Lot n° 482
Sélection Bibliorare

Georges-Louis Leclerc, comte de BUFFON (1707-1788) le grand naturaliste et écrivain. L.A.S., 10 mars, à Étienne-François Dutour, receveur des tailles à Riom ; 3 pages in-4, adresse.- Longue lettre scientifique sur l’optique et sur les...

Estimation : 3 000 / 4 000
Adjudication : 7 500 €
Description
Éléments de la philosophie de Newton de Voltaire. - Il répond tardivement à sa lettre : « j’espere que vous pardonnerez à la paresse philosophique surtout quand j’en sortirai pour vous dire que je suis charmé de vous voir Newtonien, et Newtonien par raison et non par authorité, refusant de croire ce qui ne vous paroit pas possible ; en effet Voltaire en habillant le pauvre Newton à la françoise luy a mis un masque qui souvent le fait meconnoitre ; il ne faut pas croire que ce philosophe ait jamais pensé que le vuide fait rejaillir la lumiere et que ce n’est que des pores des corps dont les parties lumineuses puissent être reflechies ; des experiences mal entendues ont donné lieu à ce galimathias ; un raion de lumiere solaire tombant sur un prisme produit comme vous le saves par la differente refrangibilité les couleurs du Spectre, si l’on tourne le prisme jusqu’à ce que ce raion ou faisceau de lumiere se trouve fort incliné à la surface du prisme par laqu’elle il sort le raion violet qui est le plus refrangible et par consequent le plus près de cette surface inferieure est le premier saisi par la sphere d’attraction de cette surface et il est contraint de rentrer dans le verre et par consequent obligé par sa vitesse de projection de se reflechir au lieu de se rompre comme les autres ; ensuitte le raion indigo se porte comme le violet au plafond tandis que les autres restent peints sur la muraille » ; Buffon décrit le comportement des autres couleurs, et montre que « c’est cela mal entendu qui a fait croire à Voltaire que le vuide reflechit la lumiere tandis qu’il ne fait que rendre la refraction plus parfaitte et la liberté de l’attraction plus entiere. La lumiere se reflechit donc comme tous les autres corps à ressort par la reaction de son ressort contre les parties solides et les raisons qu’il donne contre ce sentiment ne me paroissent pas avoir meme l’air de la vraisemblance. À l’égard de l’analogie des sons et des couleurs […] Newton a mesuré et fait mesurer par d’autres sur les cotes rectilignes du spectre solaire où les couleurs sont pures et sans melange la largeur des sept couleurs sensibles. Il s’est trouvé que la proportion de ces intervalles s’est trouvée la meme que celle des intervalles d’une corde d’un instrument de musique ; c’est-à-dire la meme à peu près autant que l’œil en peut juger »… Il poursuit et termine avec un développement sur la réfrangibilité des couleurs…
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