Lot n° 529
Sélection Bibliorare

COCTEAU JEAN (1889-1963). La Belle et la Bête. Journal d'un film, manuscrits autographes et album de 89 photographies du tournage. Manuscrit autographe : 111 pages in-4 dans deux cahiers à couverture cartonnée bleu marine portant de la main de...

Estimation : 10 000 - 15 000 €
Adjudication : 39 000 €
Description
Cocteau à l'encre bleue sur le premier plat Journal de La Belle et de la Bête.

Manuscrit de premier jet en grande partie à l'encre, nombreuses corrections et nombreux passages demeurés inédits.

Dans le second cahier figure un grand dessin abstrait à l'encre représentant la «torture» de Cocteau qui souffrait d'un anthrax à la nuque.

Le manuscrit fut offert à Marcel Bertrou, directeur de production de la société Gaumont. En mars 1944, Pagnol et Cocteau donnent leur accord pour l'écriture du film à condition que Jean Marais et Josette Day tiennent les rôles principaux. Pagnol s'éclipsa et ne lut jamais une seule ligne du scénario de Cocteau.

Le rôle de Belle devait rester son «cadeau» de rupture à Josette Day. Le producteur André Paulvé permettra finalement la sortie de l'oeuvre en 1946.

La Belle et la Bête contes de fées, manuscrit autographe, 90 pages in-folio à l'encre bleue, divisé en 2 colonnes (la colonne de gauche donnant des indications de mise en scène, celle de droite les dialogues).

Sous Bradel demi-vélin blanc, dos titré.
6 pages sont couvertes de dessins originaux par Cocteau à pleine page, certains signés «Jean», représentant les personnages du film.

─ Il est joint
• un manuscrit autographe signé de Cocteau, 3 pages in-4 au stylo à billes, dans lequel il répond aux innombrables critiques faites à son film.
• Journal de La Belle et de la Bête, album in-4 de 89 photographies originales du tournage, montées dans un cahier à spirales.

─ Il est joint l'édition originale éditée en 1946 chez Janin, in-8 broché.
L'ensemble dans un emboitage à compartiments illustré de photographies en noir et blanc du film (Pierre Mercier).
«Les fées (qui agissent en marge de mon film) s'aperçoivent que Belle est éprise d'Avenant, jeune homme indigne d'elle.
Elles croient que Belle aimera la Bête si la bête a le regard d'Avenant. Elles croient punir Avenant qui cherche à tuer la Bête, en lui donnant sa laideur.
Elles croient récompenser la Bête et la Belle en donnant à l'une la beauté d'Avenant avec, en plus, la noblesse de la Bête et que ce mélange sera le prince des rêves de l'autre. Fées naïves! ce mariage est possible parce qu'Avenant, la Bête et le Prince ne forment qu'un.
Sinon Belle prendrait la fuite en face du bel inconnu».

«Si le cinématographe n'admet pas la lenteur, ce n'est pas un art. Et c'en est un. Ma lenteur n'en est pas une, c'est un rythme. Pendant que je tournais, je me chantais sans cesse le menuet de Lulli du Bourgeois gentilhomme.»

Ensemble exceptionnel.
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