Lot n° 583
Sélection Bibliorare

BEETHOVEN, Ludwig van. Sinfonie mit Schluss-Chor über Schillers Ode "An die Freude" für grosses Orchester [Neuvième Symphonie]. Mainz und Paris, bey B. Schotts Söhnen ; Antwerpen, bey A. Schott, s.d. [1824-1825]. In-folio (325 x 250 mm) de...

Estimation : 8 000 / 10 000 €
Adjudication : 20 051 €
Description
(4)-226 pp. :
1 titre lithographié, 1 f. imprimé pour la liste des souscripteurs et 226 pp. de musique gravée (planche n° 2322, sans les indications pour le métronome insérées dans la deuxième édition) : percaline vert-foncé, encadrement de filets et fleurons dorés sur les plats, dos muet de veau vert (renouvelé), plaque de prix de maroquin rouge avec inscription et décor doré sur le premier plat, tranches dorées (reliure de l’époque).

►Édition originale et première émission de la Neuvième, chef-d’œuvre de Beethoven
et pièce de référence du répertoire symphonique.

La place centrale de la Neuvième Symphonie Op. 125 ("Chorale") dans l’œuvre de Beethoven et dans l’histoire de la musique est incontestable. Beethoven a modifié radicalement le genre symphonique en y incorporant des voix, un texte littéraire, et en repoussant ses limites formelles à l’extrême.
Le compositeur a privilégié l’intensité du mouvement final, qui s’étend sur une demi-heure,
durée qui dépasse celle d’une symphonie complète de Mozart et de Haydn – et celle de quelques symphonies de Beethoven lui-même.

L’ouvrage a exercé une énorme influence sur les successeurs de Beethoven. Les œuvres de Wagner, Bruckner, Brahms et Mahler seraient inconcevables sans la Neuvième. Plusieurs symphonies de Bruckner commencent de la même façon, notamment sa propre Symphonie n° 9.

■La Neuvième de Beethoven fut la seule oeuvre non signée par Wagner dont ce dernier admit l’exécution lors de l’inauguration du Festspielhaus de Bayreuth.
→Le chiffre 9 avait un sens particulier pour Mahler, convaincu qu'il allait mourir, comme Beethoven, après avoir achevé sa Neuvième symphonie. Mahler crut déjouer le destin en composant Das Lied der Erde (une symphonie inavouée) juste après sa huitième. Mais on ne plaisante pas avec le destin : après avoir composé sa neuvième symphonie, qui démarre de la même manière fragmentée que l’opus beethovenien, il mourut en composant la dixième.


►La publication de la Neuvième constitue un événement majeur non seulement dans l’histoire de la musique, mais aussi dans celui de l’édition musicale.

Aucune partition de Beethoven n’avait été imprimée avec autant de soin, et son format est supérieur à celui des symphonies qui la précèdent, publiées en partition complète à partir de la Septième.
Le titre-dédicace aux armes de Friedrich Wilhelm III, roi de Prusse, est d’une excellente facture.

La liste des souscripteurs s’ouvre par la mention des cinq grands monarques européens de l’époque : le tsar Nicholas I, Friedrich Wilhelm III (Prusse), Charles X (France), Frederick VI (Danemark) et Friedrich August I (Saxe). A ces noms s'ajoutent ceux, à peine moins prestigieux, des ducs de Toscane et de Hesse, des princes Galitzin et Radziwill… On y trouve également, classés par nom de villes, les membres du cercle beethovénien, comme Lichnowsky, ainsi que plusieurs éditeurs de musique : Schlesinger, Simrock, Bœhme, Cranz, Breitkopf und Härtel, Peters, Boosey, Wessel, Berra, Artaria, Czemy, Sauer und Leidesdorf, Hug.

Mouillures et brunissures marginales, quelques annotations anciennes au crayon.

Provenance :
•"Conservatoire royal de musique de Bruxelles.
•Concours de 1838, 1er prix d’harmonie décerné À M. SCHUBERT (François Joseph)".

Dorfmüller, Gertsch & Ronge, Beethoven Werk-Verzeichnis, I, 813-832.
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