Lot n° 57
Sélection Bibliorare

Bade (Josse). Jodoci Badii asc è sii Stultifere navicule seu scaph ^, Fatuarum mulierum : circa sensus quin[quem] exteriores fraude navigantium. [Au colophon] : Strasbourg, Johannes Prüss, 1502. In-4, maroquin noir, janséniste, dentelle...

Estimation : 10000 / 15000
Adjudication : 8 500 €
Description
intérieure (Alain Devauchelle). BBA, Muller, Strasbourg, II, p. 13, n°4. — Renouard, Badius Ascensius, II, pp. 79-80. Seconde édition latine des Stultiferae naves, petit traité de morale philosophique composé par l’imprimeur et humaniste Josse Bade (1462-1535) à l’encontre des folles femmes de ce monde. L’ouvrage, inspiré du fameux Narrenschiff du juriste strasbourgeois Sébastien Brandt, fut initialement rédigé en latin. Le 10 septembre 1498, Bade adressa son manuscrit à son confrère parisien Enguilbert de Marnef et le pria de le faire traduire en français. Marnef en confia aussitôt la traduction à Jean Drouyn et la fit paraître entre 1 498 et 1 501 . L’édition latine, qui lui est postérieure, parut le 22 février 1501. Cette belle et rare édition post-incunable, sortie des presses strasbourgeoises de Johannes Prüss, est imprimée en caractères romains. La stricte utilisation de la lettre gothique se résume ici à la première ligne du titre (pour le nom de l’auteur) et aux quelques titres courants. La préface est signée par l’humaniste Jacques Wympheling, de Sélestat, qui recommande la lecture du livre à deux de ses disciples, Wolfgang Hoveman et François Paul, et les met en garde contre les vices et les prostituées (meretrices). L’illustration contient 7 beaux bois à mi-page, dont un sur le titre. Copiés sur ceux de l’édition française, ils représentent les folles dans leur nef, celles-ci s’abandonnant à différents péchés qui correspondent aux cinq sens : ainsi, outre la figure sur laquelle Ève, responsable du péché originel, est montrée en compagnie d’Adam. On les voit tour à tour emporter des coquettes (la vue), des bavardes et des indiscrètes (l’ouïe), des femmes qui abusent des parfums (l’odorat), des gourmandes (le goût), et enfin des femmes sensuelles qui courent à leur perte (le toucher). Cette version purement féminine de la Nef des fous est beaucoup plus rare que son homologue masculin. Inscription de l’époque en latin en haut du titre. Quelques soulignés à l’encre rouge. Taches claires à quelques feuillets, sinon bel exemplaire.
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