Lot n° 233
Sélection Bibliorare

[Consulat/Empire - Militaria] 8 pièces, 1800-1813. Réunion de 7 L.A.S., dont 2 à vignettes coloriées, de soldats des armées napoléoniennes en garnison ou prisonniers.

Estimation : 600 / 800
Adjudication : 1 700 €
Description
L.A.S. de 2 soldats français prisonniers en Angleterre à « Portchester, le 18 prairial an VIII » (7 juin 1800, 2 pages ½ in-8 : « Citoyens c’est pour la seconde fois que les malheureux enfants de votre commune que le sort des armes a mis dans les fers de la plus féroce des nations : l’anglais qui nous tient renfermés dans le chatau de Portchester prison de guerre et nous y laisse mourir de faim, nous ayant réduits depuis plus de 6 mois à 14 onces de pain & de l’au saumatre à boire la seule que nous ayons dans ce triste séjour rongés de vermine & dénué de tout nous gémissons depuis plus de 30 mois (…) déjà 8 de nous ont volontairement suby le sort de société & se sont empoisonnés avec de la ciguë, un autre s’est coupé la gorge et l’autre pendu… » – L.A.S. de Nicolas BROCARD, caporal à la 4e compagnie du 11e bataillon des grenadiers de l’avant-garde, « au camp de droite de Wimereux proche Boulogne », 7 fructidor an XIII (25 août 1805, adressée à sa mère à Troyes, 3 pages in-8, en-tête à vignettes de navires : « (…) nous sommes obligé d’acheter des chemises et soulier et guettre et bien des petites chose sur notre paye et elle n’est déjà pas bien forte (…) nous embarquons par détachement tous les mois, nous nous attendons de jour en jour à faire ue sortie en mer pour se battre avec l’anglais. L’on dit que nous alons avoir la guerre avec l’empereur d’Almagne, l’on disait que nous devions y partir, j’en serais bien content car j’aimerais mieux aller faire la guerre dans ces pays là que de rester en paix où nous sommes car je comence à my ennuyer tout y est hors de prix, nous n’avons pas de batiment assez fort pour pouvoir répondre à l’anglais, je vous dire que dernièrement il y a eut une frégatte et un brique anglais de coulé par les batteries de terre (…) je vous dirais que l’on a tiré six batillons de la division pour etre en tirayeur et l’on appelle ces bataillons des franc cœur [flanqueur] nous serons les premiers à débarquer si l’on fait la descente… ». En l’état. – L.A.S. d’un soldat français « prisonnier de guerre à Stapleton près de Bristol en Angleterre, provenant de la frégate la Bélonne », 1er mars 1801 – L.A.S. de Jean AUBERT enrôlé dans la 3e compagnie, 3e bataillon du 25e régiment d’infanterie de ligne, « au c[amp] de Vimereux », 20 mars 1806, adressée à ses parents dans la Manche, 2 pages ¼ in-8, en-tête gravé à vignettes : « (…) je suis arrivé à Boulogne après dix-sept jours de marche et en bonne santé malgré la misère et les mauvais temps que j’ai essuyés pendant la route. Jusqu’à Rouen le temps avait été passable, mais de Rouen à Boulogne il a fait le plus mauvais temps que l’on puisse voir ; tous les jours de la neige ou de la pluie avec un froid très vif. (…) J’ai été incorporé dans le 25e régiment. Je suis dans la 3e compagnie campé à Vimereux à une grande lieue de Boulogne. L’on m’a déjà donné des guêtres (…) Je ne serais point fâché de changer de garnison ; car je crois qu’on pourrait être mieux qu’au camp. Tout y est très cher, le pain vaut six sous et la bierre quatre sous… » - L.A.S. de Pierre BOSSIER, soldat dans la 1ère compagnie du 4e bataillon du 17e régiment d’infanterie de ligne, au camp d’Ambleteuse près Boulogne sur Mer, 10 mai 1807, en-tête avec vignette gravée représentant un navire (signée Besnard) et inscription « Flotille impériale », adressée à ses parents au Lude, 1 page ¼ in-4 : « (…) nous avons fait près de cent vingt lieux si fatigué les derniers jours aussitôt arrivé au camp l’on nous a coupé les cheveux, ensuitte l’on nous a mis dans des baraques fait en terre couvete de paÿe nous somme couché sur la plume de 6 pieds de longeurs acompagnée de millier de puces… » - Rare L.A.S. de François GORON « grenadier flencoeur au 3e bataillon, 1ere compagnie à la caserne de Saint Denis proche Paris », 13 février 1811, adressée à ses parents à Avranches, 2 pages in-4, bel en-tête à vignette gravée et coloriée représentant un grenadier flanqueur de la garde impériale, entourée de deux médaillons gravés et coloriés de Napoléon et Marie-Louise : « (…) je vous dirait que nous somme 8 camarade de la même ville et que nous avons couché sur la pail pendant 6 jours et que on nous a pris 6 francs pour grisé la marmite et qu’on nous fait faire l’eglercice 6 heur par jour. Nous sommes caserné à St Denis et nous ne pouvons point sortir… » - P.S. par des officiers anglais, Kelio en Ecosse, 16 mars 1812, 1 page in-fol., impr. et partie manuscrite, belle vignette, ayant pour titre « Règles que tous les prisonniers de guerre sur parole seront tenus d’observer ». Parole sur l’honneur d’un chirurgien des armées de Napoléon emprisonné en Grande-Bretagne. – L.A.S. de Benoist MASSARD, chasseur à cheval dans la « première compagnie de la cavalerie à Besançon », 26 février 1813, adressée à ses parents dans la Loire, 1 page ½ in-4, en-tête à vignette gravée et coloriée représentant un chasseur à cheval : « (…) nous avons arrivé le 21 février et que l’on ma tirer dans la cavalerie… » En l’état.
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