Lot n° 379
Sélection Bibliorare

Charles-André Pozzo Di Borgo (1764-1842) homme politique corse, diplomate au service de la Russie. 26 L.A.S. et 2 L.A., Troppau, Florence, Paris, Vienne, Madrid vers 1820-1831 et s.d., à Armandine de Richelieu, marquise de Montcalm ; 40 pages in-4...

Estimation : 2000 / 2500
Adjudication : Invendu
Description
ou in-8, qqs adresses. Belle correspondance à la marquise de Montcalm, célèbre salonnière, et demi-sœur du duc de Richelieu. À Troppau pour la conférence avec les ambassadeurs autrichiens et prussiens, au sujet des mouvements révolutionnaires européens, il fait part de la satisfaction produite par la tournure des affaires de France, et il invite la marquise à lire la lettre politique confidentielle qu’il a écrite à son frère. « On est décidé d’exterminer l’ouvrage de la révolte à Naples, et de s’en assurer par une occupation militaire » (11 décembre 1820)... Il parle des affaires de Naples, et notamment du général Pepe et ses 40 000 insurgés napolitains dissipés par les Autrichiens : « L’opera Buffa est donc terminée en tant qu’elle pouvait nous interesser, politiquement, reste maintenant le dramme piemontais degoutant et perfide »... Il est aussi question de l’abdication du Roi de Sardaigne (Florence 22 mars 1821)... La « terrible catastrophe » [mort du duc de Richelieu, 17 mai 1822] les accable tous : « Ayant dû rendre compte de cet événement affreux j’en ai eu le cœur brisé à chaque ligne, et j’ai passé la nuit à distiller sur le papier des larmes que l’Europe ne manquera pas de partager »... Il remet une lettre du Tsar Alexandre Ier, « remplie d’expressions touchantes » ; la perte de Richelieu se fait sentir au Congrès de Vérone, où « il aurait été demandé à l’unanimité si le sort l’avait conservé » (10 août 1822)... Au milieu des « petites affaires en attendant les grandes », nouvelles de Razoumovski et de la princesse Lignowski (Vienne 14 septembre 1822)... L’expédition d’Espagne s’achève : il n’a pas encore vu le Roi, le duc d’Angoulême repart pour Paris (Madrid 3 novembre 1823)... Selon le général Guilleminot, depuis le départ du duc d’Angoulême, les récompenses sont suspendues, mais « le colonel d’Audet recevra douze croix de St Ferdinand pour être distribuées selon son bon plaisir aux officiers de son corps » (Madrid 8 décembre 1823)... Le nouveau roi Léopold craint d’être chassé par les Hollandais si la France ne vient pas à son secours : « le marechal Gérard part pour entrer en Belgique, on dit que le Duc d’Orléans l’accompagne. Nous avons eu aujourd’hui une conférence avec vos ministres » (jeudi [6 ? août 1831])... Ailleurs il approuve les réflexions de Richelieu concernant l’Orient, évoque le grand « crime » de Polignac, plaisante sur l’ingratitude et l’inconséquence de Chateaubriand, annonce l’envoi des Mémoires de Mme Manson, d’une gravure, d’une antiquité qui se rattache à l’histoire de la famille de Richelieu, accepte des invitations, souscrit à une cause qu’elle patronne, parle de leurs liens d’amitié et de politique, regrette de ne pas être aussi utile que lors du congrès de 1814... On joint un fragment de L.A. (mauvais état), une chanson manuscrite, et une L.A.S. du maréchal Marmont duc de Raguse à la même, Vienne 20 décembre.
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