Lot n° 58
Sélection Bibliorare

[Jeanne D'arc]. - Manuscrit, premier quart du xviie siècle. 5 pp. 1/2 in-folio sur feuillets de parchemin reliés, une déchirure angulaire avec petite atteinte au texte, 2 taches. l'un des Plus anciens manuscrits conservant le texte de l'acte de...

Estimation : 4.000 / 5.000
Adjudication : 14 000 €
Description
charles vii anoBlissant Jeanne d'arc et sa famille , dont l'original a disParu. document octroyé à une descendante de la lignée de Jeanne d'arc, et signé Par son mari. Loin d'être une simple copie d'érudit, il s'agit d'un manuscrit visé et signé le 22 février 1612 par un secrétaire du roi, contresigné par plusieurs personnes dont Thomas de Troismonts, écuyer, conseiller du roi au siège présidial de Caen : ce manuscrit fut établi à la requête dudit Thomas de Troismonts, pour lui et pour sa femme Charlotte Tibaux, présentée comme appartenant à la famille de Jeanne d'Arc. La version des actes qu'il renferme est reprise de manuscrits datés du 13 décembre 1608 et conservés à la Cour des aides de Normandie à Rouen. Ce document renferme le texte de trois actes : - lettres de noBlesse Par charles vii, datant de Mehun sur Yèvre, près de Bourges, en décembre 1429. « Karolus Dei gratia Francorum rex, ad perpetuam rei memoriam. Magnificaturi divina celsitudinis uberrimas nitidissimasque gratias, celebri ministerio puell* Joann* d'Ay de Dompremio, char* & dilect* nostra... nobis elargitas,... notum igitur facimus universis pr*sentibus et futuris, quod nos... pr*fatam puellam, Jacobum d'Ay dicti loci de Dompremeio, patrem, Ysabellam ejus uxorem, matrem, Jacqueminum, Joannem d'Ay et Petrum Poerrelo, fratres ipsius Puell*, et totam suam parentelam et lignagium... et eorum posteritatem masculinam & fremininam, in legitimo matrimonio natam et nascituram, nobilitavimus, & per pr*sentes... nobilitamus et nobiles facimus... » [Traduction :] « Charles, par la grâce de Dieu roi de France, en mémoire perpétuelle : désirant magnifier les grâces très abondantes et très éclatantes du divin Très-Haut à nous accordées par le ministère célèbre de la pucelle Jeanne d'Ay de Domrémy, notre chère et amée,... nous faisons savoir à tous présents et futurs, que nous avons anobli et par les présentes anoblissons et faisons nobles ladite pucelle, Jacques d'Ay dudit lieu de Domrémy, son père, l'épouse de celui-ci Isabelle, sa mère, Jacquemin, Jean d'Ay et Pierre Pierlot, frères de cette pucelle, et toute sa parentée et lignage, et la postérité masculine et féminine de ceux-ci, née et à naitre en mariage légitime... » - lettres de confirmation de noBlesse Par henri ii, datées du 30 avril 1551, octroyées à Robert Le Fournier, baron de Tournebu - se présentant comme un descendant de Jeanne d'Arc - et à son neveu Lucas Du Chemin, sieur Du Féron. L'acte renferme une copie des lettres de 1429. - lettres de confirmation de noBlesse Par henri ii, datées du 2 juillet 1556, octroyées au même Robert Le Fournier et à son frère Charles, sieur de Bois-Hurcoq. L'acte indique que le texte de l'acte de 1429 a été collationné avec une autre copie, détenue par Adam Dodemen de Placy et sa femme Anne Marguerie, également présentée comme issue de la lignée de Jeanne d'Arc. lanoBlessedeJeanned'arcrecouvretroisquestions,celledesonanoblissementproprementdit,celledesesarmoiries, et celle de sa généalogie. L'acte d'anoblissement de Jeanne d'Arc (décembre 1429) revêt un caractère exceptionnel, à l'image du personnage exceptionnel qu'il concerne : Charles VII lui donna une portée inhabituellement large puisqu'il anoblit l'héroïne elle-même, mais également les hommes et les femmes de sa parenté et de son lignage. Dans cet acte, il n'est pas question des armoiries que Jeanne d'Arc avait reçues auparavant de Charles VII, en mai ou juin 1429 : elles ne sont pas en soi une marque de noblesse, n'ont fait l'objet d'aucun acte écrit, et, si leur existence n'est pas mise en doute, il n'est aucune preuve qu'elles aient effectivement été portées par la Pucelle. Jeanne d'Arc avait trois frères, dont deux vinrent combattre les Anglais à ses cotés, et d'où est théoriquement issue sa postérité : un seul frère, néanmoins, semble avoir eu une descendance avérée, sans pour autant qu'il soit possible de l'établir positivement sur des documents authentiques. La famille portait le nom d'Arc, dont la prononciation et l'orthographe variaient grandement : d'Aly, d'Ailly, d'Ay en Lorraine, et d'Uly à Orléans où elle vint s'établir, écrit généralement Du Lys. Le caractère large de l'acte d'anoblissement (qui prévoyait une transmission par les femmes), l'exemption fiscale qui s'attachait à la qualité de noble, et les variations du nom de famille expliquent bien des usurpations au xvie siècle. Elles expliquent également les démarches entreprises par plusieurs familles pour défendre les droits qu'elles estimaient tirer de leur appartenance affirmée à la descendance de la Pucelle : des confirmations de noblesse furent demandées aux autorités dès le milieu du xvie siècle, l'acte de 1429 fit l'objet de copies manuscrites et fut publié en 1609 (dans le traité De Republica de Pierre Grégoire, paru à Lyon). Quand un juriste, Charles Du Lys, affirmant descendre d'un frère de Jeanne d'Arc, publia deux plaquettes justificatives en 1610 et 1612, le pouvoir royal intervint et décida qu'à partir de 1614 la transmission de la noblesse dans les familles issues des frères de Jeanne d'Arc serait restreinte aux seuls descendants mâles (cf. Philippe Contamine, Olivier Bouzy, Xavier Hélary, Jeanne d'Arc. Histoire et dictionnaire, 2012). Le présent manuscrit, établi pour un couple dont la femme affirme descendre de Jeanne d'Arc, est antérieur à cette décision restrictive de 1614. la comtesse de flers, Marie Fauvel, baronne de Larchant et épouse d'Antoine de Pellevé, prétendait appartenir à la famille de Jeanne d'Arc, comme le rappelle une note manuscrite ancienne au verso du dernier feuillet. rare en mains Privées.
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