Lot n° 20
Sélection Bibliorare

[ÉMIGRATION – ARMÉE des PRINCES]. Lettre d’un officier de l’Armée des Princes. A Dortmund en Westphalie, 8 mars 1793. 4 pp. bi-feuillet in-4.

Estimation : 250
Description
→ Longue et belle lettre militaire d’un soldat dans les rangs de l’Armée des Princes, relatant la prise d’Aix-la-Chapelle par le Prince de Saxe-Cobourg, puis poursuivant sur le licenciement de l’Armée de Condé et le sort des émigrés : (…) Le premier, les Autrichiens ont fait un mouvement qui les a approché des avants-postes de l’ennemi. Dès le soir, l’on brûla de la poudre et qui ne fut pas toute tirée aux moineaux. Les patriotes en save des nouvelles. L’armée autrichienne a attaqué par trois points différents :
le Prince de Saxe-Cobourg qui commande le tout, marcha sur Aix-la-Chapelle, fit passer le Roure (…) ; la seconde commandée par le Gal Clairfaix marcha sur RoleDuc dans le Palatina, à une lieue du lieu où nous avont été licencié, ont attaqué à peu près en même temps. Les Patriotes eurent peure et abendonnères leurs artilleris (…) On a eut toutes les paines du monde à arrêter le vigoureux
bras des Royalles Allemands qui ne faisaient point de prisonniers dans cette affaire. On pris treize pièces de cannons, des quaissons et quantités de bagages. Quels plaisirs, mon ami, pour les Hussards. Le nombre des prisonniers est peu nombreux, celui des morts est plus considérables. Le Prince de Saxe-Cobourg est entré à Aix-la-Chapelle après avoir pris 45 pièces de canons. C’est beaucoup
(…).
Il poursuit en donnant plusieurs détails sur la campagne, mentionnant les Dragons de Latour qui ont perdu leur colonel, le Général Beaulieu à Limbourg, Liège ;
Les patriotes ont émigré à son arrivée ; cela a fait levé le siège de Masthreic qui était commencé depuis plusieurs jours (…). On entendait la cannonade d’ici ;
les Prussiens ont aussi attaqué à Venlo (…). On évalue la perte des patriotes à 10,000 hommes tant tué que blessé et prisonniers. Je ne crois pas que cela soit aussi nombreux ;
plusieurs lettres dise que Mayance est investi, qu’il est arrivé 6000 Saxons à Francfort. Il est très sur que la patriotes ont très peur (…).
Le six, les Anglais que l’on annonce en Hollande, n’étaient point encore arrivé. Ils seraient cependant nécessaire que l’on vint déffendre les Battaves (…).
La nouvelle du prince de Condé que je t’avais mandée est fausse ;
J’ai vu une lettre hier du frère de Léhellec qui n’en parle pas et qui déplore son sort, ainsi que celui de ses camarades. L’ordre de leur licenciement est arrivée. Le 1er avril, ils doivent être désarmés et dispersé ; ils se trouve dans un plus grand embarras (…). Ils ne reçoivent plus d’argent depuis longtemps et l’armée autrichienne leur a fermé les portes. Il parait que les Puissances ne veullent pas que nous ayons part dans cette afaire ici, et l’on commence a n’avoir plus de doute sur leurs vue rapace.
Le Régent n’a point été reconnu pour telle comme on l’a dit.
Seulement, dans son cabinet et dans son antichambre, il a écrit une belle lettre à toute la noblesse où il dit quels sont les motifs qui l’engage (…).

[Biffé dans le texte : Mettre le Dauphin sur le Trône]. Il poursuit : Le Cte d’Artois est parti pour la Russie. Son voyage ne doit pas être long, on en augure bien (…). Personne ne sait quel est le but de son voyage. Voilà peut-être la première fois qu’il y a du silence dans les opérations de notre Cours (…). Il indique que les galions ne sont pas encore arrivés et a pris le parti de tirer une lettre de change à Rotterdam. Il donne des nouvelles de son ami Coiridon, dans le besoin, de Mr de Botrelle, du Chevalier de Lehellec qui envisageait d’aller à Jersey, etc.
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