Lot n° 20
Sélection Bibliorare

CASIRI (Michaelis). Bibliotheca Arabico-Hispana Escurialensis sive Librorum omnium Manu-scriptorum quos Arabicè auctoribus magnam partem Arabo-Hispanis compositos Bibliotheca Coenobii Escurialensis complectitur, Recensio & Explanatio... Matriti...

Estimation : 15000 / 18000
Adjudication : Invendu
Description
Antonius Perez de Soto imprimebat 1760-1770. 2 vols in folio à grandes marges, veau marbré, dos à nerfs, orné, pièces de titres en maroquin rouge, roulette en encadrement des plats et armes au centre; plats et gardes marbrés, étiquette d'ex-libris d'institution; reliure du 19 eme. (Moubarac: Recherches... 520 - Gemayel: Les Echanges I-553 sqq - Derenbourg: Les Manuscrits arabes de l'Escurial: Introduction). - Michaïl el-Ghaziri (natif de Ghazir) dit Casiri (1710-1791) enseigna la théologie et la philosophie en arabe au couvent des Alépins maronites de la Piazza San Petro in Vincoli. Il partit ensuite pour l'Espagne appelé par son ancien professeur de philosophie à Rome, le père François Ravago, confesseur du roi Ferdinand VI. Ce dernier l'attacha à la Bibliothèque royale de Madrid puis à l'Escurial, et le nomma en 1756 interprète du roi pour les langues orientales. Il finit par succéder à André de Saint Jean comme conservateur de l'Escurial à la mort de ce dernier (1863). Casiri établit le projet d'un catalogue général à la manière de la Biblioteca Orientalis de Assemani, et demande l'appui de son ami le dominicain M. Sarmiento qui le soutiendra fortement dans un rapport au père François de Ravago, rapport qui est considéré comme la base du développement de l'orientalisme en Espagne et de la célébrité de Casiri. Pour l'établissement de son catalogue Casiri classe d'abord les manuscrits par ordre de matières en les répartissant en 14 sujets. Jusqu'alors les manuscrits arabes de l'Escurial portaient la signature de trois éléments: une lettre, un chiffre romain et un chiffre arabe. Il assigne à chaque volume un numéro - volumen serie perpetuis numerorum nota connexo - numéro qui dans le propre manuscrit va être écrit en chiffre arabe. Il ajoute donc aux trois éléments un simple numéro d'ordre. Ensuite la description des manuscrits il l'enrichit de larges extraits. Après avoir corrigé les épreuves soumis à Sarmiento et encouragé par de Ravago, Casiri espère que son catalogue des manuscrits orientaux de l'Escurial est sur le point d'être imprimé. Il obtient en 1753 un décret de Ferdinand VI pour "que tous les secours lui soient accordés pour l'édition de son œuvre". En 1756, quand on lui attribue le titre de Bibliotecario Honorario, la Bibliotheca Arabico-Hispana Escurialensis est déjà mise sous presse. Un premier volume voit le jour en 1760, le second devra attendre dix ans et paraître en 1770. Sans doute cette classification n'est pas absolument rigoureuse et la description comporte des lacunes. Mais il fut le premier explorateur dans un champ inculte: une richesse énorme de culture arabe, entassée pêle-mêle au Monastère Royal de Saint Laurent de l'Escurial. H. Derenbourg qui entreprendra un siècle plus tard une nouvelle description de ce fonds lui rendit un jugement équitable: " sur ce monument - la B.A.H.E. - dont l'originalité consiste dans la fusion et dans la conciliation de la science orientale avec les goûts et les tendances de la chrétienté espagnole du XVIII° siècle, il faut se reporter par la pensée à l'âge héroïque de nos études où un maronite ne recula pas devant le projet audacieux de l'élever, ce monument, dans la langue savante de l'Europe". Il fallait alors selon l'expression pittoresque de Casiri (préface du second tome) "engager le combat pour soumettre une province presque inexplorée".
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