Lot n° 27
Sélection Bibliorare

DE L’ORME (P.). Le Premier Tome de l’architecture de Philibert De l’Orme... Paris, Morel, 29 novembre 1567, in-folio de 293 ff. sign. ā4, ē6, a-n6, o4, p2, q6, r4, s-v6, x4, y-z6, A-C6, D2, E-M6, N4, O-V6, X5, Y6, Z4, Aaa6, Bbb4, Ccc-Ddd6,...

Estimation : 25000 / 35000
Adjudication : 19 000 €
Description
Eee4, veau fauve, filet doré autour des plats, dos à nerfs orné, tranches lisses (reliure du début du XVIIe siècle).
ÉDITION ORIGINALE de l’œuvre majeure du grand architecte promoteur de la Renaissance en France et « prophète de la modernité », et premier traité d’architecture français. Dédié à Catherine de Médicis, l’ouvrage de Philibert De l’Orme devait se présenter comme un traité rédigé sur le modèle des De architettura de Vitruve et d’Alberti. Ainsi, ses deux premiers livres sont consacrés à l’étude des lieux pour bâtir ; les deux suivants, en rupture avec le modèle précédent, traitent de la stéréotomie ; les livres 5 à 7 développent les ordres et les observations archéologiques ; le livre 8 dresse un inventaire des arcs, portes, colonnes et compositions soumises aux divines proportions ; le 9e et dernier livre est dédié aux cheminées. Initialement un second volume était prévu, qui ne vit jamais le jour.
 La stéréotomie, ou art du trait, est la partie la plus novatrice des différents livres. Dans la préface de son Architecture des voûtes, publiée en 1643 (v. n° 41 du présent catalogue), le père Derand écrit : « Delorme est le premier, que je sache, et à vrai dire l’unique qui, jusqu’à présent, peut être dit avoir traité ce sujet. » Un titre et 205 gravures par Philibert De l’Orme, dont 74 à pleine page et 7 à double page.
Celles-ci figurent des diagrammes, des plans, des coupes et des élévations de bâtiments qui restituent la beauté d’édifices pour la plupart détruits et définissent cet ordre français que prônait l’auteur. Exemplaire du premier tirage, dont l’extrait du privilège (f. Eee4) est daté du 27 août 1567, sans les feuillets Eee5 et Eee6 présents dans quelques très rares exemplaires. Précieux exemplaire de François Le Vau (1613-1676), dont les armes gravées ont été contre-collées en pied et en tête de la page de titre.
Claude Mignot, dans son article « Bibliothèques d’architectes en France au XVIIe siècle », précise en deux endroits que bon nombre des volumes ayant appartenu à François semblent venir de la bibliothèque de son frère aîné, Louis (1612-1670), qui fut premier architecte du roi à partir de 1654 et à qui l’on doit l’hôtel Lambert. Du reste dans l’inventaire de sa bibliothèque, publié par Hillary Ballon, l’ouvrage est clairement mentionné. Mors et coiffes restaurés. 
Petite déchirure au f. a5, restaurée. Dimensions : 364 x 245 mm. Provenances : Louis Le Vau (?) ; François Le Vau, mention manuscrite au recto du premier feuillet de garde : « De l’inventaire de Monsieur Levau, ce 2 sept 76 4# » ; ex-libris manuscrit « de Chevallines » en deux endroits, il s’agit peut-être des Guéroult, seigneurs de Chevallines, installés dans l’Eure-et-Loir depuis le XVIIe siècle ; Fernand Pouillon (Cat., 1986, n° 37, sans identification de la provenance Le Vau : « On a collé, dans le décor du titre, des armoiries gravées découpées »), avec sa signature au recto du premier feuillet de garde. BAL, II, 1955, pour un ex. en maroquin, d’une hauteur de 347 mm ; Fowler & Baer, 99, pour un ex. en cartonnage du XIXe siècle, d’une hauteur de 365 mm ; Millard, I, 105, pour un ex. en veau du XVIIIe siècle, 358 x 238 mm ; Mortimer, French Books, II, 355 ; Pérouse de Montclos, pp. 107-121 (« Philibert De l’Orme... est encore cité dans les écoles d’architecture, où il est l’objet d’une sorte de culte... ») ; Cojannot (A.), Louis Le Vau et les nouvelles ambitions de l’architecture française, 1612-1684.
Partager