Lot n° 53
Sélection Bibliorare

Eugène LABICHE. Manuscrit autographe, [Voyage en Belgique et en Allemagne], 1835 ; 343 pages in-12 au crayon en 7 carnets cousus, couvertures de papier bleu-gris (les 1ers ff un peu salis et cornés). Récit de voyage inédit en Belgique et en...

Estimation : 400 / 600
Description
Allemagne, du 25 juillet au 12 septembre 1835, en compagnie de son père, des amis Tugot et son ami Édouard. Tous les soirs, avant de s’endormir, Labiche travaille à ses notes de voyage, et il pense à sa « bonne petite amie ». Départ le 25 juillet, route par Senlis, Noyon, Ham ; visite de Saint-Quentin (26), puis (27) de Cambrai (canal souterrain, beffroi, citadelle). Arrivée le 28 à Valenciennes, où ils apprennent le lendemain l’attentat de Fieschi, ce qui provoque des mesures de surveillance strictes ; vive admiration du triptyque de Saint Étienne de Rubens en l’église Saint-Géry ; visite des forges d’Anzin. Visite de Mons (30 juillet) ; il décrit l’ingénieuse mécanique des cafés pour servir de la bière fraîche. Le 31, route dans la poussière noire vers Namur ; visite de la ville, dont la magnifique église de Saint-Loup. Le 1er août, à Dinant, pittoresque visite de la grotte. Les 3 et 4, malgré des coliques qui l’indisposent, Labiche visite Bruxelles (églises, palais du prince d’Orange, hôtel de ville) et va au spectacle. Puis c’est Malines et Louvain, où Labiche visite avec émotion la collection du conseiller Vanderscrieck. Le 6, promenade à Tervueren. Le 7, à Bruxelles, après avoir quitté son père et rejoint un nouveau compagnon de voyage, Dutemple, Labiche va admirer les Rubens du Musée ; le 8, visite du palais du prince d’Orange, de la Chambre des représentants (« mauvaise tenue des députés, ils parlent en dépit de l’éloquence et de la grammaire – comme des vaches flamandes ») ; visite d’adieu à son oncle Ramier qui veut le marier à sa cousine Céline ; départ pour Gand. Le 9, visite de Gand ; déjeuner à la table d’hôte avec des capitaines belges (« Leur conversation est d’une bêtise et d’une nullité sans égale – grande discussion pour éclairer cette question : à savoir si un officier a, ou n’a pas le droit de porter un chapeau de paille en bourgeois ») ; grande émotion devant les tableaux de Saint-Bavon, le Rubens et L’Agneau mystique des frères Van Eyck (« les premiers inventeurs de la peinture à l’huile. Ce tableau qui a près de 400 ans est encore plein de fraîcheur et d’expression ») ; embarquement pour Bruges sur La Belle Arsène, tirée par des chevaux, chemin pittoresque. Le 10, visite de Bruges ; départ pour Ostende, où il reste jusqu’au 13 : promenades sur les digues, bains de mer (amusante description des cabanes roulantes et des baigneuses), dégustation d’huitres… ; le soir, « station à notre fenêtre pour guetter les tétons de notre voisine, ils sont fermes et se ressentent de la vertu des bains de mer ». Le 14, voyage sur les canaux jusqu’à Gand, où nos voyageurs prennent la diligence le soir ; le lendemain, arrivée à Anvers (jusqu’au 19) : traversée par le bac, visite de la ville (les admirables Rubens de la cathédrale, la chapelle Rubens de Saint-Jacques, la citadelle, l’église Saint-Paul, le port…) ; description de la procession de Notre-Dame ; enthousiasme devant les chefs-d’œuvre du Musée… Après une journée de voyage, visite de Liège (21) : églises, la citadelle, les bords de la Meuse ; puis c’est Spa (22). Le 23 août, voyage par Pepinster, et Eupen où l’on passe la douane, et arrivée à Aix-la-Chapelle ; le soir, Don Juan de Mozart en allemand (réflexions sur l’effet dramatique du dernier acte). Du 24 au 26, visite d’Aix : la cathédrale, l’hôtel de ville, la salle du congrès, fabrique d’aiguilles ; le soir, amusant dîner arrosé, jeu à la redoute, Fidelio de Beethoven au théâtre…Puis c’est Cologne le 27 (églises, cathédrale, musée…), Bonn le 28, d’où les voyageurs embarquent sur le Rhin (ticket joint) et admirent les paysages pittoresques, Coblentz le 29. Le 30, voyage depuis Boppard, par Oberwesel, Bacharach et le fort de Falkenberg, jusqu’à Bingen. Le 31, visite de la tour de Drusus, et remontée du Rhin en bateau jusqu’au Johannisberg ; visite et libations ; puis navigation jusqu’à Mayence. À la fin du carnet, notes sur Cologne et les sites remarquables de la vallée du Rhin. Visite de Mayence (1er septembre) ; puis, plus longuement, de Francfort (2-3), avec représentation de Macbeth traduit par Schiller. Le 4, départ pour Darmstadt ; puis Heidelberg le 5 (visite de la ville universitaire, des ruines du château, de l’atelier du peintre français Greinberg…), Carlsruhe le 6, Baden le 7 avec un bel effet de brouillard ; voyage sur l’impériale jusqu’à Strasbourg. Visite de Strasbourg (Saint-Thomas et tombeau du maréchal de Saxe, la cathédrale et le chantier de la tour, l’arsenal). Retour par Nancy, Metz, Reims…
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