Lot n° 650
Sélection Bibliorare

Georges CLEMENCEAU (1841-1929). MANUSCRIT autographe, [Notes de voyage (VII), 1911] ; 18 pages et demie in-4 avec ratures et corrections, au dos de papier à en-tête du Sénat, sous chemise autographe.

Estimation : 1 300 / 1 500 €
Adjudication : Invendu
Description
NOTES DE VOYAGE EN ARGENTINE.

« VIIe article » d’une série de 14 parus dans L’Illustration entre le 28 janvier et le 13 mai 1911, fruit d’observations faites pendant une tournée de conférences en Amérique du Sud, en 1910.
Le texte du présent manuscrit figure dans le numéro du 11 mars 1911, puis comme chapitre VII de Notes de voyage dans l’Amérique du Sud : Argentine, Uruguay, Brésil (Hachette, 1911 ; une traduction espagnole parut la même année à Buenos Aires).
Sur un ton indulgent et par moments, admiratif, et avec un brin d’ironie à l’égard de sa propre expérience politique, Clemenceau traite du gouvernement argentin, des hommes au pouvoir (les présidents Alcorta et Sáenz-Peña, les ministres de la Plaza, Ramos Mexia), du parlement et ses rapports avec le gouvernement, ainsi que du « troisième pouvoir », la presse (la Prensa, la Nacion, le Diario…), de la propriété littéraire nouvellement reconnue par les législateurs, et de la culture intellectuelle en Argentine où demeurent d’importants vestiges de la colonisation espagnole, et où il y a un grand public de culture européenne...
Dans la capitale comme en province, « je n’ai trouvé personne qui ne fût amplement renseigné sur les défauts ou même, si l’on veut, sur les vices de l’administration et du gouvernement.
C’est le cas ordinaire en tous pays. Un des plus clairs progrès réalisés depuis cent ans c’est que les peuples sont assaillis d’informations bonnes ou mauvaises, véridiques ou fausses, sur les actes de ceux qui les dirigent ou croient les diriger. De se débrouiller dans ce fatras de vérités et de mensonges c’est affaire à tout membre du “peuple souverain” pour en tirer en certains jours les conclusions qu’il appartiendra. Les Argentins, à cet égard, ne sont dans une situation ni pire ni meilleure que les peuples d’Europe chez qui la liberté de tout dire a commencé de faire son œuvre. […]
Ici, comme ailleurs, les hommes politiques, interprètes plus ou moins autorisés du vague concours d’opinions générales qu’on dénomme esprit public peuvent confondre les éphémères exigences de partis avec l’intérêt permanent du pays »…
Du reste, « en aucun pays du monde il n’y a lieu de craindre l’excès dans la surveillance et le contrôle des administrations »…
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