Lot n° 9

[CLAUDE-ORONCE FINE DE BRIANVILLE] (1608-1674) Histoire sacrée en tableaux, avec leur explication et quelques remarques chronologiques. Paris, Charles de Sercy, 1670-1671-1675. 3 volumes in-12 (152 x 84 mm).

Estimation : 8 000 - 10 000 €
Adjudication : 8 846 €
Description
Maroquin bleu nuit, triple filet doré
en encadrement sur les plats, armoiries au centre ;
Dos à nerfs richement orné et en queue
la roulette dite «au dauphin ».
Roulette sur les coupes.
Tranches dorées. doublure maroquin rouge ornée d›un décor à la fanfare dessiné aux fers filigranés.

T.1-13 ff. dont le frontispice,
213 p. et 6 ff.
T.2- 3 ff.dont le frontispice,
208 p. et 8 ff.
T.3- 6 f., 221 pp. mal chiffrées 219
et 3 ff.

Deux frontispices identiques (tomes 1 et 2) aux armes du dauphin, 3 en-tête, une lettrine et 138 vignettes à mi-page gravés par Sébastien Le Clerc.
Première édition. Exemplaire réglé. La figure de Loth marchant indique un exemplaire de premier tirage (prem. partie, p. 43).
─ Référence :
Brunet I-1254
─ Provenances :
T.1. Marie-Antoinette d’Autriche, (Olivier 2529) dauphine de France ; Madame Ayes ? (envoi manuscrit de la fin du XVIIIe siècle sur une garde du tome I).Librairie Lardanchet, Paris, Catalogue 48,1954,n°2649.

T.2. Ex-libris Michel Wittock, 2° partie, reliures à décor n°62

Il fut relié vers 1700, quelque trente ans après la publication de l’ouvrage, dans le style archaïsant en vogue chez certains bibliophiles avertis de l’époque. Il est enrichi d’une remarquable doublure «plein or», selon la terminologie de Pascal Ract-Madoux et Isabelle de Conihout qui ont consacré une étude aux exemplaires ainsi reliés dans la collection du Duc d’Aumale du musée Condé à Chantilly. Souvent compartimentées, ces doublures sont dessinées aux petits fers du XVIIe siècle, filigranés pour la plupart. Le décor est ici à la fanfare, dans le style des productions de l’atelier Florimond Badier, et exécuté à l’aide de fers anciens, certains d’une grande finesse, d’autres plus grossiers. Le fer en volute est utilisé pour clore les angles.
Cette reliure offre en outre la particularité d’être décorée en pied du dos de la roulette dite «au dauphin», traditionellement attribuée aux reliures réalisées pour le Grand Dauphin lui-même. S’agissant ici d’un ouvrage dédié à lui, l’utilisation de la roulette paraît tout à fait naturelle ; l’absence d’armoiries excluant toutefois une appartenance directe à la bibliothèque du Grand Dauphin. Il est plus que probable qu’une partie de l’édition fut confiée aux ateliers de la Maison du roi pour la reliure des exemplaires de présent. On retrouve par ailleurs sur le dos les petits fers caractéristiques des reliures provenant des ateliers royaux à ces dates : ceux de Bernard Bernache, actif dans cet atelier entre 1684 et 1721, et ceux de Jacques Chenu, qui y travailla entre 1699 et 1709 (voir Métivier).

► La reliure porte également les armoiries de Marie-Antoinette Dauphine, titre qu’elle porta entre 1770 et 1774, marquant une seconde intervention sur l’exemplaire.
Les hypothèses pouvant expliquer un tel parcours pour ces volumes sont nombreuses ; l’usage de la roulette du Dauphin et du fer d’armes de la Dauphine, issus tous deux du matériel de dorure de l’atelier de la Bibliothèque du Roi, indiquent vraisemblablement que ce volume ne fut jamais offert, et demeura dans une bibliothèque à la cour durant de longues années avant d’être choisi comme présent pour la Dauphine.
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