Lot n° 131
Sélection Bibliorare

GAUTIER (Théophile). Fortunio. Nouvelle édition. Paris : H.-L. Delloye, 1840. — In-18, frontispice, (2 ff.), iij, 233 pp. , couverture imprimée. Maroquin rouge, plats ornés d’un décor à compartiments de style Renaissance, chaque...

Estimation : 3000 / 4000
Adjudication : Invendu
Description
compartiment est délimité par un listel de maroquin bleu nuit et bleu paon bordé d’un filet doré, l’intérieur des compartiments étant décoré de motifs de feuillage stylisé mosaïqués de maroquin vert, marron et ocre; au centre a été incrusté un portrait en médaillon ovale de Théophile Gautier sur le premier plat et de Cydalise sur le second plat; dos lisse orné dans le même esprit, cadre de maroquin rouge orné de filets et de motifs dorés à l’intérieur, doublures de maroquin bleu décoré d’un cadre composé d’un listel de maroquin rouge coupé aux angles par un motif de feuilles stylisées dorées et mosaïquées de maroquin rouge, gardes de soie moirée bleue, doubles gardes de papier marbré, tranches dorées sur témoin, couverture conservée, chemise à rabats et à dos de maroquin rouge, étui (Yseux sr de Thierry-Simier). Première édition dans le format in-18 de ce roman paru pour la première fois en feuilleton dans Le Figaro sous le titre de L’Eldorado entre le 28 mai et le 24 juillet 1837. Gautier s’inspira d’un personnage d’Alfred de Musset tiré du poème Suzon (1831) pour nommer Fortunio. Il fait dans ce roman l’éloge du dandysme, fidèle en cela à une doctrine qu’il énonçait déjà dans la préface d’Albertus (1833) : « l’art c’est la liberté, le luxe, l’efflorescence, c’est l’épanouissement de l’âme dans l’oisiveté ” . Fortunio marquera un tournant dans la carrière de l’écrivain, comme il l’explique lui-même dans un courrier adressé à Sainte-Beuve : « Je puis ajouter que Fortunio est le dernier ouvrage où j’ai pleinement exprimé ma pensée véritable ; à partir de là l’invasion du cant et la nécessité de me soumettre aux convenances des journaux m’a jeté dans la description purement physique : je n’ai plus énoncé de doctrine et j’ai gardé mon idée secrète ” (Histoire des œuvres de Théophile Gautier par Charles Spoelberg de Louvenjoul, 1887). Très beau frontispice gravé à l’eau-forte par Trimolet et d’Aubigny. Rare exemplaire sur papier jonquille à grandes marges, dans une somptueuse reliure mosaïquée et doublée d’Yseux. Certainement l’un des plus beaux exemplaires connus de cette édition. Le relieur a incrusté au centre des plats deux portraits peints et vernis en médaillon. Le premier est celui de l’auteur, reproduction partielle du portrait en pied réalisé par Auguste de Châtillon ; le second représente l’un des très rares portraits de la Cydalise, jeune fille dont Gautier tomba éperdument amoureux, qu’il rencontra en 1834 et qui mourut en 1836, que Goncourt définissait comme une “créature à l’indolence orientale et légèrement phtisique” (Lettre d’Edmond de Goncourt, 31 décembre 1872). Initiales PV portées à l’encre à l’époque sur la couverture. Étui en partie fendu.
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