Lot n° 1181
Sélection Bibliorare

DREYFUS Affaire.] ESTERHAZY Ferdinand Walsin (1847-1923) officier et espion à la solde des Allemands, le vrai coupable de l'Affaire Dreyfus. MANUSCRIT autographe, [août 1899] ; 2 pages in-fol. (fentes aux plis réparées).

Estimation : 8 000 - 10 000 €
Adjudication : 10 400 €
Description
Étonnant document :
l'aveu provocateur du véritable coupable de l'affaire Dreyfus, alors que se déroule le second procès d'Alfred Dreyfus à Rennes.

«Au nombre des nouveaux témoins cités à Rennes, je vois sans grande surprise le nom du canonnier juif BERNHEIM. Il a un furieux toupet et s'il y avait, en France, l'ombre d'une justice, il devrait être arrêté en pleine audience comme faux témoin. [...] Le Lieutt Bernheim fut interrogé et sous la foi du serment, comme témoin, il déclara qu'il ne m'avait jamais remis qu'un règlement qu'il désigna et jamais le manuel de tir de l'artillerie de campagne. [...]
Après le Conseil de guerre, après le procès ZOLA, après mon arrestation, après tous ces événements, le lieutenant Bernheim ne donne pas signe de vie, ce n'est qu'il y a peu de temps qu'il s'est senti touché par la grâce d'Israël. Le grandissime rabbin aura fait près de ce Bernheim-là une démarche pareille à celle qu'il avait faite près du lieutenant Kahn du 74e. Mais là il avait trouvé un brave homme.
Ça l'avait épaté. Bernheim a donc fait un faux témoignage ou il va en faire un. Dans tous les pays du monde, la France excepté, il serait arrêté et condamné séance tenante. Je vois que le sphérique Millage, du Daily Chronicle [le journaliste anglais Clifford MILLAGE, correspondant du Daily Chronicle en France], emporte (avec quelques gallons de whisky, j'imagine, étant donné ses habitudes) une déclaration attestant que j'ai écrit le borderau. Je n'ai pas besoin de lui, je la ferai bien tout seul au Conseil de guerre, cette déclaration-là. Oui, j'ai écrit le bordereau, oui, je l'ai dit depuis 18 ans à plus de 15 personnes que je citerai, et je leur ai dit dans quelles circonstances et suivant quelles intentions, mais je n'ai jamais livré aucune des pièces du bordereau, je mets au défi Chincholle, le modèle des reporters dignes de foi, d'avoir, même en mettant sa fameuse oreille à terre, entendu de moi pareil propos»...

─ On joint une affiche imprimée intitulée La Clef de l'affaire Dreyfus.
Comparez et jugez (Paris, P.-V. Stock, in-plano), avec reproduction du bordereau et de lettres de Dreyfus et Esterhazy
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