Valery). Notice pour un recueil de mémoires et documents relatifs à l’histoire des sources minérales de St-Yorre (1862-1873). Paris, imprimé pour M. V. Larbaud par E. Chassaing, 1933. In-12. Envoi autographe signé à Marcel Thiébaut. — Larbaud (Valery). Théophile Dondey de Santeny. Tunis, Éditions de mirages, 1935. In-16, bradel de toile. Édition originale, un des 30 exemplaires hors commerce numérotés sur alfa. Envoi autographe signé à Marcel Thiébaut. — Larbaud. — Patru (Olivier). La Vie de monsieur d’Ablancourt [...] Préface par M. Valery Larbaud. Maestricht, Stols, 1934. Petit in-8, broché. Édition originale de la préface. Exemplaire nominatif de Marcel Thiébaut, un des 175 numérotés sur vergé Antique old style. Envoi autographe signé à Marcel Thiébaut. — larbaud (Valery). Portrait photographique dedicace. Cliché pris à Londres en 1909, tirage Lafayette à Londres, s.d. L'envoi autographe signé est adressé à Marcel Thiébaut. — Photographie représentant le presbytère de Langar (en Angleterre), maison natale de Samuel Butler, avec légende et ex-dono de la main de Thiébaut, « donné par Larbaud ». — Le faire-part de décès de la mère de Valery Larbaud. — Quelques coupures de presse.
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