Lot n° 67
Sélection Bibliorare

Charles-Maurice de TALLEYRAND. L.A., Londres 8 juin [1792], à Charles-François DUMOURIEZ (alors Ministre des Affaires étrangères) ; 2 pages in-4.

Estimation : 1 500 / 2 000 €
Adjudication : Invendu
Description
► INTÉRESSANTE LETTRE LORS DE LA MISSION SECRÈTE DE TALLEYRAND À LONDRES EN 1792 POUR NÉGOCIER LA NEUTRALITÉ DES BRITANNIQUES, ainsi qu’une éventuelle rétrocession de Tobago.

[Après un premier séjour officieux de janvier à mars, Talleyrand retourne à Londres fin avril, accompagné de François de Chauvelin, plénipotentiaire en titre, en réalité prête-nom de Talleyrand, qui était le seul véritablement capable de faire aboutir les négociations qu’il avait entamées.]

Il se réjouit d’apprendre que le Décret a été rétabli tel que Dumouriez le souhaitait. « Vous vous rappellerez que je ne puis être, aux termes de la constitution que dans les dépenses secrettes ; ainsi faites faire votre compte dans ce sens.
→ La constitution ne permet aucun traitement à nous autres constituans.
→ Si l’on trouve que la légation angloise est chère et employe beaucoup de monde, il me semble que les réponses sont simples.
→ D’abord elle a réussi à ce que le gouvernement de France vouloit. De plus elle exige une réunion de moyens qui ne pouvoient bien se rencontrer dans un seul Ministre. Il faut être partout à la cour, à la bourse parmi les négocians, et faire continuellement des mémoires.
→ Dans le moment actuel je fais des travaux pour le moment où nous attaquerons sur l’alliance. Tout cela exige du monde. C’est de plus ici que se font les plus importantes affaires du département des affaires étrangères »...

De plus, il faut absolument démentir dans plusieurs journaux un article qui prétend que la France a offert à l’Angleterre « la rupture du pacte de famille, la cession des îles de France et de Bourbon, de Tobago, etc. […] il faut sèchement faire désavouer le fait et dire que rien n’a été offert.

C’est important à ce qu’il me semble pour vous et pour nous »…

Il lui adresse « mille tendre compliments », et rappelle pour finir qu’il ne peut « être dans aucun compte, car ici la constitution parle ».


Lettre publiée par Michel Poniatowski dans Talleyrand aux États-Unis, p. 501.
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