Lot n° 80
Sélection Bibliorare

Charles-Maurice de TALLEYRAND. 3 L.A., Philadelphie et New-York février 1796, au banquier OLIVE, à New York ; 5 pages et quart in-4, une adresse (petits trous de liasse).

Estimation : 1 500 / 1 800 €
Adjudication : 1 517 €
Description
► SUR LES RUMEURS D’EMBARGO ET SON PROCHAIN RETOUR EN FRANCE.

─ 15 février. « L’affaire de l’embargo va très foiblement, le Ministre a trouvé quelques difficultés dans la députation de Virginie : et les dernières nouvelles de France qui parlent d’embarras de provision à Paris au mois de novembre, le font réfléchir de nouveau à la démarche qu’il avoit faite. Je ne regarde pas cette affaire là comme totalement terminée ; mais aujourdhuy je parierois que l’embargo n’aura pas lieu »…
Il n’a pu trouver d’autre moyen de sortir M. de LA ROCHE de son embarras, que de « se désidentifier : il faut qu’il soit un autre La Roche que celui qui est anathématisé par le consulat de Boston »…
Il voudrait trouver un vaisseau pour Hambourg, et se trouve tenté par le Voltaire.
« Mes dernières lettres de Paris me disent que le pays depuis la dernière foucade du mois d’octobre est tellement fatigué qu’il n’est au pouvoir de personne de l’agiter. Il y a beaucoup de mauvaises gens qui se mêlent encore des affaires, mais il y a aussi une tendance Générale de l’opinion vers la justice qui annonce le moment ou la révolution va se fixer ou au moins se reposer »…

─ New York 22 février. Il renonce à s’embarquer sur le Voltaire, et préférerait partir de New York à la mi-avril. Il se plaint que sa réclamation soit toujours pendante au consulat depuis neuf mois… «
Les efforts de la légation pour un embargo ont dabord été vifs, se sont ensuite rallentis ; aujourdhuy ils reprennent un peu : mon opinion est que ce sera sans succès. Les opposants seroient les plus forts »…
Il évoque les fêtes à l’occasion de l’anniversaire de la naissance du Président WASHINGTON, et ironise sur le retour de BEAUMETZ et sa femme de leur voyage de noces…

─ Philadelphie 29 février. Il a fait écrire par le consull Général « pour cette pauvre petite indemnité que nous sollicitons. – J’ai vu hier le Ministre de France qui me paroit ne plus rien espérer sur l’embargo : ainsi nous verrons les farines à un joli prix ici en may et juin.
→ La France a fait des traités avec l’Espagne qui lui sert d’intermediaire pour tirer des bleds de Barbarie. On a donné de fortes commissions en Espagne pour cet objet : cela, je le sais positivement »…
Il termine par la nouvelle du rhumatisme de BEAUMETZ :
« nos jeunes dames de Philadelphie se permettent pas mal de plaisanteries à cette occasion »…

♦ Lettres publiées par Michel Poniatowski dans Talleyrand aux États-Unis, p. 542-546.
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