Lot n° 244
Sélection Bibliorare

HARVEY (William). - De motu cordis et sanguinis in animalibus, anatomica exercitatio. Cum refutationibus Æmylii Parisani et Jacobi Primirosii. Leyde, Jean Maire, 1639.

Estimation : 30000 / 40000
Adjudication : Invendu
Description
In-4, veau fauve, double filet doré en encadrement, dos orné, tranches mouchetées (Reliure de l'époque).

► Troisième édition et la seconde complète du grand traité de Harvey sur la circulation sanguine, l'ouvrage le plus important de l'histoire de la médecine et l'un des livres les plus influents de l'histoire des sciences occidentales.

► Extrêmement précieuse et d’une insigne rareté, cette édition est – en dehors de l'édition originale (Francfort, 1628), que son extrême rareté et son prix mettent pratiquement hors de portée – la plus justement recherchée des connaisseurs, étant la seconde édition séparée, et surtout la seconde édition complète du traité de Harvey.

► La deuxième édition, en effet, insérée dans le tome II des Exercitationum de subtilitate d'Emilio PARISANO (Venise, 1635), était amputée de plusieurs parties de l'introduction, de l'intégralité des premier et seizième chapitres, ainsi que des planches.

Dans la présente édition, chacun des paragraphes du De motu cordis, imprimé en italiques, est immédiatement suivi des contre-arguments d’Emilio Parisano (1567-1643), l'un des principaux contradicteurs de Harvey, imprimés en romains.

La réfutation de James PRIMEROSE (v. 1598-1659), déjà parue en 1630, forme en revanche une partie distincte du volume, sous pagination séparée.

L’ouvrage est illustré de deux célèbres planches gravées sur cuivre donnant à voir la circulation du sang et les valves veineuses dans le bras.

Non signées, ces gravures ont été copiées sur le traité De venarum ostiolis donné en 1603 par Girolamo Fabrizi d’ACQUAPENDENTE (1537-1619), dont Harvey avait suivi l’enseignement à la faculté de médecine de Padoue. La publication du De motu cordis, le traité dans lequel William Harvey (1578-1657) fait état de sa découverte de la circulation du sang et en apporte la preuve expérimentale, est l’acte de naissance de la physiologie et de la biologie moderne. À ce titre, « le De motu cordis de Harvey partage avec la Fabrica de Vésale (1543) l’honneur d’être le plus grand livre de l’histoire de la médecine. En modifiant fondamentalement nos conceptions des fonctions du cœur et des vaisseaux sanguins, Harvey a ouvert la voie à une réforme complète de la physiologie et de la médecine. » (Garrison-Morton). Considérant pour sa part le traité de Harvey comme « le premier compte-rendu de recherche biologique entièrement expérimental, fournissant la description claire et précise des méthodes employées pour établir les lois qui gouvernent un important processus vital », Sir Geoffrey Keynes tient la démonstration de méthodologie scientifique qui s’y fait jour pour plus importante encore, pour la recherche en biologie, que la découverte de la circulation sanguine qui y est annoncée. « Il est l’origine d’où découle par élargissements successifs tout le savoir biologique ultérieur. C’est pourquoi c’est avec raison que l’on considère le De motu cordis de Harvey comme l’un des livres les plus influents et les plus importants jamais publiés » (G. Keynes). On notera par ailleurs que, deux ans avant d'avoir publié cette édition, Jean Maire avait été l’éditeur du Discours de la méthode de Descartes, où l’on trouve la première discussion par un philosophe et homme de science français des découvertes sur la circulation sanguine de Harvey. Séduisant exemplaire, grand de marges et remarquablement conservé, dans une élégante reliure de l'époque. Cette reliure sort probablement d'un atelier hollandais travaillant occasionnellement pour Jean Maire ; son décor est proche de celui d’un exemplaire du Discours de la méthode présenté dans une vente à Paris le 9 novembre 2010, n°23. La réfutation de Primerose a ici été reliée avant le traité de Harvey et l’avis au lecteur monté sur onglets à la suite (d’après Keynes, la position dans le volume de ces 2 ff. sans signature est variable). Le premier article du Prœmium comporte une correction ancienne à la plume. Habile restauration de papier au feuillet de titre palliant la suppression d’un cachet. Minimes et discrètes restaurations aux coins et aux mors, quelques légères rousseurs. Keynes : Harvey, n°3 (localise 19 exemplaires) – Waller, n°4089 – Wellcome, I, n°3070 – Heirs of Hippocrates, n°417 – Krivatsy : NLM, n°5329 – Sparrow : Milestones of Science, n°92 – Cushing, H-144 – Russell : British Anatomy, n°352 – Dibner : Heralds of Science, n°123 (pour l'édition originale) – Garrison-Morton, n°759 (id.) – Grolier Club : One hundred books famous in medicine, n°27a (id.) – Horblit, n°46 (id.) – Osler, n°692 (id.) – PMM, n°127 (id.).
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