Lot n° 53
Sélection Bibliorare

DESCARTES (René). — Pétrarque. [Opera qu' extant omnia]. Operum. Tomus Secundus, in quo continentur quæ versa pagella recitantur. [Tomes Ii, IIi, Iv]. [Au colophon] : Bâle, Henrichus Petri, mars 1554. In-folio, veau fauve, filet....... (TRÈS PRÉCIEUX VOLUME PROVENANT DE LA BIBLIOTHÈQUE DE RENÉ DESCARTES. IL PORTE SA SIGNATURE AUTOGRAPHE SUR LA PAGE DE TITRE) ........

Estimation : 20000 / 30000
Adjudication : 30 000 €
Description
d’encadrement, cartouche central doré, dos orné (Reliure de l'époque). TRÈS PRÉCIEUX VOLUME PROVENANT DE LA BIBLIOTHÈQUE DE RENÉ DESCARTES. IL PORTE SA SIGNATURE AUTOGRAPHE SUR LA PAGE DE TITRE .Ce volume témoigne de son attachement à la poésie. Second volume seul contenant les tomes II, III et IV des œuvres de Pétrarque, publiées à Bâle par Heinrich Petri en 1554, et qui rassemble les poésies latines et italiennes du grand poète. Le premier volume de cette édition, imprimée à pagination continue, contient exclusivement les œuvres en prose. Philosophe, René Descartes révérait la poésie et la plaçait au plus haut dans le grand livre du monde (Discours, p. 1 1). Dans la première partie du Discours de la méthode, il écrit : I'ay esté nourri aux lettres dès mon enfance [^] Ie sçavois [^] Que la gentillesse des fables reveille l'esprit ; [^] Que la Pôesie a des delicatesses & des douceurs tres ravissantes [^] I'estimois fort l'Eloquence ; & i'estois amoureux de la Pôesie (pp. 6-9). On connaît d'ailleurs par quelques fragments ses premiers essais de poésie qui datent du temps où il était élève au collège de La Flèche ; et l'on sait qu'il les conserva avec soin jusqu'à la fin de sa vie comme en témoigne l'inventaire de ses papiers dressé à sa mort à Stockholm en février 1650. Les titres mêmes des opuscules scientifiques, transcrits dans un registre daté de janvier 1619 et transmis par l'inventaire, par Adrien Baillet, son premier biographe, et par Leibniz, ont un sens très poétique et montrent les sources de son inspiration : Parnassus, Olympica, etc. En 1649, lorsque Descartes reçut l'invitation pour se rendre auprès de Christine de Suède, on le voit retourner à ses premières amours : il composa en effet un ballet en l'honneur de la reine et de la paix de Westphalie, La Naissance de la paix, ballet dansé au chasteau royal de Stockholm le jour de naissance de Sa Majesté, (18 décembre 1649), plus une comédie pastorale en prose mêlée de vers, intitulée Parthénie, malheureusement perdue, mais dont Baillet et Leibniz ont eu connaissance. Sans doute s'est-il appuyé pour ce faire sur des réminiscences du collège, car les Jésuites axaient une partie de leur pédagogie sur la composition et la représentation de pièces et de ballets par leurs élèves. Les muses ne furent jamais bien loin de Descartes, et le grand philosophe fut aussi le parrain de sa nièce, la poétesse Catherine Descartes, quatrième fille de son frère aîné Pierre. NOTRE VOLUME SEMBLE ÊTRE LE SEUL TÉMOIN CONNU DE LA BIBLIOTHÈQUE DE DESCARTES. IL CONSTITUE UN APPORT INÉDIT À LA CONNAISSANCE DE LA FORMATION INTELLECTUELLE ET DES GOÛTS DU PHILOSOPHE Nos recherches dans les bibliothèques publiques en France et à l'étranger n'ont donné aucun résultat en contradiction avec cette assertion (un exemplaire de ses Principia philosophiae, paru à Amsterdam chez Louis Elzevier en 1644, avait été anciennement signalé à la bibliothèque municipale de Carcassonne comme portant la signature autographe du philosophe. Vérification faite, il s'agit en fait d'un ex-dono manuscrit latin d'une ligne, rédigé par un scribe). Après avoir quitté la bibliothèque de René descartes, notre volume a appartenu à Joachim IV Descartes de Chavagnes (1635-1718), conseiller au parlement de Bretagne en 1659, puis prêtre en 1692, et porte sa signature autographe sur le titre. Neveu de René Descartes, il était le fils de Joachim II Descartes de Chavagnes (1601-1680), demi-frère du philosophe et conseiller au même parlement en 1625. Il paraît vraisemblable qu'il ait pu hériter ce volume directement de son oncle, à travers son père. Signature manuscrite de la seconde moitié du XVIII e siècle : Lemoine de La Girauday. Cachet de la fin du XIX siècle du fonds documentaire et bibliographique de la maison d'édition Hachette : Bibliothèque Géographique Hachette & C ie. Charnières fendues, les deux plats presque détachés.
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